La Suisse, dernier espoir de l’Europe

A l’heure où la gauche genevoise intensifie sa propagande pro-UE, notamment auprès des jeunes, il est important de rappeler les différences politiques fondamentales entre la Suisse et l’Union Européenne. Nos concitoyens doivent comprendre qu’en rejoignant l’UE, la Suisse ne ferait pas que perdre sa démocratie directe et son identité. Elle anéantirait également tout espoir d’alternative pour les peuples européens victimes du totalitarisme mou de Bruxelles.

Le 23 février, lors de la dernière soirée des Promotions Citoyennes de Genève réservée aux jeunes venant d’atteindre la majorité civique, Mmes Emery-Torracinta et Esther Alder, ainsi que M. Sami Kanaan, se sont arrangés pour faire trôner le drapeau de l’Union Européenne entre celui de la Suisse et celui de Genève. Ces personnalités éminemment bienpensantes du Parti Socialiste et des Verts souhaitaient ainsi conditionner leur candide public à accepter l’idée que le destin de notre canton et de notre pays est de rejoindre l’UE. Mais qu’est-ce au juste que l’Union Européenne, et en quoi se différencie-t-elle de la Suisse sur le plan politique?

Idéologie contre pragmatisme:
L’UE est régie selon des principes établis par des idéologues, technocrates et politiciens pétris d’utopies. Persuadés d’incarner le Bien, le Progrès et la Modernité, ils enjoignent les peuples européens d’embrasser leur conception singulière de la société parfaite.
Les Suisses veulent être gouvernés par des praticiens des affaires humaines ayant à la fois le respect du peuple, le sens des réalités et l’esprit de consensus nécessaires au fonctionnement harmonieux d’une véritable démocratie par le peuple et pour le peuple.

Elites contre peuple:
Dans les cercles dirigeants des pays et institutions de l’UE règne la conviction que la politique est exclusivement une affaire d’élites et de spécialistes ayant nécessairement suivi des études universitaires. Les simples citoyens ne sont pas jugés capables de donner un avis informé et qualifié sur les grandes orientations politiques, économiques et sociales qui structurent l’évolution de leur pays. Cette mentalité est particulièrement prégnante au sein de la bureaucratie de l’UE qui abhorre la démocratie directe et mésestime le peuple qu’elle perçoit comme ignorant, irréfléchi et rétrograde. De nombreuses décisions de l’expertocratie de Bruxelles sont prises au mépris de l’opinion publique, et même parfois contre la volonté populaire exprimée lors de référendums.
L’exemple le plus frappant de cette façon de procéder est l’adoption en 2007 par l’UE et ses Etats membres du Traité de Lisbonne, lequel reprenait l’essentiel du Traité sur la Constitution Européenne pourtant nettement refusé en 2005 par voie référendaire par les peuples hollandais et français.
En Suisse, il n’y a pas de culte des études supérieures, et en conséquence pas de légitimité transcendantale des mandarins issus de la classe intellectuelle. Hommes et femmes politiques sont élus sur la base de leur programme et de leurs actions concrètes, leur formation est secondaire.

Etat contre individu:
Les institutions de l’UE, suivant l’exemple français, sont fermement convaincues que l’Etat européen qu’elles échafaudent pierre par pierre depuis trente ans doit avoir un rôle central dans la vie des citoyens. La croyance en l’omniscience et en l’infaillibilité de ce qui n’est encore qu’un proto-Etat est régulièrement affirmée pour justifier sa prétention à gérer intégralement la société.
Les Helvètes respectent leur Etat auquel ils ont confié les fonctions régaliennes. Mais, conscients du risque que représenterait un Etat trop inquisiteur, ils ont mis des limites claires au pouvoir d’intrusion de l’administration publique dans la vie des citoyens et des entreprises. C’est l’individu qui est au centre du modèle politique suisse, pas l’Etat.

Communauté de « valeurs » contre démocratie directe:
L’UE est une entité post-démocratique qui se conçoit comme une communauté de valeurs. Les populations de l’Europe des vingt-huit sont sommées de partager des valeurs instaurées par les élites politiques et technocratiques de l’UE. L’expression démocratique de la volonté populaire est respectée par Bruxelles uniquement si elle n’entre pas en conflit avec ces valeurs.
La Suisse, quant à elle, se conçoit comme une démocratie directe où le peuple doit rester maître de son destin. Aux valeurs particulières de l’élitocratie, elle préfère le bon sens collectif qui s’exprime à l’occasion des votations.

