Entretien exclusif avec Oskar Freysinger

Alimuddin Usmani
Journaliste indépendant, Genève

Oskar Freysinger, personnalité politique suisse bien connue du public, exerce depuis 2013 la fonction de Conseiller d’Etat du canton du Valais. Alors qu’il s’exprime rarement dans les médias depuis son élection, il a accepté de répondre à quelques questions sur son rapport avec des personnalités françaises dissidentes en prenant soin de répondre de manière franche et directe.

Oskar Freysinger, vous connaissez la pensée d'Alain Soral, notamment pour avoir lu Comprendre l'Empire. Quels sont vos points de convergence avec cet essai?

Les voilà : une petite clique se prenant pour Dieu essaie de forcer les choses au niveau planétaire : globalisation des consciences par la propagation de la mauvaise conscience écologiste, culpabilisation des blancs, dénigrement de l’Etat Nation, destruction des racines et nomadisation des personnes, relativisme des valeurs, division pour régner, création de « l’homme nouveau ». C’est ce que j’appelle le « totalitarisme soft » qui a remplacé les dictatures traditionnelles. Le pouvoir reste opaque et diffus. Il est substitué par un contrôle planétaire cherchant  à manipuler les consciences et les comportements. Ce que Snowden et WikiLeaks (Assange) dénoncent est précisément une partie de la prise de contrôle planétaire de l’Empire (qui se prétend « du bien » !).

Concernant l'Islam vous avez une réelle divergence avec Alain Soral. Il estime que le réel problème n'est pas l'Islam mais l'immigration. Son constat s'appuie sur le fait que ceux qui critiquent l'islamisation, au nom de la laïcité, sont souvent les mêmes qui sont pour l'immigration au nom de l'universalisme maçonnique et de l'intérêt patronal bien compris. N'êtes-vous pas interpellé par ce qu'Alain Soral identifie comme une escroquerie politique?

Le dogme islamique est instrumentalisé, certes, mais le dogmatisme étroit qui le caractérise est néanmoins d’essence totalitaire. Ceux qui créent le communautarisme cherchent à détruire définitivement l’idée d’Etat Nation et par là-même d’Etat de Droit. Seul problème : l’instrument utilisé risque d’échapper à tout contrôle et de se retourner contre ceux qui ont ouvert la boîte de pandore. C’est ce qui est arrivé à la gauche iranienne qui a aidé les mollahs à faire chuter le Shah.

Depuis le Liban le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a récemment lancé l'appel suivant : « N'attribuez pas au christianisme les crimes des USA ni à l'Islam ceux d'Al Qaeda ». Le Hezbollah a conclu depuis quelques années une alliance avec les chrétiens du Général Aoun. Ne pensez-vous pas que la meilleure manière d'éviter le piège du choc des civilisations est de soutenir l'islamo-nationalisme du Hezbollah face au wahhabisme saoudien et qatari?

Qu’il soit d’essence chiite ou sunnite, le dogme islamique appliqué à la lettre tel que l’exigent les fondamentalistes et les intégristes, est une menace pour toute démarche d’émancipation démocratique. On ne vainc pas le diable par Belzébuth.

Comment expliquez-vous  l'acharnement du ministre de l'intérieur français Manuel Valls à l'égard d'Alain Soral et de Dieudonné dans ses discours? Ne trouvez-vous pas qu'il ferait mieux de combattre l'insécurité plutôt que de s'attaquer à un essayiste et à un humoriste?

Là, j’avoue que les socialistes au pouvoir se retrouvent face à un adversaire antisémite de nature inédite et bien plus difficile à combattre que le FN. Difficile de taxer Soral et Dieudonné de nazis ou de fachos, voire de racistes. De plus, ils ont une redoutable efficacité dans l’usage des technologies modernes de la communication. Finalement, qu’on partage ou non leur point de vue, on est forcé de reconnaître leur courage à user et abuser de la liberté d’expression qui est le pilier de toute démocratie qui se respecte. La censure gauchiste s’en retrouve toute chamboulée. Il est tellement plus facile de diaboliser la droite qu’une gauche islamophile et paradoxalement libertaire.

