Erdogan critique la coalition

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La coalition internationale luttant contre l'Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak concentre trop ses raids aériens sur Kobané, critique le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a renouvelé vendredi ses critiques contre la coalition internationale luttant contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak. Il lui a reproché de concentrer ses bombardements sur la ville kurde syrienne de Kobané.

"Pourquoi pas d'autres villes, pourquoi pas Idlib (nord de la Syrie)?", a affirmé M. Erdogan à Paris, où il était reçu par le président français François Hollande. "On ne parle que de Kobané, qui est à la frontière turque et où il n'y a presque plus personne à part 2000 combattants", a-t-il ajouté, visiblement très remonté.

"ll n'y a pas que Kobané, M. Erdogan a raison. Il y a d'autres villes qui sont aujourd'hui menacées par Daesh (ndlr, acronyme arabe de l'EI) en Syrie", a concédé M. Hollande.

Renforts nécessaires

Le président français a ajouté que, pour son pays, "la ville qui est clé parmi toutes, c'est en ce moment Alep", deuxième ville de Syrie (nord). Toutefois, "même si Kobané a été vidée de sa population, il y a la nécessité de lui apporter les renforts nécessaires et nous faisons là-dessus confiance à la Turquie", a poursuivi M. Hollande.

La coalition emmenée par les Etats-Unis a mené quatre nouvelles frappes contre l'EI jeudi et vendredi dans le secteur de Kobané. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), au moins 21 jihadistes, dont un Danois, ont été tués dans ces dernières frappes.

Feu vert

Sous la pression insistante des Etats-Unis, le gouvernement turc a donné la semaine dernière son feu vert au passage sur son territoire d'un petit contingent de combattants peshmergas kurdes d'Irak pour rejoindre Kobané. Ankara ne veut toutefois pas aller plus loin et refuse de venir militairement en aide aux forces kurdes combattant les jihadistes de l'EI dans la ville syrienne.

Les défenseurs kurdes de Kobané espèrent que les renforts des peshmergas irakiens, attendus avec des armements lourds, leur permettront d'inverser le cours de la bataille après plus de 40 jours de siège par les jihadistes.

Une avant-garde de dix peshmergas s'est brièvement rendue dans la ville jeudi pour tenter de mettre au point une stratégie commune avec les chefs des Unités de protection du peuple kurde (YPG) qui défendent cette ville adossée à la frontière turque.

Mais vendredi, le contingent kurde, composé d'environ 150 combattants, était toujours installé dans un entrepôt de la périphérie de Suruç, en Turquie. Il poursuivait les préparatifs de son déploiement sous la surveillance des forces turques.

Soldats étrangers

De leur côté, les jihadistes se sont emparés jeudi d'un champ gazier dans la province syrienne de Homs, après trois jours de violents combats avec les forces du régime. Selon l'OSDH, ils contrôlent l'ensemble des puits, mais des soldats se trouvent encore dans quelques bâtiments.

Pendant ce temps, les combattants étrangers continuent de se rendre en Syrie au rythme d'un millier par mois, un record, en dépit de la campagne aérienne menée par les Etats-Unis contre l'EI, ont indiqué des responsables américains vendredi.

Tendance à la hausse

Le nombre d'étrangers partis grossir les rangs de groupes armés en Syrie est bien plus élevé que la proportion d'étrangers partis combattre au Yémen, en Afghanistan ou en Somalie, souligne un responsable du renseignement. L'antiterrorisme américain estime leur nombre à 16'000, dont une bonne partie au sein de l'EI. "Et la tendance est à la hausse", explique cette source.

Un rapport de l'ONU cité vendredi par le quotidien britannique "The Guardian" fait état d'environ 15'000 jihadistes étrangers provenant de 80 pays qui se sont rendus ces dernières années en Syrie et en Irak pour combattre dans les rangs de groupes comme l'Etat islamique.

Ce document souligne que les activités des organisations jihadistes se concentrent surtout dans les pays dans lesquels elles opèrent. Il insiste toutefois sur le danger que pourraient représenter ces jihadistes une fois rentrés dans leur pays d'origine.

 

Extrait de: Source et auteur

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Un commentaire

  1. Posté par Vautrin le

    Allons ! Erdogan joue triple jeu, mais en réalité celui du djihad. Et des niais (ou des traîtres) voudraient de la Turquie dans l’UE ?

Et vous, qu'en pensez vous ?

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