Médias. R. de Weck, directeur de la SSR (Mr 560.000.-frs) s’invite chez lui à la RSR pour ronronner de contentement…

Uli Windisch
Rédacteur en chef

Médias. R. de Weck, directeur de la SSR (Mr 560.000frs) s’invite chez lui à la RSR pour ronronner de contentement, malgré l’ampleur du NON à la Révision de la LRT (votation du 14 juin 2015).

 

Il est clair que malgré le OUI, d’extrême justesse, à la votation sur la Révision de la LRTV le 14 juin 2015, la SSR continue à subir des critiques et elles seront sans doute de plus en plus fortes et radicales.

Malgré ces critiques, on peut déjà deviner que R.de Weck va poursuivre son lobbying intense au Conseil fédéral, au Parlement et dans l’administration fédérale à Berne pour tenter de montrer que les réformes demandées vont être entreprises et qu’elles répondront à  toutes les critiques.

Mais on peut aussi deviner qu’il s’agira en fait de réformettes poudre aux yeux cherchant à calmer les oppositions. Le but de cette nouvelle duperie est connu d’avance : garder l’essentiel en voulant faire croire que les réformes demandées seront entreprises et cela très rapidement.

Dans cette perspective, R. de Weck, a pris les devants et s’est invité chez lui-même déjà le 24 juin  2015 (dix jours seulement après la votation) sur la Radio suisse romande, carrément et sans gêne aucune, comme grand invité au Journal du matin à 7h35.Une nouvelle fois, on se sert de son entreprise pour faire sa pub en s’attendant bien sûr à ce que les journalistes soient bien disposés et se mettent au service de leur entreprise et patron. Evidemment, du côté des journalistes on fera semblant de poser une ou deux questions un peu gênantes pour ne pas être accusés d’aplaventrisme devant le grand chef. Mais l’objectif doit être atteint : montrer combien la RTS est une entreprise responsable, indispensable, nullement dépensière et ne croulant en aucun cas sous des montagnes d’argent ; et qu’elle est au service de tous, de la nation, de la cohésion et de toutes les minorités. Vous n’avez pas compris, le pays s’effondrerait sans une SSR puissante ( pourtant une Suisse forte a existé pendant des siècles avant les médias de masse).

Et de Weck ira, racontant la même histoire, pendant des mois, des années avec ce même argumentaire qu’il est venu rôder, une première fois, dans sa propre entreprise. Là où il y a de la gêne… Heureusement les citoyens ne sont pas aussi dupes que certains aimeraient.

Ah, ces mauvais esprits !  Alors que c’est pour notre bien qu’il est venu, qu’il est là en direct à la disposition des journalistes et des auditeurs pour bien montrer que seuls des esprits tordus ou l’UDC  peuvent imaginer qu’il devrait laisser sa place pour incompétence.

Il s’annonce d’emblée comme porte-parole des Associations des téléspectateurs, pensez donc cela pèse 23.000 membres. Tous, bien sûr, derrière le grand patron ? Souvenez-vous en, vous entrez constamment cet argument. En fait nombreux sont ceux qui deviennent membres de ces associations pour tenter de parer aux dérives politiques de certaines émissions.

Et les quelques milliers de voix seulement de plus pour le OUI lors de la votation sur 3 à 4 millions de votants?

Pourquoi tant d’argent pour cette SSR ? R. de Weck ressort l’argument de la Suisse plurilingue ; cela coûte cher, certes, mais n’a pas de prix !  17 chaînes de radio et 7 TV ? Tout à fait normal, au nom de la justice et de l’égalité, un argument qui est servi à toutes les sauces aujourd’hui dans le débat politique, et  qui reviendra à coup sûr lors d’un prochain rendez-vous avec le patron, et tous ses suiveurs.

Le peu d’argent pour les médias indépendants et privés ? C’est là qu’il y a un vrai scandale et une grande injustice et inégalité.

Pas du tout, dit-il. Un nouveau mode collaboration entre le public et le privé est prévu. En fait une augmentation ridicule et toujours des conditions de travail  scandaleuses pour ceux qui regardent de loin le 1,6 milliard de budget du SP (Service public) de la SSR alors qu’ils ne recevront toujours  que quelques dizaines de millions de francs ( plus 4-6 % !).

Le SP ne pourrait-il pas renoncer à la pub comme dans d’autres pays, après certaines heures ? Ce sont les publicitaires qui refusent de ne pas pouvoir mettre de la pub sur la SSR.

Que serait le paysage médiatique sans le SP de la SSR ?

En vérité, ce n’est pas la suppression du SP que l’UDC et une grande partie de la population veut, mais simplement un redimensionnement de ce mammouth arrogant, dépensier et trop peu pluraliste politiquement. De cela, le grand invité  ne parle jamais. De toute façon quand cet argument interviendra, il dira que c’est faux, que tout le monde est invité. Ici il faudra exiger des décomptes précis et systématiques des présences selon les partis et les orientations politiques et cela pour tous les types d’émissions. Ceux qui protestent énergiquement contre l’orientation trop généralement à gauche de nombre d’émissions ne sont-ils vraiment que des menteurs ? On verra qui ment, si de telles analyses, qui elles seraient vraiment utiles et importantes, pourront être imposées. Les oppositions seront farouches. Si elles sont acceptées, d’autres chercheurs  que les subventionnés par millions devront les faire..

Faire plus avec moins comme dans le privé ?

