L’affaire Aylan Kurdi, suite et fin

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens

Hier je postais un billet dénonçant l'instrumentalisation par les médias et la classe politique de la mort d'Aylan Kurdi, enfant noyé infligé en cinq colonnes à la une au grand public pour faire avancer la cause de l'immigration de masse de "réfugiés" partout en Europe.

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Je rappelais également, encore une fois, que les réfugiés deviennent de simples immigrés économiques dès lors qu'ils voyagent de pays en pays sans plus être en danger de mort, et que le peu que nous connaissions de l'histoire de ce petit garçon correspondait hélas à cette description...

Depuis, l'information filtre petit à petit et confirme largement cette version.

Si Aylan Kurdi est bien mort noyé, l'histoire vendue par des journaux cherchant à apitoyer le grand public est assez loin de la vérité. Comme souvent, il faut aller chercher un autre son de cloche dans la presse étrangère. C'est le Wall Street Journal qui s'en charge, sans même chercher à polémiquer, livrant du naufrage une image tout à fait différente en donnant la parole à la sœur du père survivant, habitant au Canada, pour en expliquer le contexte.

Le texte qui suit est donc une traduction de divers paragraphes de l'article original en anglais, plus une mise en gras des éléments saillants:

M. Kurdi [le père du petit Aylan] amena sa famille en Turquie il y a trois ans après avoir fui les combats d'abord à Damas, où il travaillait comme barbier, puis à Alep, puis à Kobané. Sa page facebook montre des images de la famille à Istanbul, traversant le Bosphore et donnant à manger aux pigeons à côté de la célèbre Yeni Cami ou Nouvelle Mosquée.

Mercredi depuis son lit d'hôpital, M. Kurdi expliqua à une radio syrienne qu'il avait travaillé sur des sites de construction pour 50 livres turques par jour - environ 17 dollars - mais que ce n'était pas suffisant pour en vivre. Il dit qu'ils dépendaient de sa sœur, Tima Kurdi, qui vivait au Canada, pour les aider à payer le loyer.

Mme [Tima] Kurdi, parlant jeudi depuis une banlieue de Vancouver, expliqua que leur père, toujours en Syrie, avait suggéré à Abdullah d'aller en Europe pour faire soigner ses dents et de trouver un moyen d'aider sa famille à quitter la Turquie. Elle dit qu'elle commença à envoyer des virements bancaires à son frère trois semaines plus tôt, en montants de mille euros, pour l'aider à payer le voyage.

Peu de temps après, elle dit que son frère l'appela et lui affirma qu'il voulait amener toute sa famille en Europe, sa femme n'étant pas capable de s'occuper de leurs deux garçons seule à Istanbul.

Mme Kurdi se souvient des propos que lui tenait son frère: "Si nous partons, nous partons tous". Elle dit qu'elle parla à sa femme la semaine dernière, laquelle lui confia sa peur de l'eau alors qu'elle ne savait pas nager.

Je lui ai dit "Je ne peux pas vous pousser à partir. Si vous ne voulez pas y aller, ne partez pas", explique-t-elle. "Mais je suppose qu'ils décidèrent qu'ils voulaient le faire tous ensemble.“

Puis Abdullah Kurdi donne une description de la nuit fatidique:

"Nous étions parti en mer depuis quatre minutes et alors le conducteur du bateau vit que les vagues étaient hautes, ensuite il vira de bord et nous fûmes frappés immédiatement. Il paniqua et s'enfuit en plongeant dans la mer. Je pris les commandes et commençai à virer, mais les vagues étaient si hautes que le bateau se retourna. Je pris ma femme dans mes bras et je réalisais qu'ils étaient tous morts."

Le récit est quelque peu confus mais on le serait à moins. L'embarcation chavira très près de la côte, ce qui explique sans doute pourquoi le "courageux capitaine" préféra directement se jeter dans la mer en pleine tempête. Se pourrait-il qu'il y ait eu une dispute à bord entre ceux qui voulaient avancer coûte que coûte et ceux qui souhaitaient faire demi-tour? Cela expliquerait l'attitude étrange du capitaine sautant à l'eau, mais nous n'aurons probablement jamais le fin mot de l'histoire.

