Islam : Pour le philosophe anarchiste Michel Onfray, toutes les civilisations ne se “valent pas”

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BREIZATAO – KOMZOU DIEUB (26/12/2014) C’est un message publié sur Twitter hier soir qui n’est pas resté longtemps inaperçu. Son auteur, Michel Onfray, est un philosophe situé à l’extrême-gauche, proche du mouvement anarcho-libertaire et dénonciateur très ardent des religions.

Athée, Michel Onfray se livre de plus en plus souvent à une critique en règle d’une certaine gauche fascinée par le collectivisme musulman au nom d’un misérabilisme pro-immigrés et d’un Tiers-Mondisme issu de la décolonisation. Ce professeur normand, qui affecte de s’en prendre aux vaches sacrées de l’intelligentsia parisienne, a à nouveau sévi en évoquant l’inégalité morale des civilisations :

2014-12-26 11_22_30-Michel ONFRAY (@michelonfray) _ Twitter

Cette critique “de gauche” et “libertaire” de l’islam souligne le clivage de plus en plus net entre la frange collectiviste et marxiste de la gauche française et la frange pour qui l’individualisme doit prévaloir.

Dans sa chronique du mois, l’écrivain revient sur ceux qui lui reprochent de critiquer la religion islamique, alors qu’Onfray a toujours été un contempteur de toutes les religions, christianisme en tête :

“Ainsi, quand je lis le Coran et que j’y vois un nombre considérable de sourates antisémites, misogynes, homophobes, belliqueuses, agressives, on me reproche d’effectuer une lecture littéraliste, comme les salafistes ajoutent les bonnes âmes, car il faudrait contextualiser le texte qui invite clairement à égorger, dépecer, massacrer, détester, couper le nez, décapiter pour lui faire dire le contraire de ce qu’il dit pourtant explicitement, il suffit de lire. Puisque les bonnes âmes ont décidé que l’islam était un religion de paix, de tolérance et d’amour, il faut bien qu’on trouve dans le texte ce qui n’y est pas. Entre les mains des idéologues, la contextualisation sert à faire dire au texte le contraire de ce qu’il dit.”

Oui mais voilà, Onfray est libertaire et la gauche française, historiquement, préfère et de loin les vociférations grégaires des masses soumises au collectivisme psychologique. Les trotskystes et leurs amis gauchistes voient dans ces critiques une erreur de timing. Une erreur peut-être même coupable, complaisante : “Comment ? Critiquer l’islam, en ce moment ? Mais cela revient à servir d’auxiliaires aux fascistes en adoptant une rhétorique hostile aux immigrés, puisque de facto, l’islam est la religion des immigrés ! Onfray ne trompe personne !”.

Haïssant le prolétariat réel, nécessairement attaché à sa terre et aimant l’ordre car cet ordre lui profite par la stabilité qu’il engendre, les fonctionnaires protégés – singulièrement logés au sein de l’aile gauche du PS – préfèrent de beaucoup le sous-prolétariat fantasmé, théorique, abstrait qui s’entasse dans les banlieues des grandes villes où se déverse le surplus démographique d’Afrique et d’Orient. Ce sous-prolétariat arithmétique et d’autant plus désirable qu’il est sans conscience de classe, client du guichet social et par là-même prompt à se faire embrigader. On lui fait dire ce que l’on veut et surtout ce qu’il ne dit pas.

Les gauchistes deviennent alors les alliés objectifs des valeurs qu’ils combattaient hier : obscurantisme, patriarcat, puritanisme sexuel hypocrite, violences contre les femmes, chauvinisme ethnique. Le père de famille catholique un peu raciste, battant sa femme tout en la trompant à l’occasion était la figure honnie de cette gauche. Le souteneur algérien menaçant ses soeurs si d’aventure elles ne se voilent pas où si elles fricotent avec un “Gaulois”, lui, reçoit son brevet de civisme des mains de sexagénaires ménopausées et acariâtres. Quand il agite le drapeau algérien à la moindre occasion, en hurlant son patriotisme d’immigré de troisième génération, ce n’est plus du “chauvinisme”, mais au contraire la manifestation d’une fierté identitaire qu’on aurait tort de critiquer.