Vous exercez actuellement la fonction de Chef du département de la formation et de la sécurité en Valais. En mai dernier votre demande adressée aux enseignants a fait grand bruit. Vous aviez souhaité qu'ils signalent aux autorités les familles d'enfants dont les parents sont en situation illégale en Suisse[i]. Est-ce que des enseignants ont répondu à votre appel? Ne feriez-vous pas mieux de dénoncer l'élite patronale qui encourage et profite de cette manne à coût réduit plutôt que des individus qui ne font que récolter les miettes?

Je n’ai jamais incité les enseignants à dénoncer les illégaux pour deux bonnes raisons : un, ça ne fait pas partie de leur mandat d’enseignant, et deux, ils ne disposent d’aucune information à ce sujet. Ce sont les médias qui ont biaisé mon propos. D’ailleurs, aucune mesure allant dans ce sens n’a jamais été envisagée ou planifiée. À part ça, je dénonce le travail au noir et le dumping et je pense que le seul moyen de les combattre, c’est de retrouver la souveraineté dans la régulation des flux migratoires. Cela implique des contingents, des contrats de travail en bonne et due forme avant de venir en Suisse et des contrôles crédibles aux frontières. La libre-circulation détruit peu à peu les classes moyennes européennes, fragilise le tissu social, déracine les gens et paupérise encore plus les plus faibles, alors que les grands patrons et les multinationales se remplissent les poches.

La Suisse est une destination attractive pour les requérants d'asile et les migrants économiques. Le polémiste panafricain Kémi Seba dénonce le discours qui consiste à faire croire aux Africains que l'Europe est un Eldorado. Selon lui les élites africaines corrompues ainsi que l'oligarchie occidentale ont intérêt à aspirer les populations du continent africain pour créer un dumping social en Europe. Que pensez-vous de ces positions?

Cette analyse est parfaitement correcte. Elle confirme ce que je viens d’affirmer plus haut.

 Le député vert européen Daniel Cohn-Bendit a lancé, avec la participation d'autres personnalités, un Appel du 14 décembre[ii]. Celui-ci est censé influencer le vote du budget de la Ville de Genève. N'êtes-vous pas agacé par les ingérences qu'il exerce dans les affaires de la Suisse?

Oui, ce Cohn-Bendit s’ingère tout le temps dans les affaires intérieures de la Suisse. Il se comporte comme une autorité tutélaire, voire coloniale. Or, la Suisse est un pays souverain, disposant probablement du système le plus démocratique au monde. C’est la seule « république démocratique » dans l’histoire qui mérite ce nom (même si c’est une confédération, mais je fais référence aux anciens pays du bloc communiste qui se qualifiaient ainsi). Plutôt que de s’occuper des dysfonctionnements patents du système UE, il préfère détourner l’attention des citoyens européens déçus en diabolisant la Suisse. C’est ce que font d’ailleurs les pays anglo-saxons en fustigeant les banques suisses pour mieux faire oublier Jersey, Guernesey, le Delaware et le Nevada où l’argent est blanchi en masse comme dans une « beautiful laundrette ».

Propos recueillis par Alimuddin Usmani, le 23 décembre 2013


[i] http://www.lematin.ch/suisse/Oskar-Freysinger-ne-veut-plus-scolariser-les-enfants-sanspapiers/story/31501141

 

18 commentaires

  1. Posté par Jacouille le

    @Normandy : Je pense absolument comme vous et avec une absolue réalité !…..Ne vous acharnez pas sur se pauvre Alfred qui s’obstine à nier ce qui n’est qu’une réalité que ce soit par les chiffres ou….par les faits !….ce brave homme fait sa propagande que les oligophrènes de son parti lui ont inculqué, déjà qu’il a passé la soirée à pondre son pamphlet !…..chacun son opinion…en attendant le 9 février

  2. Posté par Alfred le

    « C’est totalement faux depuis l’entrée en vigueur de la libre circulation, justement!!! Il n’y même pas à « obtenir au préalable une proposition de travail », vous avez des années de retard ! Chaque chercheur d’emploi européen (dans les limites provisoires imposées pour quelques pays) peut séjourner 3 mois à cette fin »
    Ca y est, encore de la désinformation. La limite de 3 mois est justement là pour « limiter » l’accès des citoyens Européens au marché Suisse du travail et au logement, puisque c’est du très court terme (qui même peut louer un logement pour une durée pareil ?), sans mentionner les « quotas » qui viennent encore s’ajouter à ce « frein ». Ce dont j’ai parlé concerne les permis de séjours et travail, nécessaires pour séjourner ou travailler plus de 3 mois, dont les démarches sont toujours d’actualité.
    « et comme cette durée n’est guère contrôlable… »
    Ben voyons, c’est vrai qu’en Suisse aucune entreprise ne déclare ses employés au fisc et au service de la population, de même que les autorités ne font aucun contrôle tellement il sont à l’aise avec leur estime personnelle (pourquoi pas des pots-de-vins pendant que vous y êtes ?)…En même temps, si tel était le cas, aucune nouvelle « limitation » n’aurait d’effets sur cette situation !
    « Certains obtiennent même l’aide sociale »
    Là ça devient vraiment une manie, n’importe quel Suisse peut également obtenir une aide sociale dans la plupart des pays Européens, sans parler des frais médicaux gratuits. Mais en Suisse tout ce qui sert à aider autrui en difficulté est considéré comme un mal satanique, surtout si cette personne est autre que Suisse. D’autant que c’est un argument très émotionnel, car touchant l’idée que le citoyen se fait de ses impôts, qui de toutes manières seront gaspillés ailleurs…
    « Voilà que ressort le slogan le plus éculé et à côté de la plaque en l’occurrence, puisque l’initiative ne concerne pas du tout cela. »
    Voilà. encore une de vos contradictions – aucune société engageant du personnel extrêmement qualifié ne prendrait le risque de l’engager au « black », donc limité à trois mois ou permis de séjour/travail.
    « Un avocat sérieux étudie ses dossiers avant de plaider… surtout une aussi mauvaise cause…J’aimerais vous rappeler que l’immigration est déjà très contrôlée ». Ah bon? C’est de l’humour ou de l’autisme?…Si vous en êtes tellement sûr, pourquoi vous exciter aussi bêtement et injurier vos contradicteurs? Je trouve d’ailleurs que c’est un comble de la part de quelqu’un qui, tout en prétendant « comprendre l’économie » (ce que ses écrits démentent manifestement) »
    Le fait d’injurié des milliers de personnes ayant vu leurs perspectives et tous leurs espoirs s’effondrer en arrivant (ou voulant venir) en CH, par le fait de faussement déclarer que n’importe qui peur venir, travailler et vivre permanent ici est plus que grossier, c’est de la malhonnêteté pure et dure. Si tel discours aurait eu lieu concernant les Suisses à l’étranger, par ex. en Allemagne ou aux E.-U., je doute que vous resteriez aussi passif.
    Par ailleurs, ne me faîte pas rire, vous n’avez rien démontrer de quelques connaissances que ce soit en économie. Je travail dans ce domaine, et sait de quoi je parle.
    « alterne erreurs factuelles et historiques, contrevérités, affirmations gratuites et idéologie immigrationniste (intéressée peut-être?) ».
