L’affaire grecque rappelle la prédominance des nations et des peuples

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D'Ivan Rioufol :

"[...] Non, le "populisme" ne menace pas l’Europe, comme l’assurent ceux qui se sentent visés. La colère du peuple n’est que l’expression soudaine d’un pluralisme ignoré par les démocraties malades. Les dangers viennent des idées fausses imposées par les élites "éclairées", indifférentes aux effets de leurs lubies. C’est la désespérance qui a conduit les Grecs surendettés à éconduire la classe politique au pouvoir depuis quarante ans, pour lui préférer un militant d’extrême gauche, Alexis Tsipras. Désigné premier ministre, lundi, avec 36,3 % des voix, le leader de Syriza gouvernera avec le parti de la droite souverainiste des Grecs indépendants. Un même rejet menace les partis français, qui ont désarmé la nation aujourd’hui menacée.

Certes, Tsipras laisse craindre d’autres désillusions. Coqueluche de l’extrême gauche française, qui s’est approprié sa victoire, le démagogue grec a promis de distribuer 12 milliards d’euros aux plus défavorisés, tandis que son pays croule sous plus de 300 milliards d’emprunts. Son succès, accentué par une proportionnelle avantageant le gagnant, est moins une adhésion à un programme qu’une répulsion contre un vieux monde perverti. Jamais les dirigeants n’ont réussi à reconstruire l’État, réformer, lutter contre la fraude à l’impôt. Les fonds privés placés en Suisse égaleraient la dette publique. Tsipras n’a pas, avec son antilibéralisme dogmatique, les bonnes cartes pour réussir là où ses prédécesseurs ont échoué. Mais ne devrait-il être qu’une figure fugitive, il a le mérite de replacer la démocratie et la souveraineté au cœur du débat européen.

Redécouvrir, grâce à la Grèce, la prédominance des nations et des peuples oubliés est un exercice auquel les fumeux "mélangistes", militants de l’indifférenciation et du mépris des gens, vont devoir s’habituer."

 

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