Pourquoi défiler ?

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téléchargement (42)Des milliers de braves gens vont à nouveau battre le pavé à l’appel d’un mouvement de moins en moins protégé de la récupération politique. Une nouvelle fois, une ligne de résistance va tenter de s’organiser pour préserver l’enfant des manipulations idéologiques à l’école et médicales à l’Hôpital, pour lui éviter le cauchemar du « Meilleur des Mondes », cette utopie pessimiste d’Aldous Huxley qui devient chaque jour plus réelle dans nos sociétés. L’enfant n’est pas un produit destiné à satisfaire les désirs ou les fantasmes. L’enfant n’est pas un esprit qu’il faut soustraire à sa famille pour le programmer  idéologiquement. La logique des échecs et des replis de ces résistances doit toutefois nous rendre lucides. Pourquoi cette digue résisterait-elle davantage que les précédentes ?

Le PACS contre lequel le RPR s’était battu avec vigueur a été conforté fiscalement par l’UMP dont il est devenu un dogme appelé à être enrichi sous la forme d’un pacte d’union civile. Le mariage unisexe a été voté. Une grande partie de l’UMP s’y est opposée, mais déjà la plupart de ses membres considèrent avec un « ouf » de soulagement que l’on ne reviendra pas sur cette question. L’argument invoqué est l’existence de couples issus de ces « unions ». La réalité est que beaucoup de responsables de la majorité précédente y étaient favorables en raison des pressions internes et externes au parti mais que la prudence vis-à-vis des électeurs demandait de ne pas mettre en évidence. Le comble de l’hypocrisie est atteint lorsqu’on dit comme l’ancien Président, candidat à la présidence de son parti, que ce n’est pas le moment d’y revenir, parce qu’il y a la crise. Les manifestants devront donc se demander d’abord s’ils vont être à nouveau roulés dans la farine.

Précisément, étant totalement impuissants à résoudre les vrais problèmes pour lesquels ils ont été élus, c’est paradoxalement sur les sujets de société que les politiciens affichent leurs préférences ou leurs différences, parfois leurs évolutions. Ainsi Nicolas Sarkozy, qui ne veut pas encombrer l’action politique par la remise en cause de la loi Taubira, souhaite constitutionnaliser l’interdiction de la Gestation Pour Autrui. Bel effet d’annonce à la veille d’une mobilisation contre son introduction en France, mais qui risque de n’avoir aucune suite, en raison des priorités économiques et sociales qui vont s’imposer… L’excuse est déjà prête. Son jumeau de gauche, Manuel Valls, favorable naguère à la GPA, y est maintenant opposé : un geste évidemment destiné à désamorcer la contestation. En fait l’un comme l’autre sont persuadés que la GPA se fera un jour en France et que le seul intérêt de la question est de capter, pour l’instant, une part de l’opinion. C’est plus facile qu’en annonçant un recul de l’âge de la retraite, une diminution des aides publiques et une augmentation des taxes, à quoi ils ont été condamnés l’un et l’autre, pour n’avoir pas pratiqué les réformes indispensables à temps.

Un peu de hauteur de vue permet de mieux percevoir la question et ses solutions.

Ou la politique continue à être ce qu’elle est devenue, un métier qui permet à un certain nombre d’individus de se procurer un job en faisant semblant de s’occuper des affaires des autres, et en se contentant en fait de suivre les évolutions sociales : dans ce cas, l’existence de « couples » de même sexe, les facilités accordées pour l’adoption, puis pour la Procréation Médicalement Assistée et pour la GPA, à l’étranger pour commencer, créent des situations de fait qui entraînent des failles juridiques ou des inégalités individuelles. Avant que la loi ne tranche, la Justice européenne, voire française, souligne le problème, montre l’injustice de la législation, et celle-ci se soumet à plus ou moins bref délai.

Ou la politique effarée par sa propre décrépitude connaît un sursaut miraculeux. Elle se rappelle d’abord son but : assurer le Bien Commun de la Cité, cette communauté indépendante, dont les élus assument la conduite au nom des citoyens qu’ils représentent. Alors, les choses deviennent claires. La loi n’a pas tous les pouvoirs. Elle ne peut, malgré des désirs ou les fantasmes de quelques-uns, remettre en cause l’anthropologie. Comme le disait Jean-Louis de Lolme, le Parlement britannique peut tout faire sauf changer une femme en homme. La Loi doit se contenter d’encadrer les comportements afin que ceux-ci répondent le mieux possible au Bien Commun. C’est ainsi que la politique familiale doit favoriser les familles stables qui garantissent l’accroissement modéré de la population et l’équilibre des personnes qui en sont membres notamment les enfants. La présence d’un père et d’une mère participe à cet équilibre.  L’adoption ou la PMA permettent de remédier aux difficultés accidentelles. Elles ne remettent pas en cause la double exigence de l’intérêt de la communauté et du respect des personnes. Le fait que des individus se situent en dehors de ce cadre doit être toléré au nom de la liberté dès lors qu’ils ne nuisent pas à d’autres, mais nullement encouragé en raison de l’intérêt général. Ce qui est d’ordre privé voire intime n’intéresse pas la politique qui n’a pas à légiférer sur les sentiments. On voit donc que la question des « couples » de même sexe n’aurait jamais dû être abordée au niveau politique et qu’évidemment toute mesure qui favorise la « marchandisation » du corps humain ou de l’enfant doit être rigoureusement exclue.

Alors on peut encore espérer ce sursaut politique et défiler demain. Mais si c’est uniquement pour empêcher que la dernière digue du bon sens soit emportée, alors, c’est peine perdue, car elle le sera comme les autres, avec l’accord plus ou moins rapide des politiciens, y compris de ceux qui paraissent s’y opposer aujourd’hui

 

 

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Un commentaire

  1. Posté par colibri le

    très bon article confirmant ce que de nombreux citoyens pensent la politique n’est plus qu’un puit d’humains qui cherchent des salaires solides en faisant croire à d’autres qu’ils vont se pencher sur leurs problèmes ce sont des illusionnistes n’ayant rien à envier aux montreurs de foires
    Qui n’ont plus qu’un seul mot en bouche initiatives et interdictions
    Et penser que beaucoup ont fait de hautes études prouve s’il en était besoin que trop étudier ne sert à rien !

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