Législateurs nommés contre législateurs élus:
L’organe législatif principal de l’UE, la Commission européenne, est composé exclusivement de fonctionnaires non élus. Les vingt-huit Commissaires de Bruxelles sont nommés par les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres.
En Suisse, ce sont les députés tirant leur légitimité du suffrage universel, le gouvernement élu par l’Assemblée fédérale, ainsi que le peuple, qui élaborent et proposent les lois.

Politiciens professionnels contre politiciens de milice:
Dans l’UE, la grande majorité des élus parlementaires sont des politiciens de carrière issus de la fonction publique qui font parfois des allers-retours forcés entre fonctionnariat et vie politique quand ils subissent des revers électoraux. Ils connaissent très bien les arcanes du pouvoir et des partis ainsi que les rouages de l’Etat. Mais ils ignorent généralement les lois de l’économie.
En Suisse, les députés sont nettement moins souvent des professionnels de la politique et gardent généralement leur emploi à côté de leur mandat. C’est le principe de la politique de milice. Un grand nombre d’entre eux ont une activité dans le secteur privé et connaissent les règles de base de l’économie.

Différences dans les interactions entre citoyens et législateurs:
Dans les pays de l’UE, les démocraties sont représentatives. Les électeurs choisissent des députés pour les représenter mais n’ont ensuite plus aucun moyen de contrôle sur les lois que votent le Parlement européen et les Parlements nationaux.
En Suisse, les référendums donnent droit aux citoyens d’invalider les lois votées par l’Assemblée fédérale. Ces derniers peuvent même, grâce aux initiatives populaires, proposer de nouvelles lois au peuple souverain. De même, aux niveaux communal et cantonal, ce sont toujours les électeurs, et non les politiciens, qui ont le dernier mot grâce aux nombreuses votations initiées par les citoyens, associations et partis politiques.

Centralisation contre décentralisation:
L’UE, en s’inspirant une fois encore du modèle politique français, est devenue avec les années une organisation très centralisée.
Ce n’est pas le cas de la Suisse où le fédéralisme permet une large autonomie des cantons et des communes.

Souveraineté partagée contre souveraineté indissociable:
L’UE a depuis les années 1980 – le plus souvent avec la complicité des chefs d’Etat et de gouvernement nationaux – organisé un transfert croissant de souveraineté des Etats nations vers ses institutions. Bruxelles qualifie de bénéfique ce processus d’évolution vers des souverainetés partagées, et défend à quiconque d’y voir une atteinte aux droits démocratiques fondamentaux.
Pourtant, ce transfert a eu pour conséquence non seulement la perte progressive de contrôle de la construction européenne par les peuples et les Parlements des pays composant l’UE, mais également la fin de l’indépendance des politiques nationales, celles-ci étant de plus en plus influencées par les directives de Bruxelles.
La Suisse est viscéralement attachée à sa souveraineté nationale, et le législatif doit toujours pouvoir être supervisé directement par le peuple. Tout transfert de souveraineté vers des institutions supranationales suscite de nombreuses controverses dans le pays. Ainsi, la primauté de la Cour européenne des droits de l’homme sur les tribunaux helvétiques depuis 1974 pose un problème à de plus en plus de Suisses. Le surplomb juridique de la CEDH pourrait d’ailleurs être prochainement remis en cause par une initiative populaire visant à rétablir la supériorité du droit suisse sur le droit international.

Volonté d’uniformisation contre désir de liberté:
L’UE a la prétention d’être la seule entité politique pouvant représenter l’Europe. Pour Bruxelles, les formes d’organisation alternatives sont suspectes ou illégitimes. L’UE n’aime pas la diversité et la concurrence que représentent encore les autres systèmes politiques qui subsistent en Europe (Norvège, Islande, Suisse, Lichtenstein). Elle vise une uniformisation politique totale du continent pour pouvoir le dominer intégralement. Le modèle suisse est rejeté par Bruxelles comme produit d’une histoire singulière ne pouvant être appliqué dans d’autres pays.
Quant à la Suisse, elle a la réussite modeste et ne cherche pas à influencer ses voisins. Elle veut juste défendre et préserver ses particularités qui ont permis à sa démocratie de s’épanouir et à son économie de prospérer. La Suisse veut bien commercer avec l’Europe des vingt-huit, échanger des étudiants et participer à des projets scientifiques et culturels communs. Mais elle ne souhaite faire partie ni de l’UE politique ni de son Marché intérieur impliquant l’adoption de tout un cadre réglementaire. Sans complexes vis-à-vis de l’élitocratie de Bruxelles, elle veut se tenir à l’écart de l’expérience dysfonctionnelle, délétère et anxiogène qu’est devenue l’UE. La Suisse désire tout simplement rester libre et souveraine.