M. Kurdi avait payé 4000 euros pour la traversée jusqu'en Grèce, à seulement quelque kilomètres de là. Quatre Syriens suspectés d'être les passeurs ont été arrêtés depuis.

En Turquie, la famille Kurdi vivait pauvrement mais en sécurité depuis trois ans - Aylan manqua de peu de naître là-bas. Ils quittèrent le pays pour des motifs discutables, mais sans menace directe pour leur survie ; enfin, ils payèrent le voyage grâce à de l'argent envoyé par des membres de leur famille au Canada pour s'offrir les services d'une bande de passeurs.

La mort d'Aylan Kurdi est avant tout un accident, un mélange d'imprudence, d'impatience et de malchance transformant de très mauvais choix en drame. L'histoire de cette famille est triste et terrible mais très éloignée de la légende qu'on en tisse, et le père lui-même en tire une conclusion radicalement différente lorsqu'il appelle à plus de solidarité de la part des pays arabes:

En pleurs, Abdullah Kurdi a assisté à l'enfouissement des corps au cours d'une "cérémonie des martyrs" dans la ville à forte majorité kurde située à la frontière turque. Il a dit espérer que la mort de ses proches encouragerait les pays arabes à venir en aide aux réfugiés syriens. "Je veux que les gouvernements arabes, pas les pays européens, voient (ce qu'il est arrivé) à mes enfants et en leur nom, qu'ils apportent leur aide", a-t-il dit dans une vidéo diffusée sur le site internet d'une radio locale.

 

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Les riches pays arabes à l’Union Européenne :
« Bon sang, ouvrez la porte aux réfugiés syriens, bande de glandeurs indifférents ! »

Le grand public n'est d'ailleurs pas dupe ; des sondages en ligne sur plusieurs journaux (rapidement balayés sous le tapis) montrent que pour 80% des internautes cette affaire n'a pas changé leur perception de la crise des migrants. Mais, pour les décideurs de l'Europe, peu importe les sondages ; ils ont une excuse et c'est tout ce qu'il leur faut. La mort de ce petit garçon leur donne le prétexte qu'ils attendaient pour ouvrir toutes grandes les frontières de l'Europe et précipiter son destin.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur Lesobservateurs.ch, 4 septembre 2015

16 commentaires

  1. Posté par isabelle le

    Cette photo est un mensonge je l ai trouvé sur fb datée de novembre 2011 la compassion dégoulinante à d’autres….

  2. Posté par DUPAU le

    La publication de cette photo du petit garçon n’a eu pour but que de faire basculer l’opinion. En France avant la publication la population était majoritairement contre la venue de ces « migrants » alors que l’on ne peut loger des SDF « faute de place ». Après la photo à la une de tous les journaux 56% des gens étaient favorables à l’accueil des migrants.
    Petite précision : il semble qu’en réalité le petit garçon n’a pas été retrouvé à l’endroit où il est son corps est photographié, mais au milieu des rochers et au milieu de détritus : moins spectaculaire… Donc on bouge le corps pour faire plus propre et plus émouvant…
    On nous prend pour des c… imbéciles pardon !

  3. Posté par Pomme de pain , le

    Au lieu de pleurer devant les médias, ayant l argent pour aller plus loin’ je l aurais fait de manière officielle car ils étaient déjà en sécurité en Turquie . De plus si comme il le prétend , les bras des enfants lui ont glisse des mains, si moi mère j avais laisse échappé les mains de mes enfants , je n aurais plus été là pour me donner en spectacle . Je serais morte avec eux ou je les aurais sauvés. De plus un gilet ne coute pas si cher et aurait pu permettre de les sauver! Pauvre humanité régie par le mauvais , ou l argent , les belles dents, ou les belles parures ! Dans combien de temps le verrons-nous remarié, père d enfants et heureux d avoir réussi sa vie

  4. Posté par Elsaesser le

    Des milliers de clandestins sont morts noyés en mediterranée. Combien d entre eux, portés par les courants, ont-ils echoué sur une plage ? A ma connaissance, aucun. Cet enfant avait une mere et un frere qui se sont egalement noyes . Comment se fait-il que l on n ait pas retrouvé leurs corps sur cette meme plage
    ? Tout ça sent la manipulation à plein nez !