    Quelle fait historiques niez-vous ? Les Helvètes (ancêtre des Suisses, au cas ou vous ne le sauriez pas) ont brûlé et fuit leur terres dans la CH actuelle, afin d’y trouver ailleurs des conditions meilleures ; ceux, bien sûr, avant d’être stoppé et refoulé d’où il venaient (survivants) par les armées de Jules César.
    Quand on ne connaît même pas les origines de son pays on s’abstient de parler.
    « C’est tellement grossier qu’on ne pourrait même pas vous accuser de manipulation »
    Félicitations, vous êtes un « donneur de leçon » !
    « Bon, inutile de relever d’autres de vos aberrations et de vos confusions. Quelques chiffres pour mémoire (elle semble vous faire défaut):
    – presqu’un quart de la population en Suisse est étrangère (malgré de nombreuses naturalisations); proportion en augmentation régulière
    – 20 à 40’000 demandes d’asile par année, double de la moyenne européenne par rapport à la population
    – 250’000 frontaliers, en hausse rapide et constante
    – surreprésentation de populations étrangères dans les prises en charge sociales
    – logements et infrastructures manquent
    – insécurité et criminalité en hausse spectaculaire depuis l’abolition du contrôle aux frontières »
    Les chiffres correspondent exactement à ce que j’ai écris précédemment, contrairement à ceux que vous voulez faire croire. A qui ? D’ailleurs ils sont disponibles sur le site de l’OFS.
    « logements et infrastructures manquent » – Solution pouvant être résolue. Prévoir n’est pas stagner, les constructions de logement sont très lentes à cause des tracasseries administratives et des « spécificités » locales, d’ou un parc immobilier devenu obsolète et crasseux.
    « insécurité et criminalité en hausse spectaculaire depuis l’abolition du contrôle aux frontières »
    Quelles frontières ? Avant Schengen, seul moins de 2% des personnes et véhicules étaient contrôlé à la frontière, qui était aléatoire de toute manière, rien à voir avec la frontière Biélorussie-UE. Sans parler que les efficaces unités mobiles, permettant d’effectuer des contrôles au sein même du territoire (et traquer par là-même les délinquants), étaient inexistantes. L’augmentation du crime provient directement des conséquences de municipalités laxistes, combiné d’un service de police inefficace (commandé par ces premiers), un état de tolérance juridique aussi bien que moral vis-à-vis de la drogue et de la criminalité, une politique migratoire favorisant les non-Européens aux Européens, et les non-culturellement compatibles, s’intégrant de toute façon mal. Voilà la réponse.
    « contrairement à ce que vous laissez entendre, l’initiative vise TOUTES les immigrations en fonction des situations et de leurs évolutions, asile compris (ce qui indigne évidemment les bienpensants). »
    Le « Tiers monde » dans le même panier que nos pays voisins, en voilà une notion d’égalité bien originale ! Ca me fait bien rire :’D
    « Prétendre comme vous le faites implicitement ou explicitement que l’immigration en Suisse n’engendre ni problème ni abus est parfaitement malhonnête (ou aveugle). L’initiative porte sur ces problèmes et ces abus, rien d’autre. Le chantage de l’alliance de circonstance entre patronat, syndicats, socialos et écolos à propos des pressions européennes, c’est un autre aspect. »
    Fantaisie, que de toute manière aucune initiative sur l’immigration ne résoudra. Il faut s’attaquer au mal et non pas à ses conséquences. A quand, par exemple, une initiative contre les abus dans l’aide sociale ? Là vous serez vértitablement crédible.
    Pour l’instant, cette initiative ne fait qu’étinceller de fausse promesses.

