Wegelin: les irréductibles banquiers

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Des citoyens suisses, exerçant leur activité en Suisse, dans le respect du droit suisse, ont refusé de se rendre à la convocation d’un tribunal étranger, dans un pays étranger, à des milliers de kilomètres de là.

Ce qui reste de la banque Wegelin, qui est, sans doute, tout ce qui reste de fierté au milieu bancaire suisse, a refusé de se plier à l'ordre d'un juge New-Yorkais, prétextant que le fait de se rendre aux décisions d'un tribunal étranger pouvait la conduire à violer le droit suisse. Le juge Jed Rakoff a riposté en déclarant la banque et ses représentants fugitifs.

Fugitif... Fugitif d'un Etat où l'on n'a jamais mis les pieds, fugitif d'un droit auquel on n'a jamais été soumis. Comme si le simple fait d'exercer une activité économique soumettait de facto au droit américain.

Mentalité inflexible qui, devant une légitime concurrence, choisit la force et en vient à croire que celle-ci attribue tous les droits. La Suisse n'est pas devenue un paradis fiscal du jour au lendemain, ce sont ces grandes unions d'Etats qui, au fur et à mesure de leurs diverses réformes, sont devenus des enfers. La Suisse s'est retrouvée là où elle en est pour ne s'être tout simplement pas sentie obligée d'aligner sa politique fiscale sur celle des nations prises de fièvre socio-démocrate.

Ce sentiment d'impunité totale, de continuité universelle de sa souveraineté, pousse les Etats-Unis à violer quotidiennement le droit international. Pour mémoire, le Pakistan menacé d'être ramené à l'«âge de pierre» s'il refusait de servir de base arrière à la campagne d'Afghanistan, les agents du FBI extorquant les données bancaires de pays «alliés» et ceux de l'IRS, le fisc, pourchassant leurs concitoyens jusque sur les rives du Léman.

La Suisse veut être libre, n'obéir à d'autres lois que celles qu'elle s'est données, c'est d'ailleurs la raison même de son existence: un territoire incohérent, sans peuple, sans race, sans langue ni culture identique, où ne s'est trouvé de commun que cette volonté de n'être gouverné par personne ; communauté de volonté, Willensgemeinschaft. Pour cela la Suisse est criminelle et fugitive, fugitive d'un mondialisme qui après avoir unifié les peuples par écrasement de leurs institutions souveraines et nivellement de leur culture, s'en prend au dernier élément qui puisse fonder la liberté, la volonté humaine.

Adrien de Riedmatten

3 commentaires

  1. Posté par Elzbietta le

    Et nous ,en France, nous dont la volonté exprimée par referendum en 2005 a été violée en 2008 par la classe politique unie derrière l’ancien président et l’actuel, admirons la Suisse et prions pour qu’elle ne se soumette pas.

  2. Tout a fait d’accord avec l’article de Monsieur de Riedmatten à propos de la banque Wegelin.L’attitude du juge américain est inacceptable et mérite une intervention de nos autorités auprès de celles de Washington,sinon il n’y a plus de relations internationales civilisées possibles.J.A.Cramer

  3. Posté par Marie-France Oberson le

    « La Suisse veut être libre, n’obéir à d’autres lois que celles qu’elle s’est données, c’est d’ailleurs la raison même de son existence: un territoire incohérent, sans peuple, sans race, sans langue ni culture identique, où ne s’est trouvé de commun que cette volonté de n’être gouverné par personne ;  »
    A noter , à retenir et à se battre pour la pérennité de cette liberté. Merci Monsieur Riedmatten

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