Ce qu'il y a d'amusant avec l'extrême-gauche, c'est qu'à force d'accumulation d'âneries, elle en vient, presque comme par accident statistique, à des saillies d'une rare pertinence, comme une sorte de turbulence à fleur de cerveau, de parenthèse dans le continuum spatio-idéologique.
Bref, la RTS exhume le POP de son placard pour parler de... la monarchie espagnole, et là, le miracle, Lourdes, Fatima, la totale:
Tout d'abord, dès 10:35, l'idée d'un roi tiré au sort, "dans la nation", nommé pour deux ans. Bon, c'est de l'échauffement.
Mais, dès 10:45, l'illumination:
"Ce qui me frappe, quand même, c'est qu'on a ce débat-là quand il y a des abdications, alors qu'on ne se pose jamais la question pour l'oligarchie financière, qui, aujourd'hui, dirige l'ensemble de la planète, qui est devenue la vraie royauté du moment et qu'on laisse tranquille, parce qu'en définitive, c'est elle qui impose ses points de vue financiers, qui contrôle la plupart des médias, euh privés, qui contrôle, au fond, souvent les lobbyistes qui font et qui deviennent ensuite les futurs monarques - regardez ce qui s'est passé en Ukraine tout récemment avec le roi du chocolat - c'est exactement ce qui est en train de se passer. Et cette oligarchie-là, personne n'a envie de la remettre en question. Pour moi c'est ça la véritable royauté."
Avertissement: dans la bouche d'un homme de droite, ces propos seront considérés comme sommairement populistes, anti-élitistes perclus de relents anti-américains, voire antisémites, propres à rappeler les-heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire et les excès des pages les plus noires des réseaux sociaux sur lesquels la bienveillance de l'Etat devrait bien un jour se résigner à imposer son impartiale vigilance... Voilà, donc fermez-la.
De son point de vue, la Rédaction des Observateurs dit tout son dégoût de cette abominable propagande et en appelle au sursaut républicain de ses confrères de la RTS pour ne plus se faire le relais de ces appels à la haine. La bête est revenue, ami entends-tu...
Pourquoi diable faites-vous tout un plat de ces âneries? Après tout, par les temps LGBTissimes qui courent, ce n’est pas un crime de jouer au zizi à dix!