Mais bien sûr et de multiples mesures d’économies sont déjà prises et prévues partout. Tiens c’est donc possible. Et si c’est possible c’est que l’on peut faire bien plus.

Maintenant le bouquet du grand invité : la SSR est l’une des plus efficaces et transparentes ! Là on se tord.

Quelques autres antiennes sont encore servies, et déjà tôt le matin. Même un public encore peu réveillé ne risque pourtant pas de se réendormir.

Décidément, il faudra revenir sans cesse à la charge pour parvenir à un vrai redimensionnement, autre que cosmétique de ce SP médiatique suisse.

Et surtout exiger aussi la transparence totale sur la composition des auteurs des rapports que l’on nous annonce et des membres de la Commission concernée. On a vu à quel point bien des auteurs et membres sont juges et parties,  certains étant donc même habitués à recevoir des millions pour des travaux de recherche mandatés par la SSR elle-même et les divers organes concernés. Cela d’autant plus que les mêmes sont intervenus massivement pour appeler à voter OUI lors de la votation du 14 juin 2015 jusqu’à ce que l’on comprenne enfin les raisons de leur empressement.

Un travail immense est encore à faire  par ceux qui ont comme seul objectif d’obtenir un paysage médiatique correspondant aux structures fondamentales du modèle suisse dans tous les domaines : pluraliste, fédéraliste, diversifié, non monopolistique, connaissant une vraie concurrence entre public, privé et indépendant, et surtout fondamentalement pluraliste du point de vue politique.

Dans aucun autre domaine de la société ou pays démocratique il n’existe un tel monopole, davantage propre à un pays à parti unique qu’à une démocratie dans laquelle les médias doivent  effectivement jouer rôle important. A certaines conditions toutefois !

A une propagande unilatérale, massive et intéressée de la SSR, il faut opposer la réalité des faits et de la situation et surtout la faire comprendre aux utilisateurs. Surtout ne pas se lasser face à un rouleau compresseur qui veut à tout prix éviter que nous  nous mêlions de ce qui nous regarde.

Le débat sera animé, dur et ferme, à la hauteur des intérêts et privilèges en jeu.

Le plus important : ce SP monopolistique des médias ne représente plus qu’une partie de plus en plus restreinte de l’ensemble des acteurs  et médias concernés par le monde d’aujourd’hui. Il faudra aussi pensé aux jeunes pour qui ce SP ne représente  qu’un aspect secondaire de leur pratique du monde médiatique et notamment de celui de l’information.

 

Personne ne parle d’aider financièrement, par exemple les acteurs du NET qui jouent un rôle tout aussi important en matière d’information, d’animation du débat public et de la « formation » du public, dont se prévaut de façon souvent outrecuidante et orientée, voire abusive, le Service dit public.

Il faut maintenant réagir aussi vite et massivement que la direction de la SSR, cela d’autant plus qu’il faudra se battre à armes inégales, une autre vraie injustice, le statut de Grand invité, entre autres, n’étant guère accessible aux voix réellement critiques, encore moins dans des proportions correspondant par exemple aux résultats de la votation du 14 juin 2015.

 

Uli Windisch, 30 juin 2015

 

 

4 commentaires

  1. Posté par jade le

    Allez prochaine étape -> supprimer ce service « utile »,

  2. Posté par Sentinelle le

    Avez-vous envie de connaître ce que gagnent d’autres serviteurs de la Confédération ?
    Le chef des CFF, p.ex., dépasse allègrement 1 mio (14% de plus que l’année passée)… Ah, c’est vrai : les CFF ont fait du bénéfice ! Le prix des billets a augmenté… On pourrait donc augmenter les salaires… des employés ? La cheffe des PTT gagne un peu moins (il faudra bientôt augmenter les tarifs), le chef de la Finma encore moins, même moins que le directeur de la SSR (il faudra augmenter les taxes) … Allez comprendre ! Tous ces gens qui travaillent inlassablement, honnêtement, avec zèle et dévouement, toujours au service du service public, au regard perspicace, ouvert et franc. Donc, tout va bien !

    http://www.blick.ch/news/wirtschaft/einer-hat-ueber-1-million-das-sind-die-topverdiener-bei-staatsbetrieben-id3926782.html

    Heureusement que la ministre des finances annonce que la Confédération veut faire des économies… Si, si, elle le dit : 4 mia en 2016. On se demande qui va laisser des plumes…

    http://www.blick.ch/news/politik/widmer-schlumpf-mit-budget-2016-bund-will-naechstes-jahr-4-mrd-sparen-id3926966.html

  3. Posté par KANDEL le

    « Médias. R. de Weck, directeur de la SSR (Mr 560.000frs) s’invite chez lui à la RSR pour ronronner de contentement, malgré l’ampleur du NON à la Révision de la LRT (votation du 14 juin 2015). »

    On peut comprendre ce contentement, … le salaire, … les courtisans qui courtisent, … les moutons qui suivent en troupeau discipliné, … les traîtres en tout genre qui ne seront jamais inquiétés, … « la gauche » omniprésente qui l’approuve, … Mme Doris Leuthard qui écarte les objections de Mr Rime en arguant qu’il est riche et qu’il pourra payer le nouvel impôt, …

  4. Posté par Annik le

    Le tribunal fédéral vient d’accepter une plainte d’une personne du canton de Bâle . Si le TF juge qu’il s’agit d’un impôt plutôt qu’une redevance, c’est la majorité des cantons qui compte et là-dessus le résultat du 14 juin est très net. Tout espoir n’est donc pas perdu

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