Identité horizontale contre identité verticale:
Bruxelles essaie de construire une identité post-historique à partir de dogmes mondialistes détachés de notre héritage européen. Son idéologie prétend dépasser non seulement l’histoire et la personnalité de chacun des pays composant l’UE, mais également la civilisation européenne. La prétention à l’universalité de l’UE va d’ailleurs au-delà des frontières européennes. L’UE se conçoit comme un modèle de gouvernance pour le monde entier, et ambitionne d’accueillir un jour en son sein des pays non européens. Cette vision est perçue avec méfiance et appréhension par les peuples de l’UE qui demeurent, contrairement à ce que prétend Bruxelles, très attachés à leurs racines nationales et aux spécificités de la civilisation originale qui s’est construite sur notre continent.
La Suisse revendique quant à elle une identité forte, ancrée dans son territoire et son histoire, construite autour des valeurs de la démocratie directe, de la liberté individuelle, de la responsabilité du citoyen et de l’amour de la patrie.

Futur contre passé et présent:
L’UE n’a que mépris pour les passés nationaux des pays constituant notre continent qu’elle réduit à leurs manifestations guerrières. Elle fustige le présent encore décevant d’une Europe qui tarde à se plier à ses sublimes desseins d’intégration étatique totale. Elle idolâtre le futur incomparable qu’elle nous prépare sans relâche, un avenir idéal pour son oligarchie mais pressenti avec angoisse par une grande partie de la population européenne.
La Suisse se soucie du présent sans renier son passé qui lui donne inspiration et courage pour construire l’avenir.

Rupture contre héritage:
Les partisans exaltés de l’UE étatique ont refusé d’assumer et de perpétuer le paradigme national, démocratique et libéral des pays européens, produit fragile et imparfait de l’évolution, édifié par l’expérience et le logos des générations précédentes. Tout comme les révolutionnaires jacobins français de 1793, ils se sont laissé aveugler par une idéologie radicale et simpliste de rupture avec le passé. Ils ont malheureusement fait le choix du refus en bloc des cultures et souverainetés nationales qu’ils jugeaient dangereuses. Ils ont également abandonné les éléments spécifiquement européens de notre civilisation en rejetant sa tradition judéo-chrétienne et en affaiblissant considérablement ses démocraties nationales, lesquelles sont à présent soumises à une communauté de valeurs imposée par une caste technocratique. L’utopie des Etats-Unis d’Europe prétend libérer notre continent de ses démons passés. Elle ne fait que le précipiter vers un ordre déshumanisant et hostile à la liberté.
Les notions de préservation, de continuité, et de transmission de la culture historique restent solidement ancrées en Suisse. Les Helvètes refusent d’abandonner un modèle de société qui a fait ses preuves. Le futur radieux de d’indifférencié universel que leur fait miroiter Bruxelles ne les intéresse pas. La Suisse ressent la modernité uniformisatrice du projet UE comme effarante et régressive sur le plan démocratique. Elle refuse fermement de se laisser déposséder de sa singularité et de son autonomie.

Culpabilisation et repentance contre fierté et sérénité:
Le « cœur du réacteur nucléaire » de l’idéologie de l’UE est la culpabilisation des peuples européens pour leur histoire présentée comme essentiellement guerrière, colonisatrice et esclavagiste. Bruxelles ne cesse de nous répéter que le seul moyen de ne pas retomber dans nos travers historiques destructeurs est de nous repentir en nous unissant politiquement sous son bienveillant patronage.
La Suisse n’a jamais agressé aucun pays et a réussi à se tenir à l’écart de la plupart des conflits qui ont ravagé l’Europe au cours des siècles passés. Depuis l’éviction des troupes napoléoniennes au début du XIXe siècle, le pays vit en paix. La Suisse ne ressent pas cette culpabilité d’être responsable d’innombrables crimes, honte sur laquelle l’UE a construit sa raison d’être. Elle ne se sent pas concernée par l’auto-flagellation et la mortification que Bruxelles impose constamment aux autres pays européens pour justifier sa domination. Elle demeure fière de son histoire et regarde l’avenir avec sérénité.

