« Le quota de Robert Ménard est dépassé »

Francis Richard
Resp. Ressources humaines
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En France, sur 36’000 journalistes professionnels, 2’000 à 3’000 osent se dire de droite. Parmi ces journalistes anormaux – puisqu’ils ne sont pas de gauche –, une poignée, qui ne se compte pas sur les doigts des deux mains, fait parler d’elle plus que de raison. Ce qui est proprement intolérable et ne sera donc plus toléré en Normalie, ce nouveau régime inauguré par le camarade-président Hollande.

Ces quelques suspects, à qui il convient de clouer le bec, qu’ils ont trop grand ouvert, s’appellent, dans l’ordre alphabétique, Jean-Jacques Bourdin, Eric Brunet, Philippe Cohen, Elisabeth Lévy, Robert Ménard, Ivan Rioufol et Eric Zemmour. Ils n’ont bien sûr aucun talent et ne doivent leur audience qu’à leurs piètres provocations de droite.

Ces journalistes anormaux, qui, en d’autres temps et en d’autres lieux, auraient été enfermés, comme de juste, dans des asiles psychiatriques pour les empêcher de nuire à autrui, doivent progressivement disparaître du paysage audiovisuel français, où ils font taches.

Comme ils travaillent sur des chaînes de télé ou des stations de radio privées, les patrons de ces dernières ont tout de même bien le droit de se séparer de leurs services quand bon leur semble, sans avoir à subir la moindre pression.

Le scénario d’éviction est d’une simplicité biblique. Une émission d’un de ces anormaux déplaît aux censeurs de la gauche bien-pensante. Pour leur complaire, les patrons de la chaîne de télé ou de la station de radio en question, sous couvert de concertation, proposent alors au coupable, qui est « libre » d’accepter ou de refuser, une émission de rechange, où sa capacité de nuisance sera réduite, voire anéantie.

Vous avez aimé ce scénario, où Eric Zemmour a récemment tenu la vedette. Vous adorerez maintenant celui, dont Robert Ménard est le protagoniste.

Petit rappel. Pour son émission Z comme Zemmour du 23 mai dernier, sur RTL, consacrée au favoritisme pénal du nouveau Ministre de la Justice, Christiane Taubira, le journaliste Zemmour a été sanctionné. Sa chronique quotidienne sera remplacée à la rentrée de septembre par une chronique bihebdomadaire. Na!

Que RTL vienne d’être rappelée à l’ordre au sujet de cette émission par le CSA, l’autorité de censure audiovisuelle du régime, n’est que pure coïncidence…

Robert Ménard, fondateur de Reporters sans frontières, s’est déjà signalé dans un passé récent par son indocilité répréhensible et son anormalité. Dans un livre intitulé Vive Le Pen, il n’a certes pas invité à voter Front National, mais il a écrit, tenez-vous bien, que ce parti était un parti comme les autres puisqu’il n’était pas interdit et que ses électeurs ne devaient pas être ostracisés…

Cette fois, dans son émission quotidienne du 18 juin dernier, à 17h45, Ménard sans interdit, sur I-Télé ici, la chaîne d’informations en continu du groupe Canal+, le journaliste a franchi la ligne rouge, couleur qui lui est interdite, comme à tous ses semblables. Il recevait Louis-Georges Tin, président du CRAN, le Conseil représentatif des associations noires, qui veut faire voter par le Parlement français une loi pour imposer la représentation de la « diversité » à l’Assemblée nationale.

Qu’entend par « diversité » ce brave homme dont la rondeur sereine doit tout au fait qu’il est maintenant du côté du manche? Selon lui, les noirs, les arabes et les asiatiques sont la « diversité ». Or ils ne sont que dix à la représenter à l’Assemblée nationale - moins deux, Kader Arif et George Pau-Langevin, devenus, depuis, membres du gouvernement Jean-Marc Ayrault - alors que dans le pays la « diversité » représenterait de 10% à 12% des citoyens français.

Louis-Georges Tin prétend que sa religion n’est pas faite sur la manière dont la « diversité » pourrait parvenir à être représentée à l’Assemblée nationale. Des quotas? Pourquoi pas? Mais dans l’audiovisuel les quotas n’ont pas été nécessaires pour obtenir à la télé un grand nombre de journalistes de la « diversité ». Comment cela s’est-il produit? Grâce à un outil statistique, le baromètre de la diversité, mis en place en 2009 par le CSA, « qui compte clairement le nombre de personnes noires »…

Louis-Georges Tin préconise donc la création d’une commission composée d’élus de gauche comme de droite, à l’Assemblée nationale comme au Sénat, pour en débattre. Robert Ménard n’arrive toutefois pas à obtenir de lui une réponse nette à la question: « Que fait-on concrètement? », parce que son interlocuteur prétend n’avoir pas d’idées derrière la tête…

Au cours de l’entretien Robert Ménard dit que l’important, pour lui, n’est pas qu’un journaliste-télé soit noir, mais qu’il soit excellent et que la seule chose qui l’intéresse est que « la télé nous dise la vérité ». Pour lui le mot race n’est pas choquant, c’est le racisme qui l’est.

Au cours de l’entretien, surtout, Robert Ménard ose souligner, ou obliger à reconnaître, les contradictions de Louis-Georges Tin:

  • Pour ce dernier la non-représentation des blancs en outre-mer n’est pas la même chose que la sous représentation des noirs dans l’hexagone…
  • Le CRAN refuse les statistiques ethniques, mais verrait d’un bon œil les statistiques de la « diversité »…
  • Le CRAN dit que les races et les ethnies n’existent pas, mais qu’il existe des gens de couleur « qui sont discriminés à cause de ça » (Robert Ménard avec son franc-parler parle de « truc de faux-cul »)…et que c’est de la « discrimination raciale ».
  • Louis-Georges Tin dit: « Je pense que ce n’est pas en changeant les mots qu’on change les choses » à propos de la suppression par Hollande du mot race dans la Constitution, mais utilise à la place le terme de « diversité ».
  • Vouloir que la « diversité » soit représentée n’est-ce pas « mettre le doigt dans un engrenage terrible »: les homosexuels, les pieds-noirs ne vont-ils pas « nous dire la même chose »?