  5. Posté par P. Monnard le

    M. Gachoud, en effet, les médias ont publié un cliché révélateur d’une situation dramatique.

    Malheureusement, ils utilisent cette image pour promouvoir une “solution” UNIQUE.
    Cette solution unique est d’accepter des illégaux en Europe en nombre illimité comme le dit M. Hollande : «Il n’est pas question qu’il y ait des quotas d’immigrés». Cette approche nous garantit de nombreuses noyades à venir, et c’est avec certitude que les “situations dramatiques” ne s’arrêteront jamais.

    De plus, votre remarque suggère qu’il est très mal de mettre “la faute” sur les immigrés illégaux. M. Gachoud, la grande majorité des illégaux sont adultes et notre respect envers eux nous oblige à les rendre responsables de leurs actions. Pourquoi est-il considéré comme acceptable de les déresponsabiliser et d’en avoir une attente moindre ?

    Qui doit se sentir coupable lorsqu’un adulte père de famille s’embarque, lui, son fils, et d’autres proches, dans un canot pneumatique dangereux après avoir payé le “passeur” avec l’argent fourni pas sa famille ? Vous M. Gachoud ?

    J’admire votre capacité à vous sentir coupable de tels malheurs créés de toutes pièces par nos politiciens bien-pensants et surtout par Bruxelles. Pour ma part, je ne partage pas votre talent et reste la conscience claire, sans besoin de la “soulager”.

  6. Posté par Eric le

    Il est odieux et révoltant de s’emparer de drames touchant les enfants (que ce soit de la pédophilie ou tout autre chose) pour manipuler l’opinion des Européens et leur imposer cette immigration clandestine des plus suspectes ! Un petit pays débarque chez son voisin avec sa puissante armée, massacrant vieillards, femmes et enfants en grand nombre, la « communauté internationale » intervient où bon lui semble (Yougoslavie, Irak, Libye etc) et bombarde ainsi des civils innocents, mais NON ! Ce sont ces enfants embarqués sur des rafiots qui sont en vedette avec leurs mamans voilées ! Prétexte révoltant…mais ça marche !
    J’aimerais avoir 95 ans pour être sûr de ne pas être trop concerné moi-même par tous les malheurs qui fondent sur nous !

  7. Posté par Eric le

    C’est exaspérant ! C’est odieux de manipuler l’opinion des Européens d’une telle manière !

  8. Posté par fergile le

    @ David Gachoud: C’est une rhétorique redoutable que vous faites valoir, un discours qui vous permet de reporter la faute sur les Européens, qui justifie l’invasion et – au final – banalise toutes ces morts et la destruction de notre civilisation.

  9. Posté par Pépé le moko le

    @ gachoud

    effectivement, je ne me sens aucunement responsable de ce drame, au contraire je demanderai que ce pseudo- père soit traduit devant les tribunaux pour avoir mis en danger toute sa famille.
    Ce mecton est donc un salaud et un irresponsable, il a pu retourner chez lui enterrer sa famille, de qui se moque t-il ?
    Il a maintenant ses entrées en Europe et ne va pas tarder a refonder une famille nombreuse peut- etre meme avec la complicité d’ une européenne attendrie.

  10. Posté par G. Vuilliomenet le

    @ David Gachoud

    Si vous voulez une réponse de Monsieur Montabert, il serait préférable de vous exprimer sur son blog directement.

  11. Posté par Pierre H. le

    @David Gachoud Comment se fait-il que ce père de famille ait pris de tels risques, sachant que sa femme et ses enfants ne savent pas nager?
    Ah oui ?? Comment se fait-il que grâce à sa famille au Canada, il ait quelques milliers d’€ pour le dentiste et pour le bateau mais qu’il n’ait pas quelques dizaines d’€ pour des gilets de sauvetage sachant, comme vous dites, que sa femme et ses enfants ne savent pas nager ?
    Pourquoi l’irresponsabilité de ce père devrait nous donner mauvaise conscience à nous, Européens ? Réveillez-vous et revenez dans le monde réel. Et si vous êtes un adepte de l’autoflagellation, demandez-vous pourquoi votre conscience à vous est si noire, mais n’accusez pas les autres !

