Espagne Porté par le succès de son allié Syriza en Grèce, le parti de gauche mené par Pablo Iglesias promet de renverser une classe dirigeante "corrompue".
Porté par la victoire de son allié Syriza en Grèce, le parti espagnol Podemos démarre une année électorale avec une grande manifestation, aujourd'hui, à Madrid. La formation promet de renverser une classe dirigeante qu'il juge corrompue.
Podemos, formé il y a un an à peine, ne pouvait pas prévoir la date des élections en Grèce ni le succès de Syriza quand il a convoqué cette Marche du changement. Mais ils ne pouvaient pas mieux tomber.
"L'espoir arrive",
s'est écrié le chef de la nouvelle formation, Pablo Iglesias, à l'annonce de la victoire, dimanche, d'Alexis Tsipras, le nouveau premier ministre grec, qu'il était allé soutenir pendant la campagne électorale.
"Tic tac, tic tac, le compte à rebours a commencé."Régionales en mai
En mai, Podemos ("Nous pouvons") se présentera aux élections régionales. Et Pablo Iglesias, un ex-professeur de sciences politiques de 36 ans, veut emporter les législatives de la fin de l'année.
En quelques mois, cette formation issue du "mouvement des indignés", qui a soulevé des foules en Espagne contre l'austérité à partir du 15
mai 2011, s'est hissée en tête des sondages. Elle dépasse largement le Parti socialiste (PSOE), dans l'opposition, et même parfois les conservateurs du Parti populaire au pouvoir.Aujourd'hui, Podemos entend remplir la Puerta del Sol, la place au centre de Madrid où est né le mouvement des indignés, de manifestants venus de toute l'Espagne, en bus, en train ou en voiture. La marche annoncera le changement vers
"une politique au service du peuple et non des intérêts privés",
selon Iñigo Errejon, le numéro 2 du parti.Les autorités, "une minorité corrompue"
Malgré un redémarrage de l'économie, le chômage frappe encore plus de 23% de la population active et la plupart des Espagnols vivent plus mal qu'avant la crise. Podemos dénonce
"une minorité corrompue qui a commis le plus grand pillage de l'histoire récente de l'Espagne".Affaiblis par des scandales, les deux partis traditionnels qui gouvernent l'Espagne en alternance depuis près de 40 ans concentrent leurs attaques sur ces nouveaux venus sans expérience du pouvoir. Le chef du gouvernement Mariano Rajoy a appelé les Espagnols à ne pas
"jouer à la roulette russe"
en votant pour un parti
"qui promet la lune et même le soleil".Conservateurs, socialistes et la presse de tous bords dénoncent le flou du programme politique de Podemos, les sympathies de ses dirigeants pour le socialisme de l'ancien président vénézuelien Hugo Chavez et les irrégularités, voire la fraude fiscale qui sont imputées à certains d'entre eux.
La direction de Podemos a pris ses distances avec les expériences de Chavez et de ses émules en Amérique latine. Et elle a promis de publier bientôt ses feuilles d'impôt, pour se laver de tout soupçon. Là, c'est la première fois que Podemos, passé maître dans l'usage des nouveaux médias, prend l'iniative d'organiser une grande manifestation de rue.
Le risque d'un flop
"C'est un parti risqué",
estime Jose Ignacio Torreblanco, qui termine un livre sur Podemos. Même les dirigeants du parti ont évité d'avancer un chiffre de participation,
"ils prennent le risque de faire dans les rues une démonstration qui sera peut-être en deçà des attentes".Mais ils veulent sans doute dissiper l'impression qu'ils n'existent qu'à la télévision et sur les réseaux sociaux.
"Il est vrai que manifester ensemble démontre qu'ils sont réels et non pas virtuels."Pour cet expert du laboratoire d'idées European council on foreign relations, le vague du programme de Podemos n'est pas une faiblesse.
"Les électeurs ne lisent pas les programmes politiques de 400 pages",
dit-il.Une stratégie réussie, selon lui, c'est se présenter comme la force de la jeunesse face à de vieux partis à court d'idées.
"En 1982",
rappelle-t-il,
"le Parti socialiste espagnol a obtenu une majorité absolue inouïe, sous le slogan ?Pour le changement?."ATS
Extrait de: Source et auteur
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Une photo du rassemblement : https://pbs.twimg.com/media/B8rSK47IMAIvBDl.jpg
C’est le moment pour l’Allemagne de quitter la zone Euro. Le chantage exercé par les pays du sud va devenir intenable.