Stopper l’explosion des demandes d’asile

Nous n’avons pas besoin d’une autorité politique qui sème la panique à la mode Sommaruga, mais nous avons un urgent besoin d’une politique d’asile rigoureuse pour les vrais réfugiés et pour empêcher un déferlement de migrants économiques sur la Suisse.

Publiée hier, la statistique de l'asile pour la fin du mois de juin 2014 confirme, si besoin en était, que des mesures urgentes sont nécessaires pour empêcher un chaos qui se dessine d'ores et déjà. Le nombre de demandes d'asile n'a cessé d'augmenter ces derniers mois. On en compte 10 278 durant le premier semestre 2014. A côté de la forte croissance de requérants d'asile syriens, on constate, après une légère baisse en 2013, à nouveau une forte progression des arrivées d'Erythréens. La pression migratoire via la Méditerranée et l'Italie continue d'augmenter faute de contre-mesures.

Face à cette situation, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga demande la rapide ouverture de nouveaux centres d'asile et envisage l'accueil d'un contingent de 5000 Syriens – deux propositions à rebours du bon sens puisqu'elles augmenteront encore le pouvoir d'attraction excessivement élevé que la Suisse exerce sur les migrants. Le fait est que durant la première moitié de cette année 2243 Syriens ont déjà déposé une demande d'asile en Suisse. De surcroît, la Suisse apporte une aide humanitaire généreuse sur place, c'est-à-dire aux camps de réfugiés de Turquie, de Jordanie et du Liban. Cette aide pourrait être étendue, par exemple pour l'installation de camps en Afrique du Nord.

Il va de soi que la Suisse doit continuer d'accorder l'asile aux réfugiés réellement menacés. Mais pour cela, la Berne fédérale doit appliquer strictement la législation en place pour "séparer le bon grain de l'ivraie" afin que les quelques 90% de requérants qui ne sont pas des réfugiés aux termes de la loi, dont certains sont des criminels et qui coûtent des centaines de millions aux contribuables ne soient plus tentés de venir en Suisse ou qu'ils soient contraints de quitter immédiatement le pays.

Les mesures suivantes doivent être prises à court terme: appliquer strictement l'accord du Dublin (donc renvoyer rapidement les requérants qui sont arrivés en passant par l'Italie, "pays du premier accueil"); renforcer le corps des gardes-frontière au Tessin; accélérer massivement la procédure ainsi que les négociations avec les autres Etats Schengen/Dublin pour obtenir une répartition plus équitable des requérants. Il faut exiger un effort supplémentaire des Etats qui, proportionnellement à leur population résidente, accueillent le moins de requérants. Ensuite, il faut étendre la protection des frontières extérieures de l'espace Schengen aux limites-mêmes de l'Afrique du Nord afin que les bateaux des passeurs n'atteignent pas les eaux internationales. Des accords dans ce sens doivent être conclus avec les Etats nord-africains. Et, enfin, la conseillère fédérale Sommaruga doit corriger la situation inacceptable des "personnes admises provisoirement" qui sont actuellement au nombre de 23 000: ce sont tous des requérants d'asile déboutés en dernière instance par la justice, mais qui peuvent rester "provisoirement" en Suisse parce que leur renvoi n'est prétendument pas acceptable ou n'est pas supportable pour eux. La réalité est que la moitié de ces personnes séjournent déjà jusqu'à sept ans en Suisse et que l'autre moitié vit dans notre pays depuis 8 à 20 ans. Il est évident qu'une vérification systématique de la situation des personnes admises "provisoirement" permettrait d'en renvoyer définitivement une bonne partie et de faire ainsi de place pour de véritables réfugiés.

Les interventions suivantes sont nécessaires à moyen terme pour réduire le fort pouvoir d'attraction que la Suisse exerce sur des faux réfugiés: tous les requérants d'asile doivent être installés dans un premier temps dans un des grands centres d'accueil à proximité des frontières (Chiasso, Vallorbe, Bâle, Kreuzlingen, Altstätten). Il doit être interdit aux requérants de quitter ces centres. Les demandes y sont traitées définitivement en l'espace d'un à deux mois. Un seul recours est admis à une instance administrative, comme cela était le cas autrefois. Durant cette période, les requérants touchent uniquement l'aide d'urgence. Les requérants reconnus comme réfugiés sont répartis entre les cantons et les communes. Lorsque la Suisse ne sera plus attractive pour les faux réfugiés, le marché des passeurs criminels sera asséché dans une large mesure. Voilà quelques mesures concrètes parmi d'autres que la conseillère fédérale Sommaruga devrait rapidement soumettre au Parlement qui attend depuis des mois la deuxième révision annoncée de la loi sur l'asile.

Nous n'avons pas besoin d'une autorité politique qui sème la panique à la mode Sommaruga, mais nous avons un urgent besoin d'une politique d'asile rigoureuse pour les vrais réfugiés et pour empêcher un déferlement de migrants économiques sur la Suisse.

Source : UDC, Editorial, 15 juillet 2014

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