Comment Travail.Suisse et l’ATS font campagne contre l’initiative pour les familles

Caïn Marchenoir
Nom de plume, chroniqueur

Travail.Suisse et l'ATS nous livrent ce jour un véritable cas d'école de tout ce qu'on peut faire de malhonnête pour influencer le résultat d'une votation populaire.

 

Tout d'abord, le titre de l'article rédigé par l'agence de presse pose l'affirmation selon laquelle l'initiative de l'UDC en matière de politique familiale ne réduira pas les inégalités. Aucune mention n'est faite à ce niveau-là de l'émetteur de cette affirmation qui donc se veut catégorique, véridique et non l'expression d'un simple point de vue. Avouez qu'ajouter un "Selon Travail.Suisse" n'aurait pas coûté grand chose. Mais qu'importe, cette information est donnée par le texte qui suit. Notez également qu'aucune mention n'est faite à ce niveau au sujet de la nature des inégalités censées êtres combattues: selon l'UDC, il s'agit des inégalités entre les familles qui gardent leurs enfants alors que l'article en question va s'attacher à parler des inégalités entre les différents niveaux de revenus, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Un tel titre porte donc celui qui en fait une lecture superficielle à croire que l'UDC ment alors qu'il n'en est rien. Passons plus loin.

L'article commence par réaffirmer ce qui a été dit jusqu'ici, à savoir que l'initiative en question ne réduira en rien les inégalités existantes entre les hauts et les bas revenus ce qui, on le répète, n'est pas le but de cette initiative. Mais ce coup-ci, Travail.Suisse et l'ATS font appel à une autorité scientifique pour le démontrer. Il ne serait pas très sérieux et crédible d'asséner ce genre de choses sans avoir caution de la science (ou tout du moins de ce qui se prétend tel). Est ainsi convoquée une étude menée par ce que l'ATS présente comme la Haute Ecole Spécialisée Bernoise, sans préciser qu'il s'agit là de la filière travail social comme l'indique l'étude en question. C'est vrai qu'une institution oeuvrant dans le domaine du travail social est extrêmement crédible pour juger de la qualité d'une initiative visant à aider financièrement ceux qui ne font justement pas appel aux services de travailleurs sociaux. Autant demander au GSsA un rapport sur l'armée de milice, vous aurez quelque chose d'à peu près aussi crédible.

Allons plus loin. Cette étude donc devrait fournir la preuve selon laquelle l'initiative de l'UDC ne profitera guère aux bas revenus, c'est en tout cas ce que prétend ATS dans sa présentation. Jetons-y donc un oeil. Et là, ô surprise: de mention faite à l'initiative de l'UDC dans cette étude, il n'y en a quasi aucune! Tout au plus l'étude mentionne-t-elle le chiffre des coûts de mise en place de cette initiative tel que présenté jusqu'ici (sans en étudier la validité que l'UDC conteste) et se borne-t-elle à dire que les familles plus aisées auront des déductions fiscales plus conséquentes. Peu importe donc que les familles à bas revenu puissent économiser quelques sous puisque les riches le pourront aussi. Quelle mentalité!

En fait, l'étude en question ne s'intéresse qu'à comparer l'impact de diverses hausses potentielles d'allocations familiales sur le niveau de vie de familles avec différents revenus, ce qui n'a, mais alors strictement rien à voir avec l'initiative prônée par l'UDC et n'analyse en rien celle-ci. Vous pouvez le vérifier par vous-même ici . Alors à moins que Travail.Suisse ne nous cache l'essentiel des données et ne publie que ce qui n'a quasi rien à voir avec le sujet dont il est question, auquel cas on peut légitimement se poser la question de la compétence de tels organes, il faut en déduire qu'on se paie largement notre tête.

Bien entendu, cette absence totale de comparaison scientifique n'empêche en rien M. Fluegel, président de Travail.Suisse d'affirmer haut et fort que "les allocations familiales sont plus utiles aux familles que les déductions fiscales", ce qui d'une part n'a pas été démontré dans l'étude en question et, d'autre part,  n'a strictement rien à voir avec la question posée en votation. Il ne s'agit pas de choisir entre un projet et son contre-projet mais de dire si oui ou non on veut de ces allègements fiscaux.

Encore une démonstration de la malhonnêteté de certains milieux de gauche et de la nébuleuse journalistique qui les pousse en avant envers et contre tout.

Caïn Marchenoir

 

 

Voir encore

Déductions fiscales : 24.11.2013. La famille, pilier de la société?

Initiative sur les familles: la presse trafique

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2 commentaires

  1. Posté par Béat Grossenbacher le

    Je ne veux pas tomber dans le double piège de la polémique et de la provocation dont vous usez ci-dessus. Vous devez savoir qu’une agence de presse comme l’ats ne fait jamais campagne, contrairement à ce que vous affirmez. Son mandat est de rendre compte factuellement. Dans le cas présent, elle s’est fait l’écho de l’étude commandée par Travail.Suisse, ni plus ni moins, conformément à sa mission d’information. La source est clairement identifiée. C’est prétendre le contraire qui est malhonnête.

  2. Posté par J.A.Cramer le

    votre analyse concernant l’initiative de l’UDC est fort intéressante,mais permettez une ou deux questions:en premier qui est travail suisse?qui sont les personnages cités dans votre analyse et en tant que quoi sont ils mentionnés?Enfin pourquoi faudrait il diminuer le rôle essentiel joué par « la famille » qui est l’unité essentielle et la pierre angulaