L’insupportable arrogance des décrispés

Pascal Décaillet
Pascal Décaillet
Journaliste et entrepreneur indépendant
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Détestable, ce terme de "crispation identitaire", inventé par les élites déracinées pour stigmatiser comme pathologiques ceux qui ne pensent pas comme eux.

En quoi la défense des intérêts supérieurs d'une communauté, nationale par exemple, relèverait-elle d'une "crispation" ?

De quel droit celui qui use d'un tel mot vient-il établir la supériorité de jugement du "non crispé", donc détendu, moderne, mondialiste, supranational, anti-frontières, sur le pauvre malade crispé, qui n'aurait rien compris aux délices affranchissantes de la modernité ?

Oui, je déteste cette terminologie, tout ce qu'elle révèle de snobisme et d'arrogance. De mépris, aussi, pour les nations et les communautés humaines, qui ont mis des siècles à se construire, et d'ailleurs continuent d'évoluer, ont chacune un sens précis, une Histoire, une part commune de mémoire, une émotion partagée. Cela, les internationalistes déconnectés sont incapables de le percevoir. Mais tellement heureux de leur décrispation.

Pascal Décaillet

Sur le vif

8 commentaires

  1. Posté par Sancenay le

    Ah oui ,Alain Favre nous a régalés ! Quel style accadémique ! Je vous aurais bien vu à la place de Finkielkraut. Mais sans doute vous y seriez-vous senti un peu seul .

  2. Posté par Fleury Huguette le

    Admettant qu’en 1291, il n’y ai eu de « crispation identitaire »….la Suisse n’existerait simplement pas..L’on serait probablement autrichiens… français… allemands ou peut-être italiens.
    Lorsqu’il s’agit des tribus amazoniennes, qui à juste titre, défendent leurs territoires, leurs langues, leurs environnements, leurs us et coutumes; on ne parle pas de « crispation identitaire ». Bien au contraire, on milite pour leurs libertés et leurs droits à l’autodétermination.
    A observer..qu’on admette et justifie le droit à l’existence de certains peuples (qui plus est en voie de disparition) et qu’on nie ce droit à d’autres..C’est plus que surprenant…Disons-le sans ambages, c’est une destruction programmée.
    Il est curieux que l’on déplore comme « crispation identitaire » ou « populiste » l’attachement du peuple d’accueil à sa similitude et que l’on encense l’attachement des immigrés à la similitude de leur peuple d’origine.
    D’où l’INSUPPORTABLE LEGERETE DE CES MONDIALISTES TOUT CRIN.

  3. Posté par Marie-France Oberson le

    Ah!Ah! Monsieur Favre ! Quelle réplique ! Bravo !

  4. Posté par Sancenay le

    Où il semble que la crispation guette bien vite les élites décrispées ! Utopie besogneuse et utilitariste , quand tu nous tiens par le fond de culotte , la ch….n’est pas loin .

