Le Temps: Et si l’on éjectait l’UDC?

Pour Pascal Sciarini, professeur de science politique à l'université de Genève, dans Le Temps du jour, l'UDC ne peut rester au gouvernement que si elle renonce à... s'opposer au Conseil fédéral. Vous avez dit démocratie ?

Dans un pays dans lequel le peuple a le dernier mot, on considère qu’il n’est pas possible de gouverner autrement qu’en cooptant tous les principaux partis au gouvernement, et en les rendant ainsi coresponsables de l’action gouvernementale. Mais on comprend aisément à l’énoncé de cette thèse que celle-ci repose sur un présupposé fondamental, selon lequel les partis gouvernementaux sont des partenaires un tant soit peu loyaux, qui acceptent de modérer leurs ardeurs en matière de démocratie directe. Cette condition n’est plus satisfaite. Depuis déjà plusieurs années, l’élite politique suisse s’accroche désespérément à une concordance qui n’existe plus. Ainsi, depuis 2008, l’UDC s’est opposée au Conseil fédéral dans 28 votations fédérales sur 50. Si on ajoute à cela l’opposition du PS (dans 22 votations, dont trois conjointement avec l’UDC), le Conseil fédéral n’a quasiment jamais pu compter sur le soutien unanime de la «coalition» gouvernementale en votation populaire. Cette opposition systématique nourrit la méfiance à l’égard du gouvernement et favorise les votes de défiance, comme celui du 9 février.

La méfiance, c'est la faute du peuple, le gouvernement, lui, n'y est pour rien... Et nous qui pensions que la confiance en politique était de ces choses qui se méritent et ne s'exigent pas.

Ce que Pascal Sciarini veut dire, c'est que l'UDC a le droit d'exister à condition de se soumettre.

Source: Le Temps

2 commentaires

  1. Posté par David Monnet le

    Sciarini est un grand ami de Gottraux, tout autant obsessionnellement obsédé (si Bourdieu s’autorise à dire structure structurante, pourquoi pas?) par l’UDC. La question de l’UDC au gouvernement est totalement politique. C’est un choix politique que les élus peuvent ou non décider. Mais ce n’est certainement pas à un politologue sensé neutre (mais qui ne l’est pas du tout, mais cherche à le faire croire) de faire ce choix politique.

  2. Posté par jessica le

    …des partenaires un tant soit peu loyaux, qui acceptent de modérer leurs ardeurs en matière de  » démocratie directe » ….pour commencer nous sommes une démocratie « semi directe ». Ce monsieur en fait prétend que l’opposition doit se taire. Les partis politiques ont le droit de faire semblant d’avoir des divergences pour obtenir des voix dans leur camp, mais qu’au final, ils doivent décider « entre eux », opter pour un consensus total entre élites de ce qui est bien ou mal pour le peuple, dans un consensus total, sans se préoccuper de ce que le peuple à voté.
    Mais Monsieur, c’est EXACTEMENT ce qu’à fait notre gouvernement et la raison et explication du OUI à cette initiative.
    Le peuple vous rappelle qu’il en a marre que vous vous moquiez de lui, qu’il est SOUVERAIN, donc votre boss et vous renvoie à vos copies avec un coup de pied au Q.
    Et si vous faites trainer la mise en application de cette initiative, comme le demande Mme Merkel et les autres, pour laisser la possibilité à l’UE de nous pourrir la vie petit à petit, que vous prétendiez être incapable de faire respecter notre choix pendant 3 ans, pour obliger le peuple suisse à céder et à accepter la volonté de l’UE et la traduction dans la constitution de cette initiative vidée de tout son sens vous vous trompez! Les prochaines législatives ne sont pas loin et la sanction immédiate.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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