L’UE contre l’Europe:
La fin des nations, et avec elle l’uniformisation politique et culturelle visées par l’UE mondialiste, sonneraient le glas de la diversité européenne. Or c’est précisément cette multiplicité, dont la Suisse est l’une des manifestations les plus vivantes, qui a rendu possible le pluralisme critique européen, lequel a conduit, par l’émulation entre des systèmes de pensée concurrents, aux extraordinaires productions intellectuelles occidentales sur les plans scientifique, technique, culturel, artistique et démocratique. Si l’Europe est devenue ce continent créatif, ingénieux et respectueux des droits et libertés de la personne humaine, c’est grâce à son caractère contradictoire, produit de son hétérogénéité. En uniformisant les modes de vie et de pensée, l’UE risque d’annihiler cette diversité féconde, et donc de dégrader la civilisation européenne, voire d’entrainer sa fin.

La Suisse, anti-modèle de l’UE et dernier espoir de l’Europe:
L’Union Européenne est devenue une dystopie qui affaiblit l’Europe et menace même de la détruire si elle ne se réforme pas en profondeur. La Suisse quant à elle est beaucoup plus qu’un pays insolent de réussite au milieu d’une UE en crise. Anti-modèle de Bruxelles, elle incarne une alternative à son totalitarisme mou pour les autres pays de notre continent. La Suisse est la preuve vivante que le centralisme bureaucratique et post-démocratique de l’UE n’est pas, contrairement à ce que prétendent ses potentats, l’horizon politique indépassable de l’Europe. Le modèle suisse, malgré les attaques qu’il subit de la part de la cosmocratie européenne et de ses affidés suisses, demeure un espoir pour nos voisins. Nous autres Suisses avons la responsabilité morale de le maintenir en vie.

Roland Desjardins, 27 mars 2015

 

 

 

13 commentaires

  1. Posté par Loinet le

    L’UE devient, avec le temps qui passe la référence pour l’Europe. La Suisse peut si elle le veut accorder ses habitudes cantonales, ses prérogatives fédérales et jouer franc jeu avec elle, étant entendu que les forts paient plus et les faibles encaissent plus. Les guerres entre voisins s’éloignent et il devient presque normal de parler en coeur d’une communauté de destin.
    L’Europe nouvelle trouve lentement sa vitesse de croisière. Si la Suisse désire faire la fine bouche, elle peut le faire sans aucun doute. Mais comme un contrat qui finit mal, il faut envisager d’éventuelles pertes qui ne sont pas encore toutes quantifiables. En attendant une majorité de Suisses pensent qu’il faut un 2ème tunnel routier supplémentaire au Gotthard pour engloutir l’augmentation du trafic européen.

  2. Posté par Michel Carrière le

    Article vraiment très lucide et approfondi. Je souscris tout à fait à ce qu’a ajouté DAELIII. C’est exactement ça.
    Et par une sorte d’ironie (de l’histoire) ou de cynisme (des zélateurs de la construction européenne), au nom du libéralisme, ils ont dénoncé le poids de la centralisation et de l’administration dans notre pays, expliquant à force arguments qu’il fallait « décentraliser » et « déréglementer » et ont utilisé ces mots d’ordre pour retirer à l’État la quasi-totalité de sa souveraineté dont il ne subsiste que des fragments, pour mettre finalement en place un monstre technocratique étranger qui centralise tellement de pouvoirs qu’il n’y a plus de séparation entre eux (la commission européenne) et qui pond tellement de directives, règlements, articles et recommandations qu’ils en sont arrivé à renoncer à les traduire dans les 20 et quelques langues des pays membres pour se contenter de les publier en globish (et tant pis pour ceux qui ne le comprennent pas).
    Il a été calculé que l’accroissement de ces textes est quasi-exponentiel et le coût des moyens à mettre en œuvre pour prendre en compte cette réglementation et celui des modifications à apporter dans tous les domaines en France pour être simplement en conformité est estimé à environ 60 milliards par an.

  3. Posté par moureaux damien le

    Rester en démocratie, ne faite pas cette connerie, l’Europe sociale n’existe pas. Gardez votre souveraineté. Comprendre l’Europe. (UPR.fr) amicalement un voisin jurassien(39}

  4. Posté par HerveLE le

    Bonjour
    Je suis francais originaire de Rouen, Et je peux témoigner que l’Europe est une calamité. Totalitarisme mou, espace de propagande médiatique féroce et de désinformation des citoyens, absence de séparation des pouvoirs, et démocratie bafouée régulièrement (rejet de toutes les pétitions européennes, etc.). Par pitié, chers voisins suisses, ne mettez pas votre main dans l’engrenage! Un citoyen franacis adhérent de l’UPR, seul parti francais interdit de médias car il demande la sortie de l’UE!