  3. Posté par Georges le

    Normandy: Votre message n’était pas publié quand j’ai répondu. Un grand merci à vous aussi pour vos informations. Je ne me fais aucun soucis pour le 9 février, je crois que la majorité des gens en ont compris les enjeux. La plupart des gens subissent trop dans leur vie quotidienne les choix parfois vraiment douteux de certains de nos élus sous la Coupole. Ceux qui n’ont plus que l’insulte déguisée pour faire semblant d’argumenter n’ont pas souvent gain de cause lors de votations. Bonne année à vous aussi.

  4. Posté par Georges% le

    César: Magnifique! Excellente analyse. Vous avez cerné le problème à 100% comme vous êtes dans une branche directement touchée par ce que j’essaie en vain d’expliquer à Alfred qui préfère la critique facile au dialogue courtois. Une bonne année à vous César.
    Alfred: à méditer les dires ô combien concis de César.

  5. Posté par Julien le

    Pour clarifier ma positon, je tiens à exposer mon opinion sur l’immigration – Il m’est extrêmement difficile de comprendre comment la Suisse ait pu faire venir plus de 300’000 Kosovars, et Albanais (musulmans), serbes (hors UE, pays agresseur et en guerre), tout frais et charges comprises, les loger, les former, leur trouver une place de travail, alors que cette première refuse d’accueillir des travailleurs Européens très proches culturellement et au niveau des moeurs, majoritairement déjà bien à très bien formés. Par ailleurs, sans rechigner d’accepter près de 50’000 demandeurs d’asiles par an (certaines années même plus de 100’000 !), pour la plupart ne partageant même pas les valeurs « occidentales » et chrétiennes, vivant totalement des aides sociales et s’intégrant mal. Je préfèrerait, par contre, voir des « travailleurs » Allemands, Danois, même Polonais, etc. ; que des blacks et des arabes, éternellement insatisfaits, à l’assistance, d’autres moeurs et foi, bien connus pour dealer et agresser les passants dans les rues de nos ville, n’apportant que des problèmes au final (c’est là qu’il faut chercher les sources de l’augmentation de la criminalité). Je pense, qu’on devrait trouver un équilibre, puisque l’on a trop longtemps laisser rentrer le « tiers monde » en défaveur de personnes « blanches » proches de notre culture, ambitieuses et désireuses de travailler dur. Ces derniers devrait avoir une chance si elles en remplissent les critères et d’après les limites déjà en place, tout en contrôlant plus sévèrement le dumping salarial. Si le taux de natalité est négatif, je préférait que cette compensation migratoire soit proche de notre culture et SURTOUT venant de l’intérieur de notre continent qu’est l’Europe, non pas l’Afrique que certains tendent à confondre. Je soutiens par conséquence un « équilibre » démographique venant des Européens blancs et chrétiens en priorité. Par ailleurs, dans les pays de l’ex-Europe de l’Est, il y a beaucoup moins de non-Européens que chez nous et il est difficile de jouer la carte du racisme aussi facilement qu’en Suisse. Tout attaque faîtes contre les opposants à cet état de faits ne provient donc que du « politiquement correcte ». Je pense que la politique en faveur de l’immigration non-Européenne que nous pratiquons actuellement est bien plus néfaste à moyen et long terme (elle l’est déjà en plus, attendons qu’elle s’empire), que cette immigration Européenne tant décriée par certains, et qui est bien plus saine selon moi. Aux Suisses de décider l’avenir de leur pays…

  6. Posté par Normandy le

     » Chaque ressortissant de l’UE ayant au préalable obtenu une proposition de travail, doit y appliquer (sic) un dossier complet auprès des autorités, attendre plusieurs mois pour une décision. et surtout, il doit garantir qu’il n’empêche pas un Suisse de prendre sa place de travail, avant d’obtenir permis de séjour et travail… » C’est totalement faux depuis l’entrée en vigueur de la libre circulation, justement!!! Il n’y même pas à « obtenir au préalable une proposition de travail », vous avez des années de retard ! Chaque chercheur d’emploi européen (dans les limites provisoires imposées pour quelques pays) peut séjourner 3 mois à cette fin et comme cette durée n’est guère contrôlable… Certains obtiennent même l’aide sociale. Un avocat sérieux étudie ses dossiers avant de plaider… surtout une aussi mauvaise cause.
    « Beaucoup des travaux que ces expatriés accomplissent sont négligés par les locaux, surtout du fait qu’il s’agit de pénibles travaux manuels dans la grande majorité des cas. » Voilà que ressort le slogan le plus éculé et à côté de la plaque en l’occurrence, puisque l’initiative ne concerne pas du tout cela.
    « J’aimerais vous rappeler que l’immigration est déjà très contrôlée ». Ah bon? C’est de l’humour ou de l’autisme?
    « Par ailleurs, je serait (sic) bien plus modeste à votre place sur les votations du 9 février prochain, car il est fort probable que vous allez devenir les « gros perdants » ». Si vous en êtes tellement sûr, pourquoi vous exciter aussi bêtement et injurier vos contradicteurs? Je trouve d’ailleurs que c’est un comble de la part de quelqu’un qui, tout en prétendant « comprendre l’économie » (ce que ses écrits démentent manifestement), alterne erreurs factuelles et historiques, contrevérités, affirmations gratuites et idéologie immigrationniste (intéressée peut-être?). C’est tellement grossier qu’on ne pourrait même pas vous accuser de manipulation, pourtant une de vos imputations favorites.
    Bon, inutile de relever d’autres de vos aberrations et de vos confusions. Quelques chiffres pour mémoire (elle semble vous faire défaut):
    – presqu’un quart de la population en Suisse est étrangère (malgré de nombreuses naturalisations); proportion en augmentation régulière
    – 20 à 40’000 demandes d’asile par année, double de la moyenne européenne par rapport à la population
    – 250’000 frontaliers, en hausse rapide et constante
    – surreprésentation de populations étrangères dans les prises en charge sociales
    – logements et infrastructures manquent
    – insécurité et criminalité en hausse spectaculaire depuis l’abolition du contrôle aux frontières
    – contrairement à ce que vous laissez entendre, l’initiative vise TOUTES les immigrations en fonction des situations et de leurs évolutions, asile compris (ce qui indigne évidemment les bienpensants).
    Prétendre comme vous le faites implicitement ou explicitement que l’immigration en Suisse n’engendre ni problème ni abus est parfaitement malhonnête (ou aveugle). L’initiative porte sur ces problèmes et ces abus, rien d’autre. Le chantage de l’alliance de circonstance entre patronat, syndicats, socialos et écolos à propos des pressions européennes, c’est un autre aspect.

