Migrations : principes idéaux et réalités quotidiennes

Uli Windisch
Rédacteur en chef

Mon propos : l’incroyable fossé qu’il peut y avoir entre des propos purement théoriques et abstraits de certains juristes et les réalités qui sont celles vécues par les populations des pays vers lesquels tentent de migrer de plus en plus de clandestins et cela dans des proportions et avec des conséquences qui n’ont plus rien à voir avec les migrations relativement contrôlées d’il y a quelques temps encore.
Mais comme l’ONU est engagée, il ne faudrait pas oublier que si l’on peut aimer la provocation, elle peut aussi devenir disqualifiante, surtout lorsque des experts, et même des rapporteurs spéciaux, prétendent disposer de solutions et de concepts magiques pour résoudre des problèmes graves que n’ont pas inventés de minables populistes.

 

Le jeudi matin 12 juin 2014 la RSR avait comme invité, après les infos de 7 h30, François Crépeau, professeur de droit international public à l’Université Mc Gill au Québec et rapporteur spécial de l’ONU pour les migrations.

Mon propos : l’incroyable fossé qu’il peut y avoir entre des propos purement théoriques et abstraits de certains juristes et les réalités qui sont celles vécues par les populations des pays vers lesquels tentent de migrer de plus en plus de clandestins et cela dans des proportions et avec des conséquences qui n’ont plus rien à voir avec les migrations relativement contrôlées d’il y a quelques temps encore.

Il y a vraiment des rapporteurs spéciaux très spéciaux. Nous avons déjà eu le rapporteur spécial de l’ONU sur le racisme, Doudou Diène, venu 2-3 jours en Suisse pour terminer son séjour par un rapport accablant, affirmant « constater  que le racisme était profond en Suisse », etc. (mon article : Experts internationaux donneurs de leçons : à quand la riposte ?,  3 mai 2013 ).

Cette fois c’est François Crépeau qui tient des propos qui me semblent totalement coupés des réalités quotidiennes, d’une naïveté confondante, et irresponsables. Cela avec une assurance déterminée, et visiblement peu conscient du fait que toute parole publique a des effets, et même des effets contraires à ceux voulus.

Il évite en fait de répondre vraiment aux questions du journaliste pour réaffirmer constamment des principes généraux et abstraits.

Il admet que l’Italie par exemple fait face à un flot de clandestins et  rappelle que l’on nous annonce près de 500 000 clandestins qui attendent en Afrique du Nord pour venir en Europe.

A la question : la barque est-elle pleine en Italie ? Il répond que l’on est incapable de penser l’immigration, que les populistes ont monopolisé le débat ; que l’on croit encore à la sédentarité ! Qui croit encore cela ? C’est prendre les citoyens pour des idiots.

Sa solution : il faut un discours politique fort du Centre et de la Gauche. Bref, on exclu du débat les autres forces politiques et l’on imagine que ces deux forces-là vont résoudre le problème, simplement en parlant fort ! Dans ce cas, pourquoi ont-ils échoué jusqu’ici ?

L’UE veut défendre les frontières extérieures. Mais les frontières sont poreuses. Oui, ça c’est vrai, mais alors on ouvre grand les vannes ? Mieux : même les frontières de l’ex-URSSS étaient poreuses. Et nous connaissons tous des réfugiés qui ont réussi à se sauver. Seulement voilà, ils étaient vraiment peu nombreux, et c’est faire injure à tous ceux qui ont été empêchés, persécutés et fusillés à ces frontières, certainement plus étanches que celles de l’UE actuellement.

Regardez la Grèce et l’Italie : garder la frontière est impossible !

Pourquoi certains pays réussissent-ils alors à dissuader les clandestins, voire à les refouler ; l’Australie par exemple ?

Pourquoi viennent-ils ? Parce qu’il y a de l’emploi. Ce qu’il faut c’est lutter contre le marché des clandestins. D’accord, mais pourquoi y arriverait-on et pas avec le contrôle des frontières ?

Lui comprend les migrations, pas les politiques. Pourquoi ?  Parce qu’ils vivent dans le court terme. Lui sait : il suffirait d’un discours fort. On sait que le discours est action mais apparemment pas toujours et pas non plus avec effet immédiat.

La votation suisse du 9 février 2014 sur l’immigration de masse ? Il faut une politique « réaliste ». Après le discours fort, une nouvelle baguette magique. Que c’est simple quand même l’immigration.

Autre affirmation, faute de solution ? Nous avons besoins de migrants. Vrai, et après ? Combien ? A-t-on encore le droit de poser la question ?

Toujours ce discours en termes très généraux, abstraits, hors sol. Les réalités catastrophiques engendrées, on laisse de côté, trop délicat ? Mais non, il suffit de voir le long terme, tenir un discours fort du Centre et de la Gauche, et savoir penser l’immigration.