  5. Posté par Gevet le

    Bonjour, je suis tombé sur cet article au hasard de mes navigations sur facebook.
    Français selon mes papiers d’identités, je me sens de plus en plus proche de ma terre natale, la Savoie, et de la constitution proposée par notre gouvernement provisoire (constitution assez proche de la vôtre je crois).
    Parce que j’ai l’impression que certains ici (DAELIII c’est pour toi 😉 ) prennent la France pré-Union Européenne pour une démocratie… Euh… Michel Debré n’a clairement pas jeté les bases d’une démocratie. La France était déjà, et est toujours, centralisée et autoritaire, « nos » élites n’ont pas attendues l’UE pour prendre et conserver le pouvoir… Tous nos médias de masse (à échelle locale ou nationale) appartiennent à de grands groupes financiers qui ne laissent passer que les infos qui leur conviennent. Une fois élus, l’article le dit bien, nos représentants sont intouchables : nous ne pouvons ni les révoquer ni même les blâmer. Nous ne pouvons pas participer à l’écriture des lois qui régissent nos vies… Les référendums sont d’initiatives gouvernementales et ne sont de toutes façon pas pris en compte quand la réponse déplait (l’exemple du traité de Lisbonne est criant de vérité).
    Bref, je suis plus que surpris de lire, si j’ai bien compris, que des Suisses se mettent à rêver de l’Europe… je sais que l’herbe parait toujours plus verte chez le voisin, mais je puis vous assurer que nombre de français et françaises sont excédés par nos institutions…
    Cet article traite très bien, je trouve, des différences entre l’UE et ce que peut être une véritable démocratie, comme semble l’être la Suisse.
    Oui, certains français rêvent du modèle helvétique 😉

  6. Posté par DAELIII le

    Si j’approuve pour l’essentiel l’esprit de ce texte, en particulier sa conclusion, il n’en reste pas moins qu’il contient deux contre vérités majeures. Tous d’abord l’essence de l’inspiration de l’Union Européenne n’est nullement française. Le premier traité en ce sens, traité de Rome signé en 1957, est d’origine germano-italienne. De fait comme il est maintenat bien reconnu (voir le numéro spécial de la revue Historia sur la construction « européenne », mars 2003, ou bien les analyses du parti politique français Union Populaire Républicaine sur son site internet http://www.upr.fr), il est une reprise très large du projet rédigé par le juriste nazi W. Halstein en 1938 à la demande de MM Hitler et Mussolini, et destiné à assurer le « fonctionnement » de « La Nouvelle Europe » 1.0 sous la botte allemande et rédigé dans le droit fil de la « vision du monde » fasciste. Autant dire que que sa nature foncièrement anti-démocratique ne doit rien à l’héritage français, ce que d’ailleurs une comparaison élémentaire des contenus des traités européens successifs avec ceux de la défunte constitution de la Vme République, montre immédiatement ! Il est de même bien connu que ce même W. Halstein, oh surprise, après avoir été ministre des Affaires Etrangères de l’Allemagne de l’Ouest sous Adenauer dès 1951, est devenu le premier président de la Commission Européenne au début de 1958.
    Ce même homme nous amène à la seconde contre-vérité du texte ci-dessus : si « l’Union Européenne » est foncièrement antidémocratique c’est que les conceptions de son rédacteur premier convenaient parfaitement aux organisateurs réels de cette version 2.0 de la « Nouvelle Europe », c’est à dire aux Etats Unis d’Amérique. Là encore la littérature qui décrit le repéchage de W. Hallstein parmi les prisonniers dans Cherbourg libéré des allemands, son exfiltration vers les USA, comme tant d’autres officiels nazis, et son recyclage comme ministre allemand, après un bon stage de redressement et purification dans une « université » américaine, cette littérature est claire et sans appel sur la réalité de « l’Union Européenne » : une entreprise de vassalisation du continent européen au profit des E.U.A.. De la découverte de l’origine du mouvement dans la cartellisation de l’industrie européenne au cours de la première moitié du 20 me siècle, au financement des mouvements européistes par la CIA, Frenay entre autres en France, à la trahison des Monnet, Schumann, Spaak, Marjolin aux profits des américains, toute l’histoire de cette construction prétendument « européenne » n’est qu’une succession de coups fourrés montés outre atlantiques et dont les preuves sont largement documentées, article d’Historia cité ci-dessus, où à nouveau, et avec toutes les sources indiquées, le site internet de l’UPR, livres de MM Laughland, Lacroix-Riz, … parmis d’autres, l’internet étant heureusement un outil irremplaçable pour ce faire.
    Chaque peuple a, et c’est bien normal, une très haute idée de la valeur de son système socio-politique. Les suisses, à ce que je vois, comme les français. Sans même viser des jugements de valeur en ce domaine, il serait bon de ne pas s’aventurer dans cette voie sans avoir éclairci un tant soit peu le fondement des arguments avancés.
    Si les français vivent aujoud’hui dans la dictature de la « Nouvelle Europe » 2.0, il ne le doivent en rien à une quelconque extension au continent presque entier de la philosophie leur système politique, mais à la trahison par les classes possédantes françaises et ses mandataires, anciennement MRP, SFIO, radicaux, actuellement UMP/PS/FN, qui ont progressivement implanté un système étranger, après avoir d’ailleurs finalement acquiescé très largement à la première mouture 1.0. Il faut y voir, certes, de la naïveté de la part du peuple qui n’a pas su déjouer la manipulation et qui, trop souvent, s’est laissé aller à rêver au lieu d’agir dans le concrêt.
    Je ne suis pas loin de penser que vos classes possédantes rêven tsans doute de réaliser chez vous ce qu’elles ont réussi chez moi, sinon pourquoi cet article ? Même si je suis heureux pour vous de constater que le peuple suisse a réussi à ce jour a contrer ses probables, et coupables, désirs.