  12. Posté par David Gachoud le

    Cher Monsieur Montabert,
    Je vous remercie pour ces précisions sur cette affaire et sur les conditions de vie de la famille Kurdi en Turquie. Il me reste quelques simples questions, auxquelles vous saurez peut-être répondre:
    Comment se fait-il que ce père de famille ait pris de tels risques, sachant que sa femme et ses enfants ne savent pas nager? Comment en arrive-t-on à une telle décision? Quel degré de précarité a poussé ce père à embarquer sur un canot pneumatique bondé en pleine nuit?
    Les médias nous épargnent beaucoup d’images de la misère qui frappe notre planète. A tort certainement.
    Lorsque les médias nous révèlent – pour une fois – un cliché révélateur d’une situation dramatique, vous criez à l’instrumentalisation parce que cela soulage votre conscience. C’est une rhétorique redoutable que vous faites valoir, un discours qui vous permet de reporter la faute sur les migrants eux-mêmes, qui justifie l’inaction et – au final – banalise toutes ces morts.
    […]

  13. Posté par yvanovitch y le

    Les journaleux sont une race de salauds… instrumentaliser la mort de cet enfant… qu’ont-ils dit lorsque Daesh a égorgé des centaines d’enfants (et ça continue)? …silence absolu, rien dans les collonne de leur journal : cette race est ignoble ! …les journaleux portent la flétrissure de Caïn !

  14. Posté par Drôle le

    Ce drame est bien émouvant et horrible mais la façon dont il a été conté est honteuse
    Nous ne pouvons plus croire en la véracité de la presse qui dupe ses lecteurs. Seraient ils
    Manipules …. On peut se poser des questions

  15. Posté par Bernard le

    Cela nous paraît invraisemblable à nous Occidentaux, cette histoire de se faire soigner les dents en Europe… Mais ces gens ne réfléchissent pas forcément comme nous. Quant à l’attitude ignoble des politiques européens qui profitent d’un drame pour manipuler l’opinion une fois de plus, elle se passe de commentaires .

  16. Posté par aristote le

    Comme il a été noté, ce sont les cocos verts d’Europe Ecologie les Verts qu’on peut présumer avoir préparé cette migration et l’avoir suivie dès le départ, au point qu’ils étaient informés avant tout le monde… Il ne faut donc pas s’étonner si ça vire à la catastrophe, l’idée de leurrer la planète étant devenu un dogme dans la bouche de ces imposteurs (teuses). Et si c’est la Duflot aux manettes, normal qu’ils passent à la flotte. Quand on sait qu’elle a dégoté un diplôme supérieur de géographie, elle qu’elle situait le Japon dans l’hémisphère sud,

    (https://www.youtube.com/watch?v=bRhLe3BXLpY)

    lors d’une interview enregistrée, on peut présumé qu’elle pense que ces réfugiés bidons sont
    des esquimaux qui fuient le réchauffement de la planète. Pour avoir entendu de tels argumentaires, on sait que ces écolo-pastèques sont prêts à nous faire gober les pires crétineries pour nous imposer leurs dogmes de l’immigration pour tous, tout azimut et pour nous imposer des siècles dans la sauvagerie et l’obscurantisme, tout ça parce que grâce à cette masse de fourbes et de faux-jetons faux-réfugiés, ils pourront être réélu.
    Et Kurdi, ça ne vous interpelle pas ? C’est comme Harlem Désir, Staline, Lénine tous des noms trafiqués par les communistes pour mieux manipuler. Et là on peut penser que des faux-papier imprimés dans les imprimeries officielles de faux vrai passeport,

    (http://www.lesobservateurs.ch/2015/09/04/faux-passeports-syriens-avec-implication-du-crime-organise-daesch-en-possession-d-imprimeries-syriennes/)

    tombées aux mains de l’Etat islamique, sont plus pour quelque chose dans ces manip qu’un vulgaire office d’Etat civil qui n’existe plus depuis les bombardements. Peut être impriment-il aussi les diplômes de complaisance de la Duflot, octroyés exclusivement aux gauchos biens pensants, pour faire impression sur la populace, comme il se doit chez les totalitaires inspirés par l’ex-Urss et omnipotent dans l’Europe des salamalecs.

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