Carlo Sommaruga aime les lanceurs d’alerte, mais pas toujours

Carlo Sommaruga est allé rendre visite à Julian Assange et tient absolument à le faire savoir.

Il est là, posé, reposé, le col dégrafé, dans toute la posture de la force tranquille; c'est l'été, mais ce n'est pas une raison pour se faire oublier.

Eh oui, on vote à Genève, en octobre, du coup vous n'y échapperez pas. Le Conseiller national socialiste s'est fendu d'une visite de courtoisie au pape de la geekitude libertaire, le fondateur du site Wikileaks, Julian Assange, dans sa retraite de l'ambassade d'Equateur à Londres. Que voulez-vous, il faut bien chercher à plaire aux jeunes.

La Tribune de Genève l'aborde avec une question essentielle:

"Qu’aviez-vous à lui dire?

Nous avons discuté de la protection des whistleblowers (ndlr: lanceurs d’alerte ), qui risquent la prison dans les pays qu’ils visent. Julian Assange et Edward Snowden ne peuvent obtenir l’asile en Suisse. Aujourd’hui, il faut donner un statut à ces personnes. Je vais discuter avec des collègues d’autres partis pour entamer le débat sur ce type de situations. Il faut créer un groupe de soutien international de parlementaires."

Là où ça devient amusant, c'est que le ci-devant Sommaruga a lui aussi fait l'objet d'une "fuite", en 2005, relative à ses propos tenus en commission parlementaire (d'ordinaire sous le sceau du secret), et par lesquels il demandait que soit faite une distinction entre « pédophilie et pédocriminalité ».

L'internet ne tardait pas à se faire l'écho de la nouvelle, la responsable de la Marche blanche, Christine Bussat, ne tardait pas à bondir contre ce « ramassis de conneries »; le scandale fut cependant très léger, le rempart médiatique faisant effet.

Dans l'interview qu'il accorda, au début du mois de mai, au site qui avait levé le lièvre, Carlo Sommaruga, d'un ton particulièrement agacé, tenta d'abord de nier:

"Tout d'abord, je ne sais pas où ces propos ont été tenus."

Ce qui n'est pas franchement un démenti, puis de s'en prendre à la démagogie d'Oskar Freysinger, ce qui n'est pas non plus une justification.

Heureusement, quelques jours plus tard, le porte-parole du parti socialiste volait à son secours et corrigeait:

"[M. Sommaruga] n'a pas su éviter que certains malentendus se dressent dans ses réponses, en particulier s'agissant de cette différence entre pédophilie et pédocriminalité. Au fond, il se référait à des débats très techniques en Commission des affaires juridiques du Conseil national."

Autant dire que la boutique à la rose n'affichait pas la mine victorieuse des grandes occasions. Encore une chance que Carlo Sommaruga ait été si farouchement opposé à la prison pour les whistleblowers.

 

La suite de l'interview

4 commentaires

  1. Posté par Normandy le

    Les caisses (noires ou non) du PS ou de l’ASLOCA le permettraient-elles? Si oui, on suggérera à l’italo-suisse d’extrême-gauche, gonflé d’importance au gaz hilarant, de faire la tournée des popotes des délateurs en fuite. Il pourrait ainsi passer de l’ambassade équatorienne à Londres, à la planque où la brigade financière « républicaine » offre l’asile (en en attendant un autre, plus spécialisé, peut-être?) au mouchard Falciani (promu en héros en France, ce qui en dit long sur la moralité de cet Etat voyou), à la cellule de Condamin-Gerbier (ça, ce n’est pas loin, il pourrait utiliser son abonnement général), à la zone de transit de l’aéroport de Moscou. Il pourrait en sus rencontrer les dirigeants des banques suisses qui livrent civiquement leurs collaborateurs à la gestapo fiscale américaine (que les médias nomment « justice »), puisque mouchardage, déculottage en public, retournement de veste, hypocrisie, lâcheté, sont parmi d’autres du même acabit devenus des vertus de gauche.
    Et puis le susdit italo-suisse prendrait ainsi une dimension mondiale dans la perspective, bien sûr, en véritable Guillaume Tell du 21ème siècle, de restaurer la réputation de la Suisse, non dans celle, pourtant aussi désintéressée, d’afficher au profit de l’univers entier son image d’ayatollah de la rigueur morale.

  2. Posté par Normandy le

    « Que voulez-vous, il faut bien chercher à plaire aux jeunes ».
    Donc, mouchards et délateurs ont acquis leurs lettres de noblesse auprès des « jeunes » (après les « journalistes » et les gauchistes à la barbe grise) en prenant le titre imprononçable (mais si distingué et « djeune ») de « whistleblowers ».
    Il est vrai que le médiatiquement correct interdit d’appeler un chat un chat et un « lanceur d’alerte » un cafard.

  3. Posté par G. Vuilliomenet le

    Dès qu’il s’agit de vomir son anti-sionisme ou son anti-américanisme, je pense qu’il ne peut que hurler PRESENT!

    Et comme vous le dites si bien, il faut bien continuer d’enfumer ses partisans, car il y en a encore qui croient aux impostures du socialisme, vous savez ce truc qui ne pouvant que vivre de la misère humaine fait tout pour qu’elle vienne, encore et encore, chez nous.

    Mais je pense quand même qu’un jour ces sinistres individus devront payer:

    http://www.dreuz.info/2011/02/en-2050-aura-lieu-a-nuremberg-le-proces-des-nazislamistes-par-michel-garrote/

    Certains traîtres seront probablement morts, mais l’important sera le jugement de l’Histoire.

  4. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Pressé, le temps me manque pour lire cet article. Mais pas celui de mentionner le niveau ou évolue cette grenouille de bénitier socialiste. Qui, dans le cadre de son activité à l’ASLOCA, invitait les locataires indisposés par la fumée du tabac émanant du balcon de leur voisins du dessous, et même par les conduits de ventilation, à les dénoncer. Et à exiger des baisses de loyer! Le document en attestant peut encore être consulté sur le site des Dissidents de Genève. Ceci dit, dès les premières « révélations » d’Assange j’ai dit: il n’y a rien que nous sachions déjà! Et j’ai depuis constaté que mon « analyse » était corroborée. Donc le foin fait par l’administration des USA témoigne aussi de son niveau intellectuel.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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