  7. Posté par César le

    Alfred, votre agressivité ne fait que vous décrédibiliser. « mensonge démagogique populiste », « Vous êtes un manipulateur », « manipulation à large échelle », « manipulateurs exagérateur », etc.
    Travaillant dans l’industrie de précision, je constate une très forte pression sur les salaires notamment, depuis quelques années. Le phénomène se constate également chez des connaissances travaillant dans un tout autre secteur (commerce de détail). Vous ne pourrez pas convaincre avec des phrases creuses et de l’agressivité, face à ce que vit et subit une part toujours plus importante de la population. Nul doute que la situation profite aux patrons de grande industrie, mais uniquement à court terme. Car la baisse généralisée des salaires induit celle des recettes fiscales, et la hausse des subsides (assurance maladie, etc.), il faudra bien trouver cet argent ailleurs (hausse de l’impôt sur les sociétés par exemple).

  8. Posté par Alfred le

    @lesobservateurs.ch : Je voulais bien dire « sans aucune contrainte », non pas « sans aucune contraire ». Je vous saurais gré de bien vouloir le corriger dans mon précèdent commentaire.

  9. Posté par Alfred le

    Je ne partage l’idée d’aucun parti, comme je l’ai mentionné plus bas, alors vos remarques vous pouvez les gardez pour vous. Vous êtes un manipulateur : n’importe quel Européen en Suisse vous le dira, il y déjà des critères extrêmement sévères en place qui limitent drastiquement le nombre d’immigrés (surtout pour les 8 « nouveaux ») en CH. Dire que le marché Suisse du travail est « libre » ou « sans aucune contraire » pour tout Européen révèle du mensonge démagogique populiste. Utiliser le mensonge et la manipulation à large échelle, c’est la façon dont les gens comme vous font pour « imposer » leurs idées (et vous appeler ça débattre !). S’il y a autant d’immigrées ici, c’est qu’il y a une forte offre pour les emplois, car si ce n’était pas le cas, et que tous le monde était à l’aide sociale (comme vos semblables sembles l’affirmer), le chômage ne serait pas aux alentours de 3%, mais bien à plus de 15%, comme dans certains pays de l’UE. Le dumping salarial, bien qu’existant, je ne le nie pas, mais pas à l’échelle démesurée dont vous autres « manipulateurs exagérateur » veulent faire croire au Peuple Suisse (qui dispose toujours d’un pouvoir d’achat élevé), et des solutions peuvent être trouvées, à l’exemple de l’accord sur les travailleurs détachés, récemment conclu. Pourquoi à la place ne le dîtes vous pas clairement que vous n’aimez pas les immigré « Européens » et que vous voulez préservez vote « espace vitale » ? Ce serait bien plus honnête intellectuellement que de faire croire aux Suisses, qu’une pièce de 1 franc vaut, comme par miracle, 100 euros.
    Par ailleurs, je serait bien plus modeste à votre place sur les votations du 9 février prochain, car il est fort probable que vous allez devenir les « gros perdants » ; vous pouvez toujours faire croire aux autres que le Peuple avait soi-disant été « leurré », comme vous autres aimez si bien le faire, façon polie pour ne pas dire « mais qu’est-ce qu’ils étaient cons ».

