« Un pays à la mémoire vide, aux racines sèches, n’est plus un pays mais un terrain vague »

[Mathieu Bock-Coté, à propos du Québec]

(…) Notre pays est jeune et vieux à la fois. Il n’a pas une mémoire millénaire ou bimillénaire. Mais notre peuple ne se laisse pas définir non plus comme un pays neuf, comme s’il sortait tout juste de terre.

Les modernes sectaires aimeraient bien nous déraciner. Nos symboles, ils veulent les effacer, les laminer, les déconstruire. Ils prétendent nous libérer du passé alors qu’ils nous déshumanisent.

Ils provoquent une détresse psychique et culturelle que nous peinons pourtant à reconnaître, puisque nous ne voulons plus accorder quelque droit que ce soit au passé sur notre présent.

Le système médiatique, qui se fait le propagateur d’une nouvelle culture globale souvent insignifiante, cherche à frapper d’obsolescence l’héritage historique des peuples, qui entrave l’avènement de l’individu mondialisé.

Le discours historique sorti des années 1960, qui congédiait le passé à la manière d’un rebut historique au mieux insignifiant, et au pire dégoûtant, ne parle plus au cœur des Québécois à la recherche d’ancrages identitaires.

(…) Si la vieille quête de l’indépendance avorte, le noyau le plus intime de notre culture se fissurerait. Qui voudrait s’entêter dans une culture qui a consenti à s’enfermer dans les très étroites limites d’un pays qui la traite comme un résidu folklorique, sans génie spécifique, sans accès à l’universel ?

On l’oublie, mais un peuple qui perd le goût de vivre peut mourir, en devenant étranger à lui-même.

Un pays qui renoue avec ses légendes, qui redécouvre ses grands mythes, qui ne se laisse plus séduire par les déconstructeurs qui nous expliquent que tout, dans notre culture, est faux ou perfide, peut se réanimer.

Un pays sans légendes, à la mémoire vide, aux racines sèches, n’est plus un pays, mais un territoire sans âme, un terrain vague, sur lequel n’importe qui peut se permettre n’importe quoi.

Un pays, pour renaître, doit renouer avec sa part la plus intime, avec ce qu’il ne peut renier sans se trahir lui-même.

Lire l’article intégral : Journal de Montréal

——– Compléments :
• Du même auteur : L’escroquerie intellectuelle du multi-culturalisme

via Fdesouche

Un commentaire

  1. Posté par François le

    Entièrement d’accord, pour moi c’est une évidence que je résume par l’adage : « En toutes choses, aller de l’avant en respectant les anciens ! »

Et vous, qu'en pensez vous ?

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