La gauche voit alors ses lignes de fractures éclater au grand jour. Qu’une morale, par ailleurs religieuse, devienne invasive au point de vouloir régenter modes alimentaires ou vestimentaires, rapport à la sexualité, bref hostiles à l’individualisme, voilà qui heurte les consciences de la gauche libérale. Pour la gauche marxiste, accepter de critiquer, c’est déjà se rallier à l’Occident capitaliste, bourgeois et fascisant. Pour cette gauche là, entre l’anticléricalisme libertaire et l’antiracisme comme dernier avatar du collectivisme, le choix est vite fait. Il n’est pas jusqu’au féminisme qui ne soit touché par cette puissante contradiction, avec d’une part une Elisabeth Badinter devenue très critique de ce système religieux et de l’autre une Caroline Fourest pour qui la critique de l’islam tend à n’être que du “racisme”, étant entendu pour elle que l’islam se réduit à l’immigration extra-européenne et inversement.

C’est qu’en réalité, il s’agit de continuer la guerre contre le Pater Familias blanc. Et l’alliance objective entre le gauchisme et l’immigration afro-orientale musulmane en est le fruit logique. Onfray ne l’a pas saisi, mais en lui, la gauche collectiviste voit, précisément, le mâle blanc qui, pour une raison ou une autre, refuse de disparaître complètement face au mâle rustre des jungles d’Afrique.

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3 commentaires

  1. Posté par Eddy Forte le

    Ces critiques superficielles de Michel Onfray ressortissent à la même technique que celles utilisées contre Eric Zemmour: on ne lit pas les textes originaux de celui qu’on veut critiquer; on glose sur des titres de presse à sensation; on « s’appuie » sur une connaissance approximative et caricaturale du sujet… pitoyable!
    Michel Onfray est un des critiques francophones les plus lucides du système suicidaire (actuellement dominant) de la mondialisation éco-culturelle et de bien d’autres aberrations dogmatiques. Il a le courage de défendre, non seulement la liberté d’expression de Zemmour, mais celles des idées ou constatations de Zemmour qui sont de simple bon sens. Onfray a aussi le courage de dépasser, avec un mépris admirable, l’opposition droite/gauche (extrêmes ou non, soit dit en passant) pour relever des convergences existant entre des politiciens ou simples penseurs aussi différents – en apparence – que Marine Le Pen (droite nationaliste), Eric Zemmour (polémiste sans étiquette), Jean-Luc Mélenchon (gauche de la « *gauche » ) ou Nicolas Dupont-Aignan (gaulliste critique et souverainiste).
    Je conseille à tous ceux qui déblatèrent sans le connaître de lire l’interview très récente qu’il a accordé à A. Devecchio sur Figarovox: voir:
    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/12/21/31003-20141221ARTFIG00129-michel-onfray-eric-zemmour-est-un-bouc-emissaire-ideal-pour-la-gauche.php.
    Je conseille également de ne pas confondre « Vision de l’actualité suisse libérée de la pensée unique » (la devise du site LesObservateurs.ch) avec extrême droite, xénophobie systématique et catholicisme ultra.

  2. Posté par Anonyme le

    Il faut savoir que les discours issus de la gauche anarcho-internationaliste sont souvent incohérents et pleines de contradictions, par exemple :

    -Prétendant lutter contre le mondialisme néolibéral, tout en favorisant l’internationalisme sur le nationalisme, ce qui est l’essence même du néolibéralisme
    -Prétendant s’opposer à l’impérialisme américain, tout en soutenant les révolutions pro-américaines dans le monde arabe et ailleurs dans le monde, soi-disant au nom des « droits de l’homme »

    Ce n’est pas étonnant que les Français préfèrent le Front National, parce qu’ils s’aperçoivent qu’ils ont besoin d’une France forte pour surmonter les défis de la mondialisation, ce dont le Front de Gauche ne semble pas vraiment intéressé à soutenir

  3. Posté par Pierre H. le

    Je pensais justement à ces contradictions ! Rappelez-vous il n’y a pas si longtemps les gauchos anti-mondialisation/mondialisme qui voulaient créer une mondialisation gauchiste alternative à Porto Alegre. Où sont-ils passés ?? Il semblerait qu’ils soient maintenant tous pour LA mondialisation/mondialisme de Davos et du Bilderberg qu’ils décriaient tant, le grand remplacement, la bouffe unique, la pensée unique, la culture unique… Autant de choses qu’ils combattaient ! Est-ce Obama qui est un magicien ? Depuis son élection, plus un gaucho ne trouve rien à redire. Par quel tour de passe-passe ?

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