  10. Posté par Georges le

    Et voilà, Alfred, typique de ceux qui ont vos idées: la critique facile « ce n’est pas très respectueux de votre part ». Les donneurs de leçons devraient apprendre de l’Histoire que cela ne fera pas avancer le débat au contraire, il deviendra plus tendu. Mais les bien-pensants, ceux qui s’imaginent détenir la Vérité Absolue, tout le monde s’en méfie maintenant. Il y a bien trop de paramètres politiques pour que tout soit noir ou blanc.
    Rien n’est régulé: sinon il n’y aurait pas autant de dumping salarial, le chômage n’augmenterait pas, l’aide sociale non plus. J’ai bien résumé la situation. Si vous voulez vous voiler la face quant à la situation conjoncturelle actuelle, vous en avez le droit. Par contre, le 9 février vous aurez une grande surprise de voir comment les gens auront les pieds sur Terre. Libre à vous ensuite de dire que la majorité des électeurs est irrespectueuse……..

  11. Posté par Alfred le

    Georges, ce dont je ne comprends pas, c’est que vous affirmer « qu’il faut désormais réguler le flux », alors qu’il est déjà strictement régulé, et l’a toujours été. La Suisse n’est pas le R.-U., où il n’est pas nécessaire d’avoir un permis de séjour et de travail pour s’y installer, ce n’est pas le cas de la Suisse, bien au contraire, les mesures y sont draconiennes en comparaison. Chaque ressortissant de l’UE ayant au préalable obtenu une proposition de travail, doit y appliquer un dossier complet auprès des autorités, attendre plusieurs mois pour une décision. et surtout, il doit garantir qu’il n’empêche pas un Suisse de prendre sa place de travail, avant d’obtenir permis de séjour et travail, ; cela prouve que vous avez tort ici. En outre, depuis que la Suisse a conclus des accords bilatéraux avec l’UE, elle a utilisé toute les mesures prévues pour limiter le nombre de ressortissant Européens, et il n’y a rien de nouveau à l’horizon. Vous aviez mentionné le flux d’immigrés d’ex-Europe de l’Est comme étant « juste que la main d’oeuvre bon marché », la Suisse en est épargnée, de part les très strictes règlementations déjà en place, et je ne vois pas ou vous en voulez en venir. « ces pseudo-quotas » comme vous le dites, ont déçu plus d’un Européen qui espérait avoir une chance en Suisse ; ce n’est pas très respectueux de votre part.

  12. Posté par Georges le

    Alfred vous avez raison sur certains points. Le problème, c’est qu’il faut désormais réguler le flux, pas le stopper comme beaucoup veulent le faire croire. C’est simple comme bonjour. Là, ou je ne vous rejoins pas, c’est que les Helvètes qui partaient au début du siècle passé pour trouver refuge sous de meilleurs hospices en Amérique du Sud par exemple (Argentine), ne bénéficiaient pas de l’AI pour avoir vécu la pauvreté ou quelques traumatismes que ce soit, du chômage s’ils perdaient ou n’avaient plus de travail et s’ils se comportaient mal, ne faisaient pas de cheval ou de la boxe, mais étaient rudement remis à l’ordre par la case prison et plus encore… Donc, comparons le comparable et pensons aux générations futures,ici. Et le CF qui veut faire croire tout à coup avant les votations qu’il contrôle quoi que ce soit dans ce pays avec ces pseudo-quotas, ce n’est que de la poudre aux yeux: la preuve comme Burkhalter et Widmer-Schlumpf se penchent en avant devant le diktat de Bruxelles et certains politiciens européens. Au peuple de leur montrer ce qu’il veut pour le futur.

