Liberté d’expression: le rôle négligé des partis patriotiques

Thomas Mazzone
Enseignant, écrivain

Lorsque l’on dit “politiquement correct”,  on oublie souvent que l’on s’en réfère à la scène politicienne, à ce qu’on a le droit d’y dire et à ce qu’on ne peut pas se permettre. Mais au juste, sous peine de quoi? D’être diabolisé par la presse et les autres médias. Fama nihil est celerius, rien ne va plus vite que la rumeur. Pourtant, si l’on veut gouverner pour le meilleur et si l’on admet que l’on ne trompe pas le peuple, une limite, surtout en politique, a-t-elle une raison d’être?

Ce quatrième pouvoir, véritable organe de contrôle de la pensée qui outrepasse les lois, ne pourrait néanmoins être imputé totalement aux médias, car il y a un va-et-vient incessant entre politique et organes d’information. Ce que les politiciens se permettent est ensuite utilisé comme critère dans les médias institutionnels, qu’on voudra ensuite ne pas se mettre à dos en parlant trop fort, ni en parlant trop mal!

Cependant, il y a une limite à franchir, une attitude à ne pas adopter. En France, ladite dé-diabolisation du Front National a des conséquences désastreuses. Sa normalisation et tout ce qu’il accepte de ne pas remettre en question devient désormais un critère absolu pour ce qu’on a le droit de dire ou, même, dans le choix des invités sur les plateaux télé. Dans l’ensemble, la présence de Zemmour est anecdotique. Ce qui fait, en grande partie, que les gens ne délaissent pas totalement les médias de masse, contrainte économico-étatique pour garder les gens dépendants de ce bruit continuel et conserver une crédibilité, c’est la présence d’un parti en lequel ils espèrent encore.

Ce parti a donc une responsabilité indéniable, en plus de son but objectif de ronger des parts de marché, dans la libération de la parole, surtout lorsque cela relève du bon sens et de nécessités vitales, de constats saisissants quant à la réalité, notamment en ce qui concerne la présence de populations étrangères, non intégrées et parfois non intégrables. En Suisse, pour parler d’actualité, on pourrait se demander si certains n’ont pas péché par rapport à l’initiative Ecopop, en l’attaquant exagérément et en voulant à tout prix s’en distancier. Les conséquences seront moindres, mais c’est questionnement, avec une sonnette d’alarme qu’on semble tout juste distinguer en bruit de fond!

De retour dans l’Hexagone, une fois dé-diabolisé, le parti de Marine Le Pen a mis à mal un droit d’insoumission qui avait été acquis de haute lutte par son père, Jean-Marie, lorsqu’il ne voulait qu’être président, ou même ne pas l’être du tout. Une quinzaine de pourcent des voix, qui servaient aussi à maintenir la liberté d’expression, partiront ainsi, peu à peu, en fumée, si un parti à droite du FN n’apparait pas, si certains de ses cadres et de ses élus ne sortent pas de ce cycle infernal. C’est un rôle et un devoir qu’il ne faut pas négliger, une donnée qu’il faut considérer en plus de toutes les autres données de la scène politique et qu’il faut traiter à sa juste mesure. Tout abandon de ce côté-ci finira fatalement par être perçu comme une trahison pour chacun qui, un jour, a espéré en ceux qui n’ont eu cesse de promettre une restauration patriotique.

 

Thomas Mazzone, le 13 décembre 2014

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Photos: 1) letemps.ch  2) lemonde.fr

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