Haro sur le mur…

post_thumb_default

 

SainteMerkelL’Europe fait une fois de plus l’étalage de son impuissance. Mais, le problème que pose l’invasion à laquelle elle est confrontée est plus grave car il prouve qu’il n’y a pas d’Europe. Les disparités économiques ont rendu le projet de monnaie unique sinon absurde, du moins contre-productif. Les migrations qui ne sont pas constituées uniquement de réfugiés, contrairement à ce que disent les Allemands en se battant la coulpe, montrent que les pays européens n’ont pas sur le sujet un point de vue identique parce qu’ils n’ont pas la même histoire et donc la même identité.  Les affirmations péremptoires et moralisatrices, les références historiques erronées d’hommes politiques et de journalistes éveillent de sérieux doutes sur leur compétence ou leur bonne foi. Sans verser dans la paranoïa conspirationniste, on s’interroge sur les motifs qui poussent un certain nombre de dirigeants à affaiblir les défenses du continent, à culpabiliser toute velléité de résistance, certains diraient à ruiner son système immunitaire. La Hongrie dresse une barrière à sa frontière avec la Serbie. D’un côté, c’est l’Union Européenne, de l’autre non. Budapest applique donc les traités et empêche que l’on puisse pénétrer illégalement dans l’espace européen. Elle affaiblit d’ailleurs la mesure en ne poursuivant pas l’érection du « mur » à la frontière avec la Roumanie, membre de l’Union. Quelles sont donc les « valeurs » invoquées par Fabius et Douste-Blazy pour condamner une politique responsable ? On fait allusion à Berlin en oubliant que ce mur-là, élevé en 1961 par les communistes,  séparait les membres d’un même peuple, souvent d’une même famille, les uns soumis à la dictature et les autres, non. On fait semblant de ne pas se souvenir qu’à Berlin, il s’agissait d’empêcher de fuir sous la menace des balles l’enfer soviétique, alors qu’ici il s’agit de bloquer des entrées clandestines, notamment de musulmans,  en Europe. Une telle clôture existe depuis longtemps autour des enclaves espagnoles du Maroc. Par ailleurs, si l’heure de la morale est arrivée, que faut-il penser de la lâcheté des dirigeants européens qui ont laissé la guerre se répandre au sud et à l’est de la méditerranée sans vraiment réagir ? Comment juger la faiblesse de leur action contre les passeurs dont on mesure la criminalité tout en partageant de manière surprenante la culpabilité?

L’Allemagne, la fourmi vertueuse critiquée par les admirateurs de Tsipras, se veut le modèle de la générosité et de l’accueil de toute la misère du monde. Il est temps que les pays qui n’ont pas commis les excès de l’Allemagne lui disent qu’ils n’ont pas à subir les conséquences de sa culpabilité pathologique, de ses névroses mémorielles.  Le nazisme a été une monstruosité qu’aucun autre pays européen n’a enfantée, même si beaucoup l’ont subie et en ont été les complices. Ni l’Italie fasciste, ni l’Espagne de Franco, ni la France de Pétain n’ont créé le système inhumain qui a correspondu au IIIe Reich. Que les Allemands, légitimement, le rejettent avec horreur n’est pas une raison pour sombrer dans le délire inverse afin de gagner son salut. Une politique nataliste n’est pas scandaleuse sous prétexte que le nazisme en avait une. La France, depuis longtemps, à travers sa politique familiale,  a mené une telle action et elle a eu raison. De même, le rejet de tout nationalisme ne doit pas conduire à l’accueil immodéré de populations différentes, non par le sang, mais par la culture et qui vont créer des problèmes communautaires que les Etats seront impuissants à résoudre. Ils le sont déjà ! L’aveuglement des dirigeants, des associations, des églises, d’un grand nombre de bonnes consciences naïves est effrayant ! L’aide, militaire ou humanitaire, à la source est juste et nécessaire, l’appel d’air d’un accueil empressé est irresponsable !

Depuis l’inflation énorme qui a suivi la première guerre mondiale, les Allemands veulent une monnaie forte. Depuis la découverte de la démence raciste de l’hitlérisme, ils veulent se racheter une virginité humaniste. D’autres pays n’ont pas l’inconscient aussi chargé. Les Hongrois n’ont pas participé à la Shoah avant d’être envahis par la Wehrmacht. Elie Wiesel est éclairant à ce sujet. Ils sont les premiers à s’être révoltés contre la dictature communiste en 1956, à Budapest ! Nos intellectuels de gauche ont préféré vanter la dictature cubaine ou l’entrée des Khmers rouges à Phnom-Penh. Aussi sont-ils mal fondés à dénoncer la Hongrie qui continue à défendre avec courage sa liberté et son identité ! Une nouvelle fois, il faut préférer le raisonnement à la sentimentalité. L’Europe n’est pas coupable des exactions des islamistes de l’Irak à la Libye. Elle ne l’est que dans la mesure où elle se refuse à une intervention militaire. Là encore, les Allemands s’interdisent les actions guerrières sous prétexte, il est vrai, qu’ils ont eu trop tendance à envahir les autres. N’étant pas coupable, l’Europe n’est donc pas responsable et n’a aucun devoir d’accueillir tous les migrants souvent à la recherche d’un emploi plus que d’un asile. Le travail ne manque d’ailleurs pas dans les pays du Golfe qui ne sont pas étrangers aux conflits actuels. Le taux de chômage de certains pays européens, la montée des risques liés au terrorisme islamiste, les affrontements communautaires devraient inviter les Européens à limiter l’immigration, et à intervenir à la source des problèmes, non à les multiplier en essayant de les résoudre à l’arrivée.

 

 

Extrait de: Source et auteur

Suisse shared items on The Old Reader (RSS)

Un commentaire

  1. Posté par fergile le

    L’Europe ne montre nullement son impuissance mais au contraire son pouvoir de nuisance et sa persévérance à appliquer le plan, énoncé par Coudenhove Kalergi dans son livres « Idéalisme pratique », de transformation de la population européenne en un « nouveau peuple » métis, déraciné et sans attaches patriotiques, bien plus obéissant à ses maîtres, lesquels sont également explicitement nommés dans ce livre.

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.