La Suisse dit NON à la technocratie bruxelloise…

Christian Vanneste
Président du RPF, député honoraire

Ce Dimanche, les Suisses votaient. Heureux citoyens d’une vraie démocratie, ils ont en effet le droit de décider des lois qui les régissent. Ils ne sont pas tenus de se prosterner devant les professionnels de la politique qui nous encombrent, et qui continuent à toiser le bon peuple malgré une incompétence coûteuse que l’alternance ne corrige même plus. Comme leur arrogance se diffuse dans le grand public, beaucoup de Français s’imaginent vivre dans un pays très démocratique, le Pays des Droits de l’Homme et toisent, eux aussi, les pays voisins. La votation suisse offre une sérieuse leçon aux uns et aux autres. D’abord, elle rappelle qu’avant les droits de l’homme, ceux qui interdisent de faire à autrui ce qu’on ne souhaite pas subir, cette règle d’or à la fois chrétienne et rationnelle, qui protège notamment les minorités, il y a les droits des citoyens qui fondent la démocratie, par exemple le droit de vote qui permet l’expression de la volonté générale. Ensuite, elle permet d’arrêter cette dérive qui consiste pour une oligarchie partisane,  à imposer au nom d’une lecture idéologique des Droits de l’Homme, une « préférence étrangère » qui prive le citoyen de ses droits. Les Droits de l’Homme sont des garanties qui constituent l’Etat de droit. Les Droits du Citoyen sont des pouvoirs, sans lesquels la démocratie deviendrait vide de sens. C’est évidemment au citoyen de décider de la politique d’immigration, non à un comité Théodule, ni à la technocratie européenne.

L’Union Démocratique du Centre ( SVP dans les cantons alémaniques) a réuni suffisamment de signatures pour que sa proposition d’initiative populaire « Contre l’immigration de masse » soit présentée au peuple. En 2002, la Suisse avait signé avec l’Union Européenne des accords qui organisaient la libre circulation entre elles. On avait minimisé leur conséquence pour l’immigration. De 80000 étrangers par an, au lieu de 8000 prévus, elle équivaut, en fait, à l’entrée annuelle en France de 650000 migrants. Un quart des habitants de la Confédération sont étrangers. Cette présence pose des problèmes de délinquance, de logement, de transport et de coût social. Elle exerce une pression à la baisse sur les salaires et à la hausse sur les loyers. La préférence nationale a donc été mise en avant par les partisans du oui, avec une limitation de l’immigration en fonction de quotas. Leurs adversaires se sont appuyés sur des arguments d’intérêt économique. La Suisse connaît le plus faible taux de chômage européen. Son immigration est essentiellement européenne et occupe des postes de travail qui ne seraient que difficilement pourvus par les Suisses. En outre, des sanctions de l’UE pourraient avoir des répercussions fâcheuses. Le débat a donc été centré sur l’intérêt des Suisses et non sur l’application culpabilisante de grands principes chargés de cacher les intérêts du marché. Cela nous change des tirades idéologiques et hypocrites de chez nous.

La Suisse a voté OUI. Comme d’autres, elle a dit : « fuck the UE » et a ainsi exprimé par procuration la déception de beaucoup de « citoyens » de l’Union, fatigués par les exigences de la technocratie bruxelloise et la dissipation du rêve européen. Ils voulaient appartenir à un grand ensemble politique et économique capable d’améliorer le niveau de vie, d’être à la pointe du progrès, et aussi de les protéger. Ils ont un « machin » inexistant sur la scène politique mondiale, qui les soumet à de nombreuses règles tatillonnes et ne les protège nullement. Notamment les craintes légitimes devant une immigration de masse, un changement de population, si contraires aux intérêts des citoyens, mais tellement favorables à certains intérêts économiques, sont négligées par l’idéologie de la Commission bruxelloise. Elle a menacé la Suisse. Et la Suisse a quand même décidé souverainement de reprendre en mains son immigration. Que les Français, et notamment les frontaliers se rassurent. Le faible taux de chômage conduit inévitablement à une importation de main d’oeuvre. Simplement une limitation sera appliquée pour ne pas défavoriser les citoyens suisses en concurrence avec des étrangers. On aimerait que nos gouvernants puissent se vanter de n’avoir que 3,9% de chômeurs et qu’ils accordent aussi une préférence aux travailleurs français. Il est vrai qu’en Suisse, c’est le peuple qui se gouverne lui-même.

En France, Malika Sorel a pu, au contraire, parler de préférence étrangère à propos des 44 propositions de la feuille de route, consacrée à l’intégration, et annoncée par J.M. Ayrault. L’immigration étant un fait qui s’impose de lui-même, il s’agit en effet d’intégrer les Français de plus vieille date à celle-ci, en les priant d’abandonner une partie de leur identité culturelle ou historique et d’accepter une « discrimination positive » en faveur des immigrants. Un tel projet qui bafoue l’égalité nous éloigne de la République. Les Français n’ont pas été consultés. Nous sommes très loin de la démocratie. C’est pourquoi beaucoup de Français doivent rêver d’être suisses, ce soir.

Christian Vanneste, 9 février 2014

2 commentaires

  1. Posté par Pierre Décaillet le

    Disons… que la France est une démocratie pas très démocratique.
    Quand le peuple veut quelque chose contre l’avis de ses gouvernants, en France et à Bruxelles, alors l' »élite » explique au peuple pourquoi il s’est trompé. Ce pauvre peuple qui ne peut pas comprendre et qui n’a rien compris doit être éduqué. Si les français sont appelés à répondre à une question par référendum et que la réponse ne plait pas au Président, alors le Président, grand prince, fait comme s’il n’y avait pas eu de référendum. Le phénomène n’est pas nouveau. Non, la France, « le pays des droits de l’homme » n’est pas une vraie démocratie.

  2. Posté par elie le

    Ils nous menacent déjà de la close guillotine,la votation demande juste une limitation pour contrôler son immigration.Ils ne peuvent quand même pas nous interdir d’engager des travailleurs étrangers.La BNS avec la quantité (euro) acheté, pour aider et éviter la faillite de certains pays Européens, pourrait aussi utiliser la cause guillotine.

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.