La SSR, un Etat dans l’Etat

Au Parlement, ce matin, le conseiller national socialiste Roger Nordmann explique les raisons qui poussent son parti à créer un financement autonome de la Société suisse de radiodiffusion au détriment des libertés individuelles:

"Le groupe socialiste soutient cette révision de la loi sur la radio et la télévision. Cette révision maintient un système de financement public de la radio et de la télévision indépendant du budget fédéral. Si on veut que les médias publics soient indépendants, leur financement ne doit pas émarger directement au budget de la Confédération, sans quoi les pressions sur les contenus seraient permanentes. C'est la loi qui pose les bases, le cadre et les limites de cette indépendance et c'est bien ainsi."

Nous, ce qu'on aurait trouvé bien, c'est que le peuple puisse être indépendant du média d'Etat, mais ce n'est pas possible...

"Tous les ménages seront soumis à la redevance sur la base des registres du contrôle des habitants. Seule exception, les ménages qui bénéficient de prestations complémentaires AVS/AI et les habitants des ménages collectifs, de type EMS ou hôpitaux. Aucun ménage n'est soumis deux fois, par exemple du fait d'une résidence secondaire. Il n'y a plus de formulaire à remplir et on estime à 20 millions de francs les économies annuelles de paperasserie du côté du prélèvement. 

[...] Nous nous sommes posé la question de l'exemption des ménages qui sont abstinents complets de médias électroniques, car il en existe bien quelques-uns. Nous avons finalement rejeté cette idée à l'instar du Conseil fédéral. Car même sans consommer de médias électroniques, ces ménages profitent indirectement de la contribution qu'apporte la SSR et les radio-télévisions régionales au fonctionnement de la démocratie, à l'éducation et à la culture. Le fait de disposer de bons médias n'a pas qu'une utilité individuelle, c'est une utilité éminemment collective qui justifie que toutes et tous participent au financement."

Autant dire que, si cette loi pose la condition d'un soutien concret de la SSR à la culture générale et au soutien de la démocratie directe - la vraie, celle des urnes, pas celle des journaux -, elle est définitivement inapplicable.

Dans le vrai monde, cette nouvelle loi n'a pour seul but que d'appliquer le programme socialiste "Pour un système médiatique compatible avec la démocratie", en clair, faire travailler les contre-médias d'internet au bénéfice du financement du média d'Etat.

Fatigués des journaux, de la radio et de la télévision, vous avez trouvé refuge sur le net, et c'est précisément au prétexte que les médias d'Etat, toujours avec votre argent, ont aussi créé des sites internet, que la gauche va venir vous chercher pour payer. C'est la fin du principe d'une juste concurrence basée sur le résultat d'audience, sur la volonté de suivre tel média plutôt qu'un autre, c'est le début du socialisme dans les médias et, n'ayons pas peur des mots, la mort de la libre expression sur internet.

 

Source: Conseil national - Session de printemps 2014 - Huitième séance - 12.03.14-08h00

 

 

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