Quand la générosité fait des dégâts

Thomas Mazzone
Enseignant, écrivain

La Weltwoche, No 37, 11 septembre 2014,  souligne “L’Italie tue avec bonté”, un article de Nicholas Farrell dans The Spectator à propos de la politique de la gauche italienne, consistant à décriminaliser l’immigration illégale. La décision arriva dans un moment de panique, il y a bientôt un an, lorsque 366 migrants se sont noyés suite à l’incendie de leur bateau, à un jet de pierre des rives de Lampedusa. Dans l’épave, une mère qui venait d’accoucher tenait encore son enfant dans ses bras.

 

Pourtant, malgré cette décision, certains, comme l’écrivain italien Aldo Busi, constatent avec cynisme que les poissons sont bien nourris dans la Méditerranée. L’exode prenant des proportions bibliques, plus de 100’000 migrants - plus du double par rapport à 2011 - sont arrivés en Italie cette année, dont les deux tiers ont été amenés sur la terre ferme par la Marine italienne. On estime que 2014 verra, en tout, plus de 200’000 migrants, alors que seuls 10’000 ont été rapatriés par les autorités italiennes. Autrefois seulement en provenance d’Afrique sub-saharienne, les bateaux viennent désormais de la corne de l’Afrique, de Syrie, de Palestine, d’Afghanistan, du Bangladesh et d’Iraq. Pour une telle armada, on aurait déjà compté 1600 morts, seulement depuis juin, ce qui représente certainement que la partie émergée de l’iceberg. Une traversée coûtant entre 1’000 et 2’000 €, il n’y a pas que la noyade qui cause les décès. Dans la salle des machines, il se produit souvent des asphyxies au monoxyde de carbone et des bagarres, parfois au couteau, provoquent la morts d’individus sur le pont.

 

Pour l’Etat, les coûts s’élèvent à 43€ par jour pour un naufragé, soit près de 4.3 millions d’euros pour les seuls 100’000 arrivants de cette année. Pendant la demande d’asile, travailler leur est illégal, mais la tactique consiste ensuite à refuser de décliner son identité ou à disparaitre - comme ce fut le cas de la quasi-totalité des cent occupants d’un hôtel trois étoiles avec piscine en Sardaigne - , afin d’atteindre un pays socialement plus généreux, tel que l’Allemagne ou l’Angleterre. Entre l’Italie et la France (autre destination privilégiée), grâce aux accords de Schengen, aucun contrôle n’est effectué.

 

Il y a quelques années, pris de sympathie, Farrell avait encore trouvé bon d’aider un immigré, un choix personnel qui donna un résultat admirable, mais c’était autrefois, lorsque les proportions étaient encore humaines et que Kadhafi empêchait les bateaux de partir de ses côtes. Depuis l’élimination du Colonel, cette collaboration est partie en fumée. Cela ne pose pas de problème quand on est l’Espagne, la Grèce ou Malte et qu’on utilise la force pour garder les migrants loin des côtes, mais depuis qu’il y a “Mare nostrum”, faibles sont les chances que Lampedusa retrouve un aspect idyllique.

 

Thomas Mazzone, le 24 septembre 2014

5 commentaires

  1. Posté par KANDEL le

    « Il doit démontrer qu’il a l’argent pour vivre chez nous comme touriste et qu’il a son billet de retour payé pour repartir de l’espace Schengen dans les trois mois. Si ce n’est pas le cas il doit être immédiatement refoulé en Italie! »
    Quel aveuglement inadmissible!
    Même avec un billet de retour (ou deux, ou trois, …, billets de retour) ces ENVAHISSEURS ne quitteront jamais volontairement la Suisse, l’espace Schengen; il faut absolument tous les renvoyer sans délai en Afrique sinon adieu pour toujours à la civilisation judéo-chrétienne en Europe (l’Afrique N’EST PAS l’Europe, l’Islam N’EST PAS compatible avec la civilisation judéo-chrétienne, la pratique de l’excision N’EST PAS compatible avec tout respect dû à tout être humain, la barbarie N’EST PAS compatible avec notre civilisation occidentale péniblement acquise à travers des siècles de luttes, etc…, etc…).

  2. Posté par Dominique Schwander le

    Il suffit d’appliquer nos lois à tous. Un de ces africains qui passe la frontière suisse en venant d’Italie est un touriste sinon l’Italie devait l’interner pour vérifier son statut d’immigrant illégal…. Il doit démontrer qu’il a l’argent pour vivre chez nous comme touriste et qu’il a son billet de retour payé pour repartir de l’espace Shengen dans les trois mois. Si ce n’est pas le cas il doit être immédiatement refoulé en Italie!

  3. Posté par KANDEL le

    L’Australie a réussi à stopper complètement « l’invasion pacifique » de son territoire par des migrants économiques.
    Il suffisait d’OSER ramener tous ces migrants économiques à leur point de départ (je sais, je simplifie mais ainsi tout le monde comprendra le principe).
    Tous les pays européens doivent faire de même … sinon l’Afrique va submerger l’Europe.
    Pays européens, COURAGE, il suffit d’OSER (on adaptera nos lois par la suite, il en va de notre survie).

  4. Posté par Corto le

    L’article mentionne 100’000 immigrants, c’est une blague ?
    L’immigration arrive de tous les continents mitoyens de l’Europe, Afrique, Asie, mais également Amérique du sud en ce qui concerne l’Espagne, et le nombre est inconnu des gouvernement mais les estimations depuis début 2013 font état de plus d’un million d’arrivée pour l’année 2013 et que depuis le début 2014, les chiffres explosent, certains affirment que ça se rapproche des 2 millions d’ici la fin de l’année.

    Concernant l’Italie, allez faire le constat en personne et vous verrez si les chiffres que vous indiquez correspondent à la réalité du terrain, sans oublier la Grèce, l’Espagne, la France et les pays nordiques !

    Les chiffres sont alarmants selon certaines sources et mensongères selon d’autres, mais la réalité doit flotter entre les deux, mais ce qu’il faut également regarder de très près, c’est comment ces immigrations s’intègrent ou pas dans cette Europe en crise structurelle !

  5. Posté par Corto le

    ça manque cruellement de commentaires !

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