Charles Sannat : Vous vous définissez vous-même comme un « contrarien ». Pouvez-vous nous en dire plus ? Yanis Varoufakis : Dans un monde où le paradigme dominant fait obstacle au partage de la prospérité, à la justice et à la liberté, il incombe à ceux qui tiennent ces principes pour fondamentaux de s’opposer au prêt-à-penser. S’opposer aux opinions et aux règles juste pour le principe de s’opposer ne rime à rien et est dangereux. Mais s’opposer à ce qui sape systématiquement les valeurs sur lesquelles repose une société civilisée est un devoir moral. CS : Vu de France, on a l’impression que dans les négociations en cours entre l’Europe et la Grèce on n’est d’accord sur rien et que les institutions européennes sont intraitables. Est-ce une impression ou la réalité ? YF : Il y a forcément des points sur lesquels nous sommes d’accord. En effet, il est dans […] Lire la suite...
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« Mais s’opposer à ce qui sape systématiquement les valeurs sur lesquelles repose une société civilisée est un devoir moral. »
C’est pour cela que nous nous opposons fermement aux gens comme Varoufakis. La valeur centrale sur laquelle repose une société civilisée est le respect de la personne et de ses biens. C’est la liberté de disposer de soi, de son activité, comme du fruit de celle-ci qu’on peut conserver ou échanger de façon volontaire. C’est l’intégrité physique et la propriété.
Le coeur de tout collectivisme, c’est d’énoncer un plan général pour la société dans laquelle chaque individu n’est plus maître de lui-même mais obéissant à la collectivité, qui peut disposer de lui, de son activité ou du fruit de son travail selon le plan général envisagé. Le coeur de tout collectivisme c’est l’usage de la coercition pour contraindre les individus à prendre la place qui leur est assignée dans le plan.
Ce que le socialisme vise par l’annihilation de la propriété privée des moyens de production, c’est une société où ceux qui ont le pouvoir et qui décident du plan, décident de quel bien est produit, en quelle quantité, par qui et pour qui. Chacun est aux ordres quand à ce qu’il doit produire, ou il doit le produire et en quelle quantités. Chacun est dépendant du bon vouloir des planificateurs pour obtenir une part de cette production. C’est une société où l’état s’est changé en organisation mafieuse de brigands esclavagistes, et qui à l’occasion se mue aussi en assassins si les esclaves résistent.
Nous remercions monsieur Varoufakis de nous rappeler notre devoir moral de s’opposer à tout ce qui sape les valeurs morales d’une société civilisée: c’est-à-dire lui comme tous les socialistes de son espèce, qui sont l’anti-thèse d’une telle société.