L’horreur politicienne

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images (3)Voici, ci-jointe, mon interview donnée ce week-end au Figaro-Vox. Dans cet entretien, je dénonce l’horreur politicienne. D’une part la perte du sens, l’abandon de l’intérêt général, du débat d’idées, de la notion de bien commun et d’Etat. D’autre part le triomphe de la personnalisation des choses, jusqu’à la démence, d’un narcissisme névrotique, des polémiques, postures, mises en scène, petites histoires  individuelles ou familiales, minables et salaces, culte du moi banalisé, l’inflation mégalomaniaque, l’obsession de la conquête ou de la préservation des « fromages » c’est à dire des fonctions, mandats et de tous les privilèges qui s’y attachent, notamment de vanité. J’exagère? Oh non! A voir la situation aux Etats-Unis, je me dis que ce n’est pas beaucoup mieux. Vont-ils nous refiler du Clinton ou du Bush? On n’ose pas imaginer. La combinaison de la société ultra-médiatisée et du présidentialisme, à la française voire à l’Américaine, conduit-elle à une grande dérive de la vie politique vers la frime, la comédie permanente du pouvoir, la manipulation de masse? Une nation peut-elle vivre sans politique, avec des acteurs ivres d’eux-mêmes en lieu et place de responsables, le culte des apparences, des émotions et des illusions à la place de l’action, de la décision, du gouvernement? Telles sont les questions que le monde politique, qui profite de la situation présente (tout inclus, y compris les extrêmes), est incapable de se poser ou se refuse absolument de poser. La reconquête de la politique je crois, par un retour à la simplicité populaire, l’anonymat, la modestie, la discrétion, le collectif, une sorte de dé-médiatisation et dépersonnalisation des choses, une redécouverte du sens de la politique qui est la vie de la cité, non un culte étrange voué à une poignée de pitres médiatisés, vaniteux et médiocres. Un chef, les chefs, sont au service des autres, le temps bref qu’ils ont besoin d’eux,  et non de leur trace dans l’histoire. Ils se reconnaissent au fait qu’ils gouvernent et non qu’ils fanfaronnent. La première étape d’une solution n’est pas une Sixième république, mais plutôt un retour à l’esprit et à la lettre de la Cinquième, qui est une excellente Constitution, aujourd’hui bafouée, triturée, déformée, torturée, en un mot trahie. Il suffit de la lire, articles 5, 11, 20 et 21, etc.  pour comprendre l’ampleur du dévoiement. Bien sûr, les institutions, ce n’est pas tout. Mais c’est un début, à travers l’exemplarité.

Maxime TANDONNET

 

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