En 1998, le dissident soviétique Alexandre Soljenitsyne, auteur notamment de L’Archipel du Goulag, publiait son essai La Russie sous l’avalanche, dont un chapitre est consacré aux relations russo-ukrainiennes. L’extrait, à la lumière des événements mouvementés d’aujourd’hui, retrouve toute son actualité.
Sur la Crimée
Que Dieu accorde à l’Ukraine tous les succès dans son développement autonome. L’erreur accablante de ce pays consiste précisément dans cet élargissement à l’excès sur des terres qui jamais jusqu’à Lénine n’avaient été l’Ukraine : les deux oblasts de Donetsk, toute la ceinture sud de la Novorossia (Melitopol-Kherson-Odessa) et la Crimée.
(Accepter le cadeau de Khrouchtchev était au minimum peu consciencieux. L’octroi de Sébastopol au mépris, sans même parler des victimes russes, mais simplement des documents juridiques soviétiques, n’était autre chose que du vol d’État)…
Combien de Russes ont vécu avec indignation et effroi cette attribution en 24 heures de la Crimée – veule, pas le moins du monde contestée, n’ayant pas rencontré la moindre protestation du fait de la mollesse de notre diplomatie d’alors. Et la trahison de la région, ensuite, répétée à chacun des conflits suivants de Crimée. Et la remise de Sébastopol, diamant de la vaillance militaire russe – inconditionnelle, sans le moindre pas politique. Cette scélératesse est le fait d’un pouvoir totalement choisi par nous – et nous-mêmes n’avons pas résisté à temps. Et désormais, pour un temps long, incommensurable, les générations à venir devront s’y résigner…
L’éradication de la Flotte de mer Noire de Sébastopol est un outrage vil, haineux à toute l’histoire russe des XIXème et XXème siècles. Dans toutes ces conditions, la Russie n’osera pas, sous aucune forme, trahir indifféremment les plusieurs millions de Russes qui peuplent l’Ukraine, renier notre unité avec eux.
Sur la langue russe
Les autorités ukrainiennes ont choisi la voie d’une persécution active de la langue russe. On lui a non seulement refusé le statut de deuxième langue d’État officielle, mais on l’évince encore énergiquement de la radio, de la télévision, de la presse. Dans les universités, depuis l’examen d’entrée jusqu’au projet de diplôme : tout est exclusivement en ukrainien, et si la terminologie manque – débrouille-toi.
Dans les manuels scolaires de russe, la langue est totalement expulsée, réduite à une langue « étrangère », à une langue facultative ; des programmes d’histoire, on a totalement extirpé l’histoire de l’État russe ; et, depuis les programmes de littérature, c’est à peine si l’on n’a pas retiré l’ensemble des classiques russes. On entend résonner des accusations telles que « l’agression linguistique de la Russie », ou « les Ukrainiens russifiés sont la cinquième colonne ». Ainsi commence non une élévation de la culture ukrainienne, mais un écrasement de la culture russe. Et on harcèle opiniâtrement l’Église orthodoxe ukrainienne, celle qui est restée fidèle au Patriarcat de Moscou, avec ses 70 % d’Ukrainiens orthodoxes…
La répression et la persécution fanatiques de la langue russe (que, dans les derniers sondages, plus de 60 % de la population d’Ukraine a reconnu comme étant leur langue principale) est une mesure simplement bestiale, et dirigée, en outre, contre la perspective culturelle de l’Ukraine elle-même.
“La défense de Sébastopol” d’Alexandre Dejneka, 1942
Extrait de: Source et auteur
A titre informatif, pour la Rédaction,
Consultez le plus rapidement possible la page bluewin de ce jour (ils changent vite les informations) vous y verrez un article que je qualifie d’anti-Poutine avec référence sur une certaine journaliste russo-américaine qui a sorti un livre : « Poutine,l’homme sans visage » le nom de cette journaliste est : Masha Gessen-Perelman, voyez ce que le site Wikepedia en dit. Pour ma part, Bluewin, concessionnaire de tél, via Swisscom, concessionnaire de Télévision et VD devrait informer de manière neutre ses clients. Je doute qu’ils le fassent et ce n’est pas la première fois. Qu’en pensez-vous?
Dire que personne ne l’a écouté après la chute du mur…! (bon, fallait laisser du temps au temps!)…Sauf 1 ex du KGB!!! -concernant le retour à la spiritualité et aux valeurs-… c’est ça le comble?! Il doit sourire ce grand Esprit, si spirituel, et Dieu avec.