France. Education nationale : admettre l’ampleur du désastre ?

NDR. Nos lecteurs nous documentent. Nos remerciements sincères.

 

Incidents multiples avec les élèves, impossibilité de faire un cours « normal », tension nerveuse permanente, insécurité de tous les instants, inversion des rôles (l’élève exigeant de son enseignant ceci ou cela), insultes fréquentes, menaces verbales ou physiques, agressions directes, épuisement qu’aucun sommeil ne répare, vacances vécues dans l’angoisse de la reprise… telle est la réalité quotidienne de la plupart des enseignants.

Certes, on objectera, non sans raison, qu’il y a des lycées d’excellence et, par suite, d’excellents élèves. Mais l’exception n’est pas la règle, et la règle est devenue si générale qu’elle laisse sans voix les esprits les plus avertis.

En tout cas, c’est bien de cela qu’il s’agit dans le 93, où Lise officie (1). Le drame, c’est que la plupart des lycées et collèges de France ressemblent au 93, depuis qu’un mouvement prétendument révolutionnaire a déclaré, voici 46 ans, qu’« il est interdit d’interdire » !

Le cours de Lise venait donc de commencer lorsque des cris retentirent dans le couloir. Ils étaient si forts que Lise décida de sortir de sa salle (2) : deux filles d’une classe de troisième donnaient des coups de pied à une de leur camarade qui était par terre. Les coups étaient répétés et violents, ce qui n’empêchait pas celles qui les donnaient de rire aux éclats !

En apercevant Lise, l’une des deux fautives se sauva, tandis que l’autre continuait de frapper sa camarade, comme si le professeur n’était pas là !! Pire : elle sortit son téléphone portable pour immortaliser la scène !!! Lise voulut alors lui confisquer le portable, mais l’élève prit la fuite, ou, du moins tenta d’échapper à l’enseignante, car Lise la retint par le sac que l’élève avait avec elle. La réaction de l’élève fut alors si vive que Lise se retrouva toute seule, le sac dans la main. Même la victime avait disparu !

Qu’à cela ne tienne : Lise put connaître l’identité d’une des deux collégiennes, le carnet de correspondance de l’élève se trouvant dans le sac. Lise n’avait donc plus qu’à faire un rapport – un de plus ! –  et à retourner auprès de ses disciples.

Faut-il préciser qu’elle dut affronter une classe en pleine effervescence ?

Quand le calme revint, Lise reprit le cours. C’était oublier, cependant, les outrecuidances dont sont capables les élèves actuels.

En effet,  la jeune fille en question – qui n’est pas une élève de Lise –  ne trouva rien de mieux que de faire irruption dans la classe de Lise, en compagnie de ses deux camarades de « jeu » (sic !), pour reprendre son sac ! Comme le sac était sur le bureau de l’enseignante, l’élève voulut s’en emparer, mais l’enseignante s’y opposa en le tenant par la hanse, ce qui n’empêcha pas l’élève de le lui arracher des mains et de partir en courant. A cet instant précis, Lise, visiblement en colère, saisit l’élève par le col. Conséquence : l’élève se retourna en hurlant, et plaqua Lise contre le mur pour la frapper ! Fort heureusement, ses deux complices l’en empêchèrent en lui disant : « Arrête, arrête ! T’es folle : c’est une prof. !».

La classe entière était médusée.

Il y a donc des élèves (et même des élèves indisciplinés !) qui savent encore faire la différence entre un élève et un professeur. Mais ils ne sont guère nombreux, la majorité d’entre eux considérant qu’un « prof. » n’est rien !

Et le spectacle se poursuivit, car le « prof. » n’étant rien, plus rien n’arrête ceux chez qui la toute-puissance s’origine dans une impunité sacralisée par des pédagogues qui ont cru judicieux de placer l’élève – et non le savoir ! – au centre du système scolaire : dans les minutes qui suivirent, la fameuse élève, accompagnée de cinq filles de son âge, vint jouer la comédie des excuses, dans l’unique but de récupérer son sac ! Lise, que cette première année d’enseignement a rendue particulièrement lucide, comprit tout de suite les intentions de l’élève :

-         « Pourquoi viens-tu t’excuser ? Est-ce d’avoir frappé ta camarade ? ».

-         « Mais madame, je l’ai pas tapée : on jouait ! ».

-         « Ah bon, tu jouais ! Et si je comprends bien, le téléphone aussi, c’était un jeu ! ».

-         « Mais madame, j’ai pas filmé, j’ai même pas de portable ! ».

-         « A t’entendre, il ne s’est donc rien passé : tu n’as pas voulu me frapper, tu ne m’as pas plaquée contre le mur, tu n’as pas été violente… ».

-         « Mais madame, j’ai pas été violente, j’ai rien fait je vous jure ! Mais vous, vous avez pris mon sac, et ça, vous avez pas le droit ! Vous devez me le rendre !».

Lise ne répondit pas : elle consulta discrètement sa montre, vit que la récréation était imminente, et libéra l’ensemble des élèves.

La récompense fut immédiate : tout en s’éloignant, l’une des fautives gratifia l’enseignante d’un sonore « Salope ! ».

Et pendant ce temps, l’Education (3) nationale met toute son énergie à remanier les rythmes scolaires, comme si le « scolaire », c’est-à-dire la possibilité d’« enseigner dans les écoles », n’avait pas disparu !

Maurice Vidal, professeur de philosophie

 

(1) Cf. également les articles n° 320, 322 et 340 dans Riposte Laïque

(2) Lise fut la seule à sortir, ses collègues préférant ne rien entendre : sécurité personnelle oblige !

(3) On se demande désormais ce que peut bien signifier ce mot.

Source : http://ripostelaique.com/quand-leducation-nationale-admettra-t-elle-lampleur-du-desastre.html

 

 

 

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.