  13. Posté par Alfred le

    Georges, c’est vrai que la Suisse a connue une grande immigration des pays que vous avez cité, surtout dans les années 1950-1970, et c’est bien cette dernière qui a contribué a construire les nombreuses infrastructures indispensables au développement de ce pays ; je pense notamment : aux barrages hydroélectriques, aux routes nationales, à la construction d’immeubles, d’écoles, etc. ; dont la Suisse était déjà à cette époque en retard sur de nombreux domaines par rapports aux pays voisins.
    J’aimerais vous rappeler que l’immigration est déjà très contrôlée, malgré l’ouverture des frontières (pas pour toute l’Europe), pour ce qui est de la Suisse par rapport à l’immigration des travailleurs des 8 nouveaux pays d’ex-Europe de l’Est. Premièrement, dû fait de la clause de sauvegarde qu’elle à utilisé jusque la limite de 12 ans, ensuite vient l’application des fameux « quotas », limitant le nombre de permis à 2000 personnes par pays et par année, ce qui soit disant au passage, est bien inférieur aux demandes d’asiles qui sont formulées chaque année en Suisse. C’est pour cette raison, par exemple, que vous ne voyez pas beaucoup de polonais ici, alors qu’il vous sera très difficile de ne pas les croiser dans les rues de Londres ou de Cork.
    Je ne suis pas patron, mais je comprends les réalités économiques. Dans le meilleur des mondes, chacun resterait chez soi et prospèrerait, mais ce n’est pas le cas, et je pense que l’immigration peut avoir un aspect positif pour ces gens là, tout comme pour les nombreuses PME qui peuvent survivre grâce à elle, en attendant que les conditions s’améliorent.
    Aujourd’hui, la situation est peu réjouissante en Europe en générale, c’est pourquoi de nombreuses personne choisissent la voie de l’émigration en des cieux plus propices. Toute l’histoire de l’humanité a été ponctuée de migrations, même les Helvètes n’ont pas été épargnés, car voulant fuir la « rude » vie alpine pour y trouver des terres plus favorables.

  14. Posté par Georges le

    Alfred, avant l’ouverture des frontières, il y avait aussi une immigration (espangole, portugaise et italienne surtout ) et cela était contrôlé, c’est ce que le peuple demande à nouveau, et ce n’est pas trop demandé. D’enrichir les nouveaux pays de l’UE sur le dos des pays comme l’Espagne, la France ou encore l’Allemagne, les plus anciens, n’est pas vraiment du goût de toute monde. Afin qu’il y aie moins de chômage à l’est , tant pis s’il celui ici augmente drastiquement à l’ouest ? Non. C’est juste que la main d’oeuvre bon marché là-bas arrange bureaucrates de Bruxelles et grands patrons. Le citoyen lambda, à l’ouest, lui, subi. A moins que vous ne soyez patron, il faut être un peu masochiste pour trouver tout cela positif….

  15. Posté par Alfred le

    @lesobservateurs.ch : pourquoi mon commentaire n’a-t-il pas été publié ?
    Faites-vous de la censure contre tout ce qui ne rentre pas dans votre ligne éditoriale ou quoi ?
    Merci de répondre.

  16. Posté par Alfred le

    Sans rentrer dans le discours endémique gauche/droite, je tiens à préciser que la libre circulation au sein de l’Europe n’a pas eu que des mauvais côtés, elle a permis à des pays plus pauvres, notamment en ex-Europe de l’Est de se construire et se développer, elle a permit à une large couche d’échapper à la pauvreté et la misère, d’améliorer son niveau et qualité de vie, grâce notamment aux possibilités de travailler en Europe de l’Ouest, principalement au R.-U., en Irlande et en Espagne (très peu en Suisse). Bien entendu, le chômage dans ces pays-là est un grand problème, tout comme l’émigration massive qui la suit. Toutefois, je vois mal comment on pourrait résoudre ces problème simplement en fermant les frontières. La demande vient des deux côtés, il ne faut pas l’oublier. Beaucoup des travaux que ces expatriés accomplissent sont négligés par les locaux, surtout du fait qu’il s’agit de pénibles travaux manuels dans la grande majorité des cas.

  17. Posté par john Simpson le

    Intéressant critique des patrons de multinationale qui pratiquent le dumping social. Ce serait bien si cet avis était mieux partagé par les collègues de son parti et même au delà…

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