Céline Amaudruz décrétée cancre du politiquement correct

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En 2012, je recevais une lettre d’Amnesty International dans une enveloppe donnant l’apparence du fait à la main. Il y était écrit: “TIBET Urgent!” A la même époque, l’ONG au financement anonyme s’insurgeait déjà contre le traitement des requérants d’asile en Suisse. Diversité d’action, observation globale et indignation contre tous les crimes, l’organe a une aura de Sérieux.

Pourtant, un oeil plus avisé note la disproportion entre le traitement des arrestations arbitraires pratiquées aux USA et lesdits prisonniers politiques en Russie, aussi auteurs de délits de droit commun. La campagne postale, jamais elle ne serait pratiquée à l’encontre du gouvernement américain qui occupe encore aujourd’hui plusieurs pays, dont l’Allemagne avec qui l’armistice n’a jamais été signée. Au Tibet, parce que des moines s’immolent, cela valait bien une action imminente, une collecte de fonds, mais rien, en revanche, ne saurait justifier de s’organiser pour mettre fin aux violences meurtrières qui sévissent encore en Afghanistan ou en Irak. Telle est la notion de priorité selon A.I.

Rappelons qu’Amnesty International est née en 1961 d’une protestation étrangère contre la répression politique de Salazar au Portugal. Pourtant, en France, à ce moment même, alors que le journal “Le Monde” faisait écho de la campagne, le Général prenait les pleins pouvoirs après son bide en Algérie, se préparant à organiser le massacre des Harkis. Cette simple perspective permet sans doute de relativiser le rôle dans lequel, dès son commencement, l’organisation allait se profiler.

Sous l’apparence d’une lutte pour la défense de toutes les victimes sur Terre, A.I. tape plus fort là où ses commanditaires l’envoient. Une autre preuve? Dans le conflit syrien, l’ONG ne tarda pas à prendre fait et cause pour les rebelles islamistes, obligeant les candidats locaux à l’inscription à approuver une charte statuant leur hostilité au gouvernement légal de Bachar al-Assad.

Si les Tibétains peuvent se sentir envahis par ce que leur impose la Chine, les Suisses doivent-ils s’immoler pour qu’enfin, on prenne en considération les contraintes que lui impose la bien-pensance internationale? Quand Mme Amaudruz réclame de la souveraineté au détriments des “Droits de l’Homme” et que A.I. s’insurge, n’est-ce pas simplement parce qu’ils sont directement impliqués dans cette affaire? N’est-ce pas simplement parce qu’ils représentent une volonté politique subjective au nom de ces mêmes droits? Mme Amaudruz a-t-elle vraiment tort de s’interroger sur ceux-ci, lorsqu’ils sont représentés par de tels organes?

Au final, le Tibet européen a peut-être le seul tort de faire un peu trop barrage au socialisme international.

 

Thomas Mazzone, le 18 août 2014

2 commentaires

  1. Posté par G. Vuilliomenet le

    Cornaqué par la gauche marxiste, mais également par les islamistes du qatar et de l’arabie saoudite.

  2. Posté par Antonio Giovanni le

    Il y a bien longtemps que AI ne s’occupe plus d’aide humanitaire, malgré les dons en surnombre, mais cornaqué par la gauche marxiste, elle ne sert que de caisse (!) de résonance au socialisme mondialisé.
    Qu’on ne se soumette pas sans hésiter à son credo, s’en est fini de nous comme personne et citoyen: nous n’avons plus notre place ici bas; la mode du vieux-avec-quoi-on fait-du-neuf a remplacé Droits de l’Homme pas droits humains , c’est une puérilité consternante de la part de tous ces gens qui engoncé dans leur fauteuil songent d’avantage à faire parler d’eux (cf M.C.R.) avec nos impôts qu’à soulager vraiment la misère d’ici-bas; surtout vu l’éclectisme de AI dans l’attribution des dons: apparemment que pour AI la misère et la chose du monde la moins partagée et qu’il ne faut partager non plus les dons et les aides, selon le principe : »Nous avons déjà nos pauvres. »

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