Voici quelques points de repères pour répondre à cette question :

Il y a Soumission, le roman de Michel Houellebecq. Sorti le 7 janvier 2015, jour de l’attentat contre Charlie Hebdo et contre l’Hyper Cacher, il explose sur les scènes littéraires du monde entier, tant la coïncidence accrédite la vraisemblance de sa fiction. Avec son talent pour anticiper les thèmes chauds d’une société, Houellebecq décrit une France déboussolée après 50 ans de désintégration morale, et l’élection, en l’an 2022, d’un musulman à la présidence de la République, seul rempart, selon les partis gouvernementaux, à l’élection d’une Marine Le Pen. Résultat : rejet de l’athéisme et de l’humanisme, absolue soumission de la femme à l’homme et de l’homme à dieu, retour au patriarcat et à la polygamie. Vous avez dit fiction ? Aux élections départementales de mars 2015, deux partis musulmans ont présenté des candidats. Sans succès.

Il y a les ouvrages de Bat Ye’or,  historienne, spécialiste de la condition des chrétiens et des juifs dans le moyen Orient islamique. Dans Eurabia, l’axe euro-arabe ( 2006), et dans L’Europe et le spectre du Califat (2010), elle décortique les stratégies conçues par l’Union européenne, à l’initiative de la France, pour céder aux exigences de la Ligue arabe : établir les fondations d’une civilisation euro-arabe basée sur l’antisionisme, le multiculturalisme et une immigration musulmane illimitée et sans condition d’intégration.  Ce projet d’Union méditerranéenne prône aussi l’effacement des racines judéo-chrétiennes pour rendre les populations européennes islamo-compatibles, la civilisation islamiste devenant ainsi mère de l’occidentale. Selon Bat Ye’or, l’Europe, cible d’un jihad global, vivrait déjà sous une forme d’occupation musulmane qui ne dit pas son nom: écrivains et journalistes persécutés, apostats et mariages mixtes condamnés à mort, menaces contre Pegida, Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident, attentats terroristes ciblés, gouvernements contraints de protéger les synagogues et les écoles juives, comme les églises dans les pays musulmans, célébrations de Noël interdites, cantines hallal pour tous, etc.

D’autres spécialistes du Moyen Orient, dont Jean-Pierre Filiu, prof. à Sciences Po Paris, invité récemment à l’Université de Genève, nous alertent, disant que le Califat et le Jihad sont aux portes de l’Europe.

Il y a Daech, l’Etat islamiste qui gangrène un immense territoire à cheval sur l’Iraq et la Syrie, et dont les succursales, dirigées par des petits califes, prolifèrent partout. Baghdadi, le calife autoproclamé de Daech, a déclaré le djihad global contre l’Occident judeo-chrétien et recrute, grâce à des actes d’une barbarie inouïe, toute une jeunesse, déboussolée par l’absence de repères. Il y a donc aussi la menace du retour chez eux, chez nous, de ces milliers d’illuminés qui tétanisent déjà les responsables de notre sécurité.

Il y a enfin l’annonce, par le Daily Telegraph du 26 octobre 2014,  d’une candidature musulmane à la succession de Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations Unies, dont le mandat s’achève fin 2016. Ce candidat, dont personne d’autre n’a parlé, serait l’ex-premier ministre du Qatar, cheikh Hamad Bin Jassim bin Jaber al-Thani, actuel chef de la Qatar Investment Authority, l’un des hommes le plus riche et le plus puissants au monde. Sa candidature serait portée par l’Organisation politico-religieuse de la Coopération Islamique (OCI), la plus puissante au monde après les Nations Unies et qui peut compter sur le vote automatique de ses 57 états membres (sur 193),  plus leurs nombreux alliés, notamment du réseau Eurabia.

L’ONU servira-t-elle un jour de marchepied à l’instauration d’un califat universel ? Cette fois, ce serait au tour d’un Européen d’accéder au secrétariat général ; et le candidat élu par l’Assemblée générale doit d’abord être adoubé par le Conseil de sécurité qui connaît encore le droit de veto. Mais tout change si vite, pourquoi pas les règles en vigueur au sein de l’ONU ?

Un voile noir assombrit notre avenir. Certains le voient, d’autres s’y refusent, figés dans le déni d’un choc entre civilisations.…Mais ce qui n’était que fantasme et littérature commence à s’inscrire dans la réalité.

Françoise Buffat, 2 avril 2015