  7. Posté par Pierre-Louis Martin le

    Moi je sais pourquoi je vais faire mon service militaire dans l’Armée Suisse la semaine prochaine!

  8. Posté par Laurent Campiche le

    Le « système Suisse » c’est comme un bon vin d’un prix resté abordable pour chacun. C’est le subtile assemblage d’une multitudes de bons plans qui ont fait leurs preuves avec le temps, C’est la maturation d’un peuple qui a lui-même soigné et élevé son vin (son système) et surtout ça n’est pas un concept créé de toute pièce par des technocrates mais le fruit du savoir vivre ensemble et du partage mais il serait faut de croire que cette culture (car s’en est une) est Helvético-Suisse.

    Alors qu’en 1291 naissait le pacte confédéral de la Suisse en 1211, dans l’empire du Mali, naissait la charte du Mandem qui a peu de chose prêt est le pendant du pacte Suisse, consacré à la démocratie et aux droits de l’homme…Ceci pour dire que le système Suisse, s’il est le seul à subsister aujourd’hui, n’est pas occidental pour un sous. Il est réellement le résultat naturel d’une évolution sociétale qui peut se produire indépendamment de nos origines, de notre culture et de nos croyances…C’est dire à quel point se système et reproductive et transportable pour peu que l’on accepte de laisser du temps au temps afin qu’il puisse se rependre naturellement à travers les générations.

  9. Posté par coocool le

    L’UERSS de Bruxelles, c’est la tour de Babel, voire Sodome et Gomorrhe. On sait comment ces trois villes ont fini…

  10. Posté par Wild le

    Islande, ensuite l’Angleterre, peut-être. Nos chers Socialos, Ouvrez les yeux

  11. Posté par Hervé le

    Amis, je m’inquiète du docte de la pensée unique qui gagne les médias Suisses. Demandez aux entrepreneurs Français, ou Italiens ce qu’ils en pensent… Ils rêvent de ce village « Gaulois » d’Asterix qu’est la Suisse, et qui – jusqu’à présent – respecte vraiment la démocratie. L’Europe glisse vers le Tout-Etat, tâchons de rester la tête hors de l’eau!

  12. Posté par lucie le

    @Groudonvert, en effet, l’UE n’est pas réformable, Vladimir Boukowsky l’a très bien dit dans une Vidéo (la nouvelle URSS); c’est aussi la porte de l’enfer du N.O.M. satanique sans Dieu

  13. Posté par groudonvert le

    Juste un p’tit commentaire : l’UE est irréformable. Ceux qui prétendent le contraire sont des menteurs.

    D’ailleurs, voilà un sujet d’article que vous pourriez faire : L’Europe Sociale, possible ou mensonges de la gauche (y compris suisse) ?

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.