Angélisme ou racisme : seule alternative ?

Face à la terreur qui gagne du terrain ne pouvons-nous que choisir entre deux totalitarismes, celui de l'angélisme pseudo-humanitaire et du suprémacisme raciste ? Notre civilisation mérite une meilleure réponse, une stratégie claire et déterminée. Nos dirigeants sont-ils capable de la formuler et de la mettre en action ? Il faut le souhaiter.

Immanquablement la terreur gagne.

En ces temps médiatiques où tout doit être dit en quelques secondes il n’est pas étonnant que toute discussion touchant de près ou de loin à notre relation avec les étrangers –personnes, société et civilisation, pays– soit devenue impossible. Surtout lorsque personne ne semble souhaiter la clarté.

Cela fait le jeu de ceux qui nous veulent du mal, mieux organisés et préparés que nos appareils d’état de droit ; ceux qui se sont déclarés nos ennemis. Ils ne se cachent pas, ils proclament tout haut leur haine de l’occident et l’avènement d’un califat dont les contours sont bien flous mais la barbarie certaine. On le sait, ils ont un nom, une origine, une organisation, et jouissent de soutiens actifs et passifs à l’intérieur même de notre société.

Il leur suffit de distiller des actes violents, ici ou là, de temps à autre, pour nous sidérer et nous rendre incapables de penser librement.  Oui, nous sommes terrorisés.

Face à cela je constate que nous ne savons ou ne voulons pas analyser ce qui se passe chez nous. Ou alors ça se fait de manière lapidaire, en mélangeant tout : immigration, réfugiés, religion, extrémismes.  C’est ainsi que je me sens coincé par deux postures opposées, chacune aussi imbécile que l’autre.

Celle de l’angélisme. Cette peur de nommer le problème par son nom et d’identifier clairement  ceux qui fomentent ces troubles, ce relativisme permanent de la loi et de l’ordre. Ce sont les arguments faussement droit-de-l-hommiste et socio-psycho d’une gôche bien-pensante et de la repentance chrétienne. À force de défendre les droits de tous, plus personne ne se sent en liberté. Par l’utilisation extensive de toutes les voies de recours juridique on fait en sorte qu’aucun problème ne trouve de solution. Le bon sens et la bonhomme assurance de soi sont en train de disparaître au profit des stériles donneurs de leçon.  On sait que dans une telle situation le fanatique prend toujours l’avantage car il se moque des esprits sensibles.

Et de l’autre côté il y a l’appel raciste des terrorisés qui ont tellement la trouille qu’ils veulent que nous nous barricadions et proclament une radicale intolérance. Il suffit de lire les commentaires fait sur des sites qui se mobilisent dans cette voie pour se rendre compte de l’état de désinhibition atteint par cette frange-là. Comme le terrorisme actuel est djhadiste tous les immigrés ou compatriotes « issus de la migration » sont soupçonnés de faire partie d’une cinquième colonne. Cela n’offre bien sûr aucune solution et donne du grain à moudre à l’ennemi qui se trouve confirmé dans ses croyances et sa haine, devenues mutuelles. Ce qui fait peur de ce côté n’est pas le bête populisme, c’est le potentiel de radicalisation totalitaire de notre société sous prétexte de cette menace qui d’extérieure devient maintenant intérieure. Ici aussi le bon sens fout le camp.

Faut-il devoir choisir entre totalitarisme d’un pseudo-humanisme égalitaire et totalitarisme de la prétendue suprématie raciale et culturelle ? D’évidence tout débat sera immanquablement bordé par ces deux postures fausses et incompatibles. Et comme chacun prétend avoir raison ça ne risque pas de se passer sereinement. En attendant la terreur gagne, les zinzins nous obsèdent car nous sommes incapables de savoir ce que nous voulons, ils le savent et en profitent.

Nous, c’est un nous culturellement européen, avons besoin d’une stratégie dont le but est d’affirmer et de vivre selon des principes qui nous sont indiscutablement communs : prévalence de la personne et de ses choix, pluralité et liberté d’opinion, respect de celui ou celle qui nous respecte. À cette fin nous nous sommes donné des institutions, avant tout l’état de droit, et des voies de prise de décision selon des modes démocratiques. Face aux tentatives totalitaires venant de l’intérieur ou de l’extérieur notre stratégie doit consister en l’union et la mise en application disciplinée des lois que nous nous sommes données. Rien de cela n’est négociable.