  5. Posté par Alain Favre le

    « Elites déracinées », camarade de Rougemont, est une expression pour nommer les citoyens du monde.
    Ces gens sont fascinants, à l’aise partout, décomplexés, décrispés en effet… Aussi à l’aise dans les salons feutrés de Madame Calmy-Rey comme dans une case de réducteurs de têtes de Bornéo .
    C’est vrai , comment ne pas envier ces supercitoyens qui possèdent en quelque sorte le passe-partout de l’hôtel mondial , locataires universels de toutes les chambres , avec ou sans minibars , mais de préférence avec douches et vue sur mer . A se demander si ce ne sont pas les fils du patron ?
    Non , je pense sincèrement qu’ils ont un truc en plus , le QI sans doute , ces Citoyens du Monde parce qu’ils passent au travers de tout , du moins ceux qui reviennent nous bassiner. Qu’ils se pointent à Medellin ou à Tijuana en pleine guerre de la coke , ils sont instantanément reconnus , « Touchez pas au gringo c’est oune Citoyen del Mundo « .
    Il faut aussi dire qu’il y a aussi des cars de touristes entiers qui ont terminé leur ballade dans le Triangle d’or à poil et à pieds , d ‘autres n’ont dû leur survie en plein désert mauritanien qu’à la rapidité et l’obligeance avec laquelle ils ont cédé leurs 4X4 et leurs petites affaires , eau radio et pantalon inclus , d’autres aussi ont eu de chaleureuses conversations avec toutes sortes d’autochtones , police locale y compris , dans des endroits aussi variés que le ghetto de Puerto Rico , Detroit , le sud de l’ Angola , Lagos . Une poignée même a disparu sur une route improbable de Bolivie ou du Belouchistan , voire une autoroute moldave , camion évaporé avec .
    Il y en a même qui étaient tellement ouverts à l’ Autre qu’ils ont fini proprement éviscérés , écartelés entre deux chameaux .
    Mais tous ces gens là n’étaient pas Citoyens du Monde .
    Mais les Citoyens du monde… Ahhhh ! Si ouverts, tolérants, humanistes, progressistes, modernes ! Ne sont-ils pas beaux ces volatiles , citoyens d’un monde auquel ils n’ont pas demandé la permission ? Avec ce genre de beauté du touriste bavarois en culotte de peau , du papier alu sur le nez coincé sous les Ray Bans , photographiant en plein Kurdistan des installations militaires turques en arrière plan de bobonne en maillot ?
    Il faut savoir désormais que le barrage de barbus au fin fond de l’Egypte , la pression musclée d’une équipe de jeunes sportifs cagoulés sur un sentier péruvien lumineux ne sont que d’amicales manifestations de solidarité internationaliste , des invitations rituelles à déguster la cuisine locale entre Citoyens du Monde déclarés .
    En attendant et comme les voyages sont chers je suggère à M. de Rougemont, à Vincent et toute l’équipe des Joyeux Turlurons et de la Fanfare des Amis de Moulinsart réunis d’aller réciter leur mantra en testant leur condition de paon planétaire dans une basse-cour du Yemen à charge de vérifier si les ploucs du cru aiment autant les dindons farcis que ceux du Maryland .
    Le plus beau plumage revenant tout de même à M. de Rougemont qui bat les records en nous décryptant le Grand Secret des fins dernières , je cite  » Et « élites déracinées » ce n’est pas du tout une description issue de la « supériorité de jugement » de celui qui, aussi, se désole que quelqu’un puisse ne pas penser comme lui ?  »
    Saint de Rougemont de l’ Apocalypse ayant révélé l’ultime eschatologie , il ne nous reste plus qu’à nous retirer en chaussettes et sans faire de bruit , en laissant méditer l’ Aigle sur sa paillasse comment un système appelé à décroitre en énergie , tout en augmentant en volume , peut augmenter en mobilité et tendre vers une unification de ses composantes alors que la variabilité de celles-ci est originellement dûe à des isolats de circulation. En un mot comment le cocktail peut se mélanger si la force qui secoue le shaker décroit , ce qui est la direction actuelle de la production d’énergie prévisible ou encore comment faire passer d’un état hétérogène à un état homogène une masse croissante avec une énergie décroissante…
    Ca risque de prendre du temps , mais enfin sur ce point il cède , il concède même , disons qu’il n’ose pas tout jusqu’au bout c’est à ça qu’on le reconnaît , son QI de 140 .

  6. Posté par Böse Birgitt le

    Bien dit Pascal! On ne saurait parler de tolérance en ne respectant pas les Suisses autant que les autres… Le mépris, décidément n’est jamais là où on l’attend, mais c’est bien le pire des maux, car il mène au despotisme via l’autoritarisme. La connerie est bien moins grave -contrairement à l’habituelle égoïne – car totalement subjective et on naît avec, pour certain. Le courage par contre a totalement disparu pour faire place à la prétention qui ne vêt que les faux héros. Allez Ciao les zéros.

  7. Posté par Vincent le

    Bien dit, M. de Rougemont !

  8. Posté par Michel de Rougemont le

    Et « élites déracinées » ce n’est pas du tout une description issue de la « supériorité de jugement » de celui qui, aussi, se désole que quelqu’un puisse ne pas penser comme lui ?

Et vous, qu'en pensez vous ?

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