Syrie : "On nous ment, les femmes ne viennent que pour le repos du guerrier"

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L'AFP et "Le Monde" ont recueilli un témoignage rare : celui d'une jeune française rentrée de Syrie. Et ce qu'elle décrit mérite d'être entendu. Le sort des femmes sur place, d'abord. Et la manière dont elle voit ces hommes venus combattre et qu'elle juge peu portés sur la religion : "Ce sont des gens qui ont trop joué à “Call of Duty”, chez eux, quand ils étaient adolescents. La plupart, ce sont des gens qui se sont convertis, qui ont connu l’islam, six mois, un an, et après ils ont vite connu la venue de Daech. Ce sont des gens qui fantasment plus sur la kalach que sur le Coran."

On lui avait ordonné de « fermer sa bouche » mais Nadia (le nom a été changé), 21 ans, de retour de Syrie, a refusé de se taire. Sa voix est masquée (comme son visage), ses mains gênées sont presque tremblantes, mais elle es là et elle parle. Et son témoignage vidéo, rare, recueilli par l’AFP et Le Monde, permet de saisir une réalité qui nous échappe encore : le sort des jeunes femmes qui ont « immigré » en Syrie.

Du processus d’embrigadement au rôle joué par ces nouvelles recrues, Nadia, rescapée de ce voyage en terreur inconnue, n’élude rien, bien que pudique elle n’en parle, par moment, qu’à demi-mot. « On nous fait un lavage de cerveau » entame-t-elle, en pointant l’état d’isolement dans lequel sont plongées ces filles et qui conduira bientôt à leur départ . « On nous dit : “Tu vis dans un pays où il n’y a pas d’islam. Où l’islam est interdit. (…) Si tu meurs tu iras en enfer, tout ça.” Donc nous, on a peur. Pendant des mois on vous parle comme ça » poursuit Nadia, qui conclut : « On se renferme. On est toute seule. Qu'avec notre téléphone. (…) Après, finalement, on se dit d’accord, on va y aller. On va immigrer dans une terre où il y a les lois d’Allah. »

"Ce sont des gens qui ont trop joué à “Call of Duty”, qui fantasment plus sur la kalach que sur le Coran"Une fois sur place, la machine est enclenchée. Deux passeurs viennent chercher Nadia à Istanbul et l’emmènent, « on ne sait pas où » la « nuit. » Là, dans ce nulle part, derrière les murs d'une habitation non identifiée, Nadia rencontre « une dame », celle qui est chargée, comme une maquerelle, de « s’occuper » de la maison et des jeunes femmes qu’elle contraint rapidement au mariage. « Toi, tu veux te marier » feint de demander cette dame à Nadia. « Non » lui aurait répondu l’intéressée. Les choses se compliquent alors : « Si tu veux sortir de cette maison, il faut se marier » menace « la dame » rencontrée par Nadia. Si tu ne te maries pas, lui a-t-elle dit en substance, « tu restes à vie dans cette maison. Et tu ne sors pas ». « On nous sort toujours le mot “interdit”. On dit que c’est pour notre sécurité, résume Nadia, “Interdit” d’appeler ses parents. “Interdit” d’avoir accès à Internet. Tout est “interdit”. » 

Un jour, Nadia demande à « rentrer en France. » « On m’a dit pourquoi ? » confie la jeune femme, qui aurait répondu en disant tout haut ce qu'elle pense de la situation, croyant alors « ne rien craindre » en retour : « J’ai dit il y a trop d’injustices pour moi [en Syrie], ce n’est pas l’islam. Ça n'est pas comme je croyais, il n’y a pas de Coran, il y a juste des armes et des tenues de guerre. C’est une sorte de fantasme de guerre et les femmes ne viennent que pour le repos du guerrier. On nous ment, on ne nous dit pas ça, on nous dit que c’est pour satisfaire Dieu. »

Ainsi, les jeunes femmes deviennent-elles les objets sexuels des combattants, qui par ailleurs, selon Nadia, « ont très peu de pratique de l’islam. Très peu de lecture de Coran ». Un portrait peu reluisant qu’affine ensuite la jeune femme : les djihadistes ne « vivent justement qu’avec des chants de guerre, pas des chants religieux. Des chants de guerre toute la journée. En fait ils sont plus poussés par la haine, la guerre, c’est des gens qui ont trop joué à « Call of Duty », chez eux, quand ils étaient adolescents. La plupart, ce sont des gens qui se sont convertis, qui ont connu l’islam, six mois, un an, et après ils ont vite connu la venue de Daech. Ce sont des gens qui fantasment plus sur la kalach que sur le Coran. » C’est dit.

 

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2 commentaires

  1. Posté par Frederic Bastiat le

    Je pensais pas qu’on pouvait être con et naïf à ce point. Au delà de la compassion qu’on peut avoir pour les femmes qui se font piéger, il faut quand même avouer que là on ne va pas pleurer: elles cherchent le sort qui les attend, elles le trouvent. Ce qui me sidère le plus c’est qu’au bout de peu de temps, elles veulent revenir. Et bien alors, les normes et la culture des mécréants qui leur laisse la liberté c’est pas si mal finalement?

  2. Posté par marc le

    Un peu godiche les beurettes! De toute façon le coran n’est que mépris de la femme.

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