Nous ne pouvons plus nous permettre d’être constamment distraits par des cons ou par des traitres, par des populistes nationalistes, des révolutionnaires irresponsables, ou des angéliques indignés. Je les mets tous dans le même sac.

La réponse de nos dirigeants est en dessous de ce qu’ils valent. À force de vouloir ménager la chèvre et le choux, menés par le bout du nez par les spin doctors, craignant le peuple, ils ne savent plus prendre des risques pour choisir une stratégie claire. Nous n’avons pas besoin de grands débats mais d’une ligne d’action cohérente et compréhensible, d’une direction.

Dans mon pays, la Suisse, je doute que le Conseil fédéral soit capable d’une telle clarté de vue et d’une telle détermination, ni bien sûr les Conseils d’État des vingt-six cantons et demi-cantons. Mais je me permets d’espérer que, à l’instar de ce que fit le Général Guisan il y a 75 ans, une stratégie soit enfin mise en place qui soit digne de la civilisation que nous prétendons chérir.

Michel de Rougement, 29 juin 2015

 

5 commentaires

  1. Posté par Derek Doppler le

    @marc, et concernant ceux qu’il considère à juste titre comme des retardés mentaux: l’avènement de l’effondrement génétique et la disparition du « bon sens » – http://bit.ly/1NrX72h – The destruction of the ‘basic instincts’, common sense and human nature – reflections on the mutational meltdown of Man

  2. Posté par marc le

    Ce texte oublie une troisième attitude excluant l’alternative : Ni racisme, ni angélisme, ni totalitarisme ( nous sommes coincé entre le projet totalitariste de « l’ordre mondial » et celui d’une « europe islamique » ). Mais simplement la reprise en main de nos intérêts, de nos frontières, de notre civilisation.

    Ce texte oublie, je le soupçonne avec un peu d’hypocrisie, de nommer le mot qui résume nos maux…l’islam! Ce n’est donc ni une affaire d’angélisme ou de racisme mais bien de religion. Et il a fallut attendre le XXI è siècle pour être a nouveau intoxiqué avec ces questions qu’on avait laissé en friche, les croyant dépassées pour une société moderne. Et de plus nous sommes victimes de retardés mentaux, de retardés mentaux qui se sont reproduits comme des insectes grâce aux bienfaits de la médecine et de la société occidentale, des allocations et autres regroupements familiaux. Mais les retardés mentaux peuvent être parfois très dangereux pour la santé mentale du reste de la population. L’islam est incompatible avec notre civilisation occidentale et les politiciens corrompus ne pourront donner le change indéfiniment avec l »angélisme ou les accusations de racisme et de salir tout un électorat accusé de « populisme ». Sans l’alibi de leur religion, les musulmans ( jihade ou pas ) sont du néant, des criminels ou des envahisseurs ordinaires. Et ceux là, on a su s’en occuper depuis des milliers d’années.

  3. Posté par G. Vuilliomenet le

    J’attends encore d’autres commentaires.

    Mais à la première lecture de cet enfumage, je déduis que les gens comme Michel de Rougement font partie du problème.
    Je ne crois pas me tromper en affirmant que M. de Rougemont est l’un de ces tenants de l’immigration massive. A croire qu’il appartient à ce système qui s’auto-alimente, à savoir le PLR-PS, dit rapidement, ça donne PLAIE-HERPES !

  4. Posté par Erkangilliers le

    @ Derek Doppler: ceux-là tiennent en effet les postes avancés de l’ennemi, chargés qu’ils (se) sont de retarder toute tentative d’action en défendant mordicus le système qui a permis à cet ennemi de s’imposer.
    On n’obtient pas un résultat différent en appliquant les mêmes règles.

  5. Posté par Derek Doppler le

    Ce n’est pas la terreur qui gagne, c’est la lâcheté. Quant à tous les guignols qui se permettent d’attribuer les bons points et les blâmes en se contentant d’attendre l’arrivée subite de l’homme providentiel ou de je ne sais quelle ultime stratégie salvatrice de dernière minute, mais surtout bien « démocratique », bien « institutionnelle », allez vous foutre au lac, c’est encore vous les pires. Du balai les tièdes!

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