Initiative populaire « Oui à la protection de la sphère privée »

Jean François Rime
CN, Industriel, Pdt USAM  

La place financière est très importante pour notre pays. Elle représente plus de 10 % du PIB. Mais face à l’initiative populaire « Oui à la protection de la sphère privée », s’il s’agit de choisir entre l’intérêt des banques et celui des Suissesses et des Suisses, je choisirais clairement l’intérêt de nos concitoyennes et concitoyens.

 

Un groupe de personnalités politiques PLR, PDC et UDC a lancé une initiative populaire visant à maintenir le secret bancaire pour les clients des banques suisses habitant en Suisse. J’ai déjà publié un texte sur ce sujet le 13 juin 2013 sur le site Lesobservateurs.ch . Vous trouverez aussi tous les détails  concernant cette initiative sur le site de l'initiative. C'est ici.

Je ne vais donc pas revenir en détail su le texte lui-même, sauf sur un point. Lorsqu’on parle du secret bancaire, on pense en général qu’on veut protéger les banques. En fait, il s’agit de protéger les clients. Le nom allemand est plus précis, puisqu’il parle de Bankkundengeheimnis, soit du secret pour les clients des banques.

Au moment où cette initiative devrait être déposée à la Chancellerie fédérale, probablement à fin août, la question est de savoir si les banques vont la soutenir ou pas.

Depuis 2008, début de la crise, les différentes lois touchant notre place financière et les banques en particulier ont évolué avec une rapidité imprévisible à cette date. La Conseillère fédérale Widmer-Schlumpf a accepté sans aucune résistance toutes les exigences des Américains, des Européens et de l’OCDE. La mise en œuvre de ces différentes lois devrait aussi se faire beaucoup plus rapidement que dans les pays concurrents. On peut donc comprendre que les différents acteurs actifs sur ce marché deviennent prudents, pour ne pas dire très nerveux.

Cette initiative devrait donc être traitée parallèlement à d’autres projets actuellement en consultation ou en traitement au Parlement. Je pense à la FIDLEG, loi sur les services financiers, à la FINIG, loi sur les établissements financiers, et au GAFI  concernant le blanchiment d’argent. Cela éviterait que l’on oblige les banques à se transformer en agents du fisc, sans forcément qu’elles aient les moyens de faire leur travail correctement. Il faut également relever que toutes ces règlementations ne concernent pas que les banques, mais aussi les gérants de fortunes indépendants, les fiduciaires et les compagnies d’assurances-vie.

La place financière est très importante pour notre pays. Elle représente plus de 10 % du PIB. Mais face à l’initiative populaire « Oui à la protection de la sphère privée », s’il s’agit de choisir entre l’intérêt des banques et celui des Suissesses et des Suisses, je choisirais clairement l’intérêt de nos concitoyennes et concitoyens.

Jean-François Rime, 28 juillet 2014

Un commentaire

  1. Posté par Michel de Rougemont le

    Tant que les banquiers trouvaient du grain à moudre dans le secret bancaire ils en faisaient un veau d’or.
    Mais après que les chicanes US et européennes ont bien terni l’or de ce veau, pourquoi les banques soutiendraient-elles encore quelque chose qui a maintenant disparu de leurs « business models ». Les clients suisses résidents à l’étranger ne sont déjà plus désirables. Ce sera bientôt le cas des résidents en Suisse si, par exception, il fallait encore leur garantir une absolue discrétion…

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