Robert Ménard reconnaît qu’il fait du mauvais esprit quand il remarque, à propos de quotas, que, parmi les trois premiers pays où il y a le plus de femmes au Parlement, figurent le Ruanda et Cuba, ces « dictatures de merde »…Louis-Georges Tin lui demande alors de ne pas être arrogant à l’égard des pays du Sud (sic) et ajoute que « cela veut dire qu’il y a des dictatures qui font mieux que nous »…

A la fin de l’entretien qui dure un peu moins de 10 minutes, Louis-Georges Tin dit que le seul fait d’énoncer le problème peut faire changer les choses. A quoi Robert Ménard lui répond:

« En tout cas, je vous souhaite bonne chance, même si, vous l’avez compris, je pense que c’est une connerie. »

Un peu plus tôt, comme Robert Ménard est pied-noir et comme il a osé parler de revendication possible des 4 millions de pieds-noirs à vouloir être représentés, Louis-Georges Tin lui a fait cette réponse prémonitoire:

« Je crois que le quota de Ménard est déjà dépassé.»

Quoiqu’il en soit, le bruit court que c’est cet entretien, diffusé au lendemain de la victoire de la gauche aux législatives, qui a scellé le sort de Robert Ménard à I-Télé.

La direction de la chaîne donne sa version tout à fait lisible:

« Il y a une semaine, nous avons expliqué à Robert Ménard qu’il y avait un problème de lisibilité avec son émission qui mélangeait l’interview et l’opinion. Nous lui avons proposé une chronique en tant qu’éditorialiste où il pourrait exprimer son point de vue. Il vient de nous donner sa réponse par l’intermédiaire des médias. Mais nous n’avons jamais voulu nous séparer de lui. »

Le scénario prévisible était bouclé…

Dieu soit loué, Robert Ménard ne pourra plus mettre ses interlocuteurs en difficulté ! La Normalité pourra régner à la rentrée sur cette chaîne télé!

3 commentaires

  1. Posté par Antonio Giovanni le

    La diversité, c’est évidemment un faux nez de la dictature d’une minorité de gôche agissante, qui veut le pouvoir par tous les moyens, en douce, tout en faisant l’économie d’une révolution; théoriser une pareille escroquerie est déjà en soi un viol de l’esprit démocratique et on sait que « .. les crimes contre l’esprit sont impardonnables.. »; la prétendue diversité permettra à des quidams sans qualification aucune d’obtenir un bonne sinécure, la gôche n’en manque pas, aux frais de la princesse (vous et moi); en aucun cas il n’y là-dessous la moindre démarche démocratique, car c’est une option imposée par de droit-divin-de-gôche; or, s’il l’on appliquait cette fadaise à la réalité dans toute son étendue, il y aurait mille critères qui pourraient relever de « la diversité » et dans ce cas on pourrait même, à cette aune, voir un membre FN revendiquer une place d’éligible sur les listes du PS. Au nom de la diversité toujours, les jurés seraient aussi recrutés parmi d’anciens assassins, la justice rendue par des voyous,.. je m’arrête tant cette sotte revendication suscite d’autres idées non moins sottes; je m’en remets à votre indulgence en vous priant de m’excuser cette fois encore…

  2. Posté par François Etienne le

    … Vive la Normalité socialiste ! L’exemple du nouveau quinquennat français illustre magnifiquement la dictature caviar d’une élite auto-instituée, embuée par ses contradictions historiques. Comme un troupeau de moutons à la Panurge, ce peuple a oublié l’esprit de 1789 pour se livrer corps et âme à l’exploitation de l’Homme par l’Homme, étant entendu que le communisme et le Syndicalisme offrent le service inverse …

    La presse libérale, la vraie expression populaire est de plus en plus bafouée, muselée par un journalisme aux ordres. C’est de cette manière qu’un peuple va droit à l’échec, qu’il soit de droite ou de gauche, notions complètement dépassées ne donnant que l’illusion d’acquis.

    L’Internationale a participé aux obsèques sombres de dizaines de millions d’innocents. Au nom de l’égalité, de la normalité de la justice.

  3. Posté par MARTIN DESMARETZ de MAILLEBOIS le

    J’en pense ce qu’en pense tous ceux qui furent candidats aux élections. Etre OBLIGE, je dis bien : « obligé » par la loi de prendre un (e) suppléante (e) féminine car je suis masculin, pour le ticket législatif de 2002, faire de même aux cantonales – même ! – depuis 2 ou trois élections, panacher les listes aux régionales toujours avec ce même souci de parité allant jusqu’à alterner les sexes sur la liste, m’a obligatoirement poussé aux mêmes remarques que ci-dessus : demain il faudra panacher un homo avec un hétéro tout en respectant les sexes, les noirs, les jaunes, les rouges, les blancs de couleurs de peau, etc… DONC : depuis que les discriminations sont interdites, il n’y en a JAMAIS EU AUTANT en France ! Voilà mon constat, et être à nouveau candidat dans les règles imposées m’est insupportable ! Donc je ne le suis plus, ne le serai plus jamais et ne vote plus non plus dans ces mascarades pseudos « démocratiques » !. Voilà… Bien à vous et entièrement d’accord avec ce constat et votre commentaire.

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