Politique d’asile: il faut enfin agir!

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adrian-amstutzPar Adrian Amstutz

Lorsque la fumée de ces tirs d'artillerie se sera dissipée, il sera temps de revenir aux faits.

L'article paru dans le journal dominical "Sonntagszeitung" annonçant une éventuelle initiative UDC sur l'asile a provoqué passablement de remous – et c'est très bien ainsi. Comme de coutume en pareil cas, la réaction des autres partis politiques et d'une partie des médias consiste à tirer à boulets rouges sur l'UDC. Lorsque la fumée de ces tirs d'artillerie se sera dissipée, il sera temps de revenir aux faits.

Quel est l'objectif de l'UDC?

Les milieux, qui tentent d'enjoliver la hausse constante du nombre de demandes d'asile, passent complètement à côté de la réalité. Entre avril et juin de cette année, ces demandes ont fait un bond de 50%. Il est grand temps de reprendre le contrôle du secteur de l'asile qui échappe manifestement à la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. Une comparaison avec les statistiques de nos voisins indiquent clairement que la Suisse subit un afflux disproportionné de requérants d'asile. Voici les chiffres de 2013 tirés de la statistique de l'asile de l'Office fédéral de la migration:

  • Suisse: 8 millions d'habitants, 21 465 demandes d'asile.
  • Allemagne: 81 millions d'habitants, 109 580 demandes d'asile. Si la Suisse recevait le même nombre de requérants proportionnellement à sa population, elle n'en compterait que 10 800 environ.
  • France: 66 millions d'habitants, 65 894 demandes d'asile. Si la Suisse recevait le même nombre de requérants proportionnellement à sa population, elle n'en compterait que 8000 environ.
  • Autriche: 8,5 millions d'habitants, 17 503 demandes d'asile. Si la Suisse recevait le même nombre de requérants proportionnellement à sa population, elle n'en compterait que 16 500 environ.
  • Italie: 61 millions d'habitants, 27 932 demandes d'asile. Si la Suisse recevait le même nombre de requérants proportionnellement à sa population, elle n'en compterait que 3700 environ.

Les conclusions à tirer de ces chiffres sont claires:

  • en comparaison européenne, la Suisse fait partie des pays qui reçoivent le plus de demandes d'asile proportionnellement à leur population (selon le HCR-ONU, la Suisse occupe le 4e rang derrière Malte, la Suède et le Luxembourg). Les pays voisins de la Suisse subissent un afflux de requérants d'asile nettement plus faible. L'idée d'une Suisse non solidaire colportée ces derniers jours par quelques politiques et médias est totalement fausse. C'est le contraire qui est vrai.
  • le traité de Dublin est grossièrement violé, notamment par l'Italie. Contrairement aux termes de cet accord, notre voisin du sud n'enregistre pas la majorité des requérants d'asile arrivant sur son territoire et les envoie tous simplement vers le nord du pays.
  • l'UE et la Suisse tolèrent sans réagir cette violation du traité et la Suisse en supporte, proportionnellement à sa population, les principales conséquences.
  • la promesse faite par le Conseil fédéral et la majorité du Parlement, qui annonçaient que la Suisse, grâce à l'accord de Dublin, n'entrerait pas en matière sur les demandes de requérants provenant de pays sûrs, n'est pas tenue.

Partant de ce qui précède, l'UDC formule les exigences suivantes:

  • la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga doit enfin répondre à ses obligations et exiger de l'UE qu'elle veille au respect du traité de Dublin. Ce contrat satisfait l'exigence de l'UDC, à savoir qu'une personne arrivant en Suisse en provenance d'un Etat tiers considéré comme sûr n'a pas le droit à l'asile.
  • le pouvoir d'attraction que la Suisse exerce sur les requérants d'asile doit être réduit et les requérants, dont la demande a été refusée, doivent être systématiquement renvoyés.
  • les réfugiés de guerre doivent rester dans les centres d'accueil que l'ONU – donc également avec l'aide de la Suisse – a installé dans des pays voisins sûrs. Rappelons que la Confédération affecte chaque année quelque trois milliards de francs à l'aide à l'étranger. On peut se demander si cet argent est dépensé à bon escient.
  • compte tenu de la hausse constante du nombre de requérants d'asile et des problèmes que posent ces personnes, il est hors de question que la Suisse accueille en plus un contingent supplémentaire de 5000 réfugiés comme cela a été annoncé dans les médias. Un passage au système de contingentement serait envisageable et judicieux à partir du moment où la Suisse aura repris le contrôle de la situation dans le domaine de l'asile.
  • au lieu de gonfler encore l'industrie de l'asile qui provoque des charges financières exorbitantes, il faut réduire les dépenses à ce titre et soutenir en lieu et place les camps de réfugiés de l'ONU où, rappelons-le, même des familles sans aucun moyen financier ont une chance de trouver un abri sûr – contrairement au système actuel qui pousse des gens à verser des sommes énormes aux organisations criminelles de passeurs et risquer ensuite leur vie en traversant la Méditerranée avant d'atteindre éventuellement les frontières suisses. Et ces mêmes personnes apprennent ensuite après une onéreuse et longue procédure d'asile que leur demande doit être refusée.

Adrian Amstutz

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Un commentaire

  1. Posté par Gilx Favre le

    En cette belle journée du 1er août, j’ai envie de faire trois propositions :
    1. Modifier l’art. 14 al. 2 litt. a LASi (régularisation des asiliens déboutés). Il faut changer « … depuis au moins cinq ans à compter du dépôt de la demande d’asile » par « depuis au moins cinq ans à compter de la CLÔTURE de la procédure d’asile ».
    Motif : il faut arrêter d’encourager les requérants d’asile déboutés à multiplier les procédures pour « rester au chaud » jusqu’à l’échéance de ce délai de 5 ans. Ils veulent déposer une demande de réexamen/deuxième demande d’asile/recours/etc. Aucun problème, mais ce temps ne doit pas être décompté dans ce délai de 5 ans pour obtenir une régularisation. Après tout, les sans papiers ne reçoivent ni hébergement ni argent pendant ce délai.

    2. Il faut modifier l’art. 84 al. 1 LEtr (« L’office vérifie périodiquement si l’étranger remplit les conditions de l’admission provisoire. »). La décision d’admission provisoire doit prévoir expressément que la mesure sera examinée au plus tard chaque année et l’ODM doit être tenu de rendre une nouvelle décision. Actuellement, il me semble que l’ODM donne des admissions provisoires pour s’épargner du travail. Il faut clairement que la contraindre à rendre de telles décisions que lorsque les conditions sont remplies.
    3). Il faut donner la possibilité aux cantons de recourir contre les décisions de l’ODM.

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