National ET Républicain…

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images« Le Doubs, c’est dur », doivent se dire les responsables de l’UMP après les résultats du 1er tour  de l’élection législative partielle de ce dimanche. Le Front National vire en tête à 32,60 %. Le PS, qui détenait le siège avec Pierre Moscovici, maintenant Commissaire européen, arrive en seconde position avec 28,85 %. L’UMP, soutenue par L’UDI est éliminée à 26,54% pour n’avoir pas atteint le seuil de 12,5% des électeurs inscrits. Il n’y aura donc pas de triangulaire dimanche prochain, mais un duel entre le FN et le PS. Certains diront que cela souligne la faible participation de 39,56 % des électeurs et la relativité des enseignements à tirer de ce vote. D’autres penseront au contraire que les électeurs d’une partielle étant les plus motivés politiquement indiquent clairement les évolutions de l’électorat.

Le FN était arrivé second au premier tour de 2012, et troisième au second tour. Sa première place signifie d’abord que son électorat s’est fidélisé et qu’il est le plus mobilisé, puisqu’il n’a perdu que 1300 voix par rapport à 2012, tandis que 10 000 électeurs boudaient le PS. Il avait été dépassé au second tour par l’UMP grâce au « vote utile » d’électeurs de droite croyant avoir plus de chances de battre la gauche en votant pour ce parti. Ce réflexe déjà nettement en recul risque de disparaître, voire de s’inverser. Le parti de Marine Le Pen  s’est en grande partie dédiabolisé au yeux des électeurs. Il lui reste du chemin à faire pour se crédibiliser en tant que parti de gouvernement. Pour transformer l’essai, le FN doit passer de la consolidation à l’attractivité. Une mobilisation au premier tour ne sert à rien si elle conduit tous les autres à se rassembler contre elle.

C’est évidemment le jeu du Parti Socialiste. Une grave défaillance dans la sécurité nationale, dans la protection assurée aux Français, a eu pour effet paradoxal de créer un mouvement d’union nationale qui bénéficie au pouvoir actuel. Cette vague de l’opinion créée par l’émotion, et entretenue par le PS et le microcosme politico-médiatique, ne repose que sur l’illusion. L’appel à l’unité nationale sur des questions étrangères à la lutte contre le terrorisme est une escroquerie. Il y a dans la remontée sondagière du couple exécutif une manipulation quasi-hypnotique d’une partie des Français qui semblent avoir perdu conscience du fait que la plupart de leurs problèmes viennent de la politique calamiteuse des socialistes depuis 1981, que ses opposants n’ont jamais eu le courage d’inverser. Développement de la dépense publique, perte de compétitivité, recul du travail, immigration excessive, remise en cause de la nation et de la famille, laxisme judiciaire, montée de la délinquance et de l’insécurité… La liste est longue des fautes commises par ceux qui ont le toupet de demander qu’on les suive pour faire face aux dangers qu’ils ont fait naître.

Fidèle à son trucage sémantique, le PS demande donc aux « républicains » de le soutenir contre le Front National. L’UDI a déjà entendu l’appel, non parce qu’elle est convaincue de sa sincérité, mais parce qu’en bonne agence électorale centriste, elle pense que son avenir se situe peut-être ailleurs qu’avec l’UMP de Sarkozy. Si on cesse de prendre « républicain » pour un stimulus pavlovien et qu’on réfléchit sur le concept, on peut écarter l’utilisation malhonnête de ce mot. Si les termes de République et de Nation ont pris ensemble leur essor dans les discours révolutionnaires au point d’être inséparables, ce n’est pas par hasard. Le Peuple souverain, c’est la Nation, et sa forme juridique, c’est la République. L’idée d’une nation qui ne serait pas représentée par un Etat de Droit est rejetée au même titre que les idées prétendument « républicaines » qui seraient contraires au Bien Commun de la nation. Si le Front National annonçait sa volonté d’instaurer une dictature, il ne serait pas républicain. Or, tel n’est pas le cas. En revanche, la tentative d’annexer la « république » à un parti pour exclure de celle-ci un autre parti et ses électeurs est une insulte à la République. Venant d’un parti qui, sur aucun plan, n’a su défendre les intérêts nationaux, avec notamment sa conception irresponsable de l’immigration, c’est aussi une insulte envers la nation. Cette double faute est logique puisque ces deux notions sont liées.

Reste l’UMP à laquelle j’ai appartenu. Ce malheureux parti est devenu au fil du temps une agence électorale, un outil pour placer des candidats. J’étais un gaulliste du RPR, plutôt conservateur comme beaucoup d’autres. J’ai assisté à la disparition au sein de l’UMP de toutes les valeurs qui m’avaient fait m’engager en politique. On serait bien en peine aujourd’hui de dire ce que pense cette formation et ce qu’elle propose sur quelque sujet que ce soit. Elle propose seulement des candidats qui  comptent se faire élire sur le rejet de la gauche et la peur du FN. Mais pour quoi faire ? Pour ne pas tenir les engagements de campagne, comme d’habitude ? Pour refaire le coup de l’ouverture à gauche ? Le vide sidéral de pensée du candidat UMP du Doubs, allant jusqu’à dire que c’était « les petits blonds qui l’emmerdaient » est révélateur. A l’autre bout, vous avez le « petit marquis » Geoffroy Didier qui du haut de son inexpérience et dans un langage précieux, donne des leçons aux habitants de « ce » pays, ou le député Solère, qui manquant d’énergie, laisse la décision aux électeurs d’aller à la pêche ou de voter comme ils le souhaitent. Ils vont donc décider en bureau, comme l’a dit avec son élocution embarrassée habituelle, le porte-parole du mouvement. Pourtant, le choix est clair. Aucun parti ne menace la République, mais le Parti Socialiste mène depuis toujours une politique contraire à ce que de Gaulle appelait l’Intérêt Supérieur de la Patrie. Si l’UMP avait fait plus tôt ce choix en dehors des discours du candidat Sarkozy aux élections présidentielles, nous n’en serions pas là.

 

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