La criminalité ? Quel principe général va régler ce problème ? Plus vous marginalisez ces clandestins plus ils sont poussés vers la délinquance. Voilà un nouveau principe : les responsables c’est nous. On avait déjà entendu cela. Un autre discours fort à tenir, et le problème est résolu ? Si on n’est pas d’accord, on est sûrement populiste.

Bis repetita : nous sommes pusillanimes, timorés… et nous souffrons sûrement de bien d’autres tares encore.

C’est nous qui sommes responsables des catastrophes à venir. Car nous n’avons pas les concepts qu’il faut. Lui les a, bien sûr et ils suffisent à tout résoudre. Pourquoi ne met-on pas ces surhommes au pouvoir, ils régleraient ces problèmes dont nous sommes évidemment responsables en un tournemain.

Les conditions d’accueil en Suisse, en cas de manque de places dans les abris antiatomiques ? Innommables.

On retrouve un diagnostic aussi rapide que celui de Doudou Diène de passage en Suisse  pendant 3 jours et qui se disait choqué par la vague de racisme profond de la Suisse.

Après Doudou en Helvétie, ce professeur de droit public international recevra certainement sous peu un mandat spécial, de rapporteur spécial, spécialement pour expertiser la situation innommable des requérants d’asile en Suisse.

Mais comme l’ONU est engagée, il ne faudrait pas oublier que si l'on peut aimer la provocation, elle peut aussi devenir disqualifiante, surtout lorsque des experts, et même des rapporteurs spéciaux, prétendent disposer de solutions et de concepts magiques pour résoudre des problèmes graves que n’ont pas inventés de minables populistes.

Les principes juridiques, généraux et abstraits, sont sans doute utiles mais sans la confrontation avec les réalités concrètes quotidiennes que vivent ces gueux de populistes, on a de la peine à croire à ces promesses de miracles par la seule puissance des concepts.

Uli Windisch, 17 juin 2014

 

 

 

 

 

 

2 commentaires

  1. Posté par Lafayette le

    Comme quoi c’est pas toujours ceux qui sont enfermés qui sont à l’asile. C’est fou.

  2. Posté par Aude le

    La Suisse n’a colonisé aucun pays d’Afrique…voire même soutenu financièrement quantités de projets. Et quand bien même pour d’autres pays européens..Leurs anciennes colonies ont lutté pour leur indépendance, à juste titre. Mais qu’ont-ils fait de leur liberté et leur autodétermination? En quoi l’Europe devrait porter responsabilité des incessantes guerres ethniques, islamistes, économiques qui ravagent l’Afrique. Combien de millions sont distribués à des ONG qui maintiennent en survie des populations sans autres espoirs que des lendemains semblables à ceux d’hier (voir le film : » Il pleut en Amérique ». Où en est le fameux dialogue nord-sud et les échanges économiques tant prônés par les humanitaires des années 80?
    Pourquoi des privilégiés de ces pays africains ayant bénéficié d’aide de toutes sortes en Europe (ex. Kyenge en Italie) ne songent pas à aider leur population sur place et préfèrent s’en mettre plein les poches dans leur pays d’accueil tout en prônant le droit à l’immigration massive (quel culot). Quant à d’autres du même acabit s’en retournant au pays.. ne songent qu’à s’enrichir et corrompre un système à leur unique avantage.. Au surplus, c’est avec un aplomb incroyable, qu’ils culpabilisent l’Europe alors qu’ils en tiré un maximum de profits….Lors d’un interwiew radiophonique, n’ai-je pas entendu une personne africaine déclarer que la France forme les dictateurs africains…Qu’on me précise où se trouve exactement cette faculté pour de dictateurs en herbe?…Tous ces gens surfent sur un passé esclavagiste..que leurs ancêtres ont alimenté…afin de mieux presser le citron et justifier une invasion migratoire.
    En fin de compte qui décide que l’Europe est en obligation de recevoir des centaines de milliers de clandestins africains?…Qui prétend que l’Europe peut et doit fournir un travail à ces migrants, alors qu’elle affiche des millions de chômeurs en son sein..
    Enfin à quoi servent les milliards de l’aide sociale européenne distribués à des immigrés qui ne travailleront probablement jamais..en lieu et place de les aider sur place…C’est une aberration sans nom…
    Sommes-nous devenus assez fous pour ouïr l’inlassable discours racialiste d’une gauche en folie, les tenants du mondialisme tout crin … L’Union la plus dissonante qui soit avec l’ultra-libéralisme-mondialiste…
    La droite libérale européenne et la gauche socio-démocrate sont les mêmes fonds de commerce qui s’alimentent auprès du même grossiste : LE MONDIALISME.(bien dit .Zemmour).
    Les peuples européens , en tenaille, subissent une telle pression qu’il en résultera le scénario inimaginable… celui de guerres civiles ….Trouvez-moi de grâce ces assassins masqués afin qu’on les pende haut et court!!!

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