Voilà ce qui est écrit sur une pancarte apposée à l'entrée d'un magasin de Catania. La direction invite sa clientèle à ne plus faire l'aumône aux roms devant la porte du magasin car ils gagnent entre 60 et 80 euros par jour, ce qui est plus élevé que ce que gagne net un ouvrier spécialisé en Italie.

Le directeur du magasin raconte qu'une famille de roms s'installe devant son commerce tous les jours : "Ils sont là pendant nos heures de travail et quand ils partent en vacance, ils envoient des parents pour les remplacer et garder la place, et menacent quiconque voudrait venir sur leur "territoire" pour mendier. Concernant le chiffre avancé de 60-80 euros par jour, le directeur confirme parce que : "à la fin de la journée, ils viennent à nos caisses pour demander qu'on leur change la monnaie en billets".

De nombreux clients ne reviennent plus, fatigués de subir les pressions des mendiants. La direction a demandé l'aide de la police : "Nous avons demandé l'intervention des forces de l'ordre, des vigiles urbains, mais ils nous ont répondu que c'est le problème des services sociaux de la commune. Notre initiative n'est pas raciste, mais nous espérons qu'elle poussera à la réflexion et entrainera une réaction pour faire respecter les lois".

L'Association nationale Rom veut que cette pancarte "incitant à la haine raciale contre l'ethnie Rom" soit enlevée immédiatement et demande à l'Office National contre les Discriminations Raciales qu'une enquête soit ouverte. "La pauvreté dans laquelle vivent les familles des gens du voyage, des roms et des tsiganes est le fruit d'une volonté politique déterminée et précise, institutionnalisée et poursuivie par la classe dirigeante qui a gouverné le pays ces vingt dernières années. En Italie, il y a 10 millions de pauvres. La minorité rom est la couche la plus exclue de la population nationale. Mendier est le seul moyen d'avoir un revenu pour des milliers de familles afin de ne pas mourir de faim" a déclaré l'Association dans une circulaire qui conclu en soutenant que : "la pancarte affichée devant le magasin est hautement démagogique et populiste. Elle invite les gens à ne pas donner d'argent à une famille rom sous prétexte qu'elle gagnerait plus qu'un ouvrier : c'est faux. La population Rom demande depuis des années au gouvernement italien de pouvoir être intégrée dans le monde du travail : nous voulons travailler comme tout le monde, nous voulons vivre comme tout le monde. C'est du racisme d'empêcher notre intégration. Ce sont les choix politico-économiques du gouvernement national, régional, provincial et local qui empêche notre intégration".

Source en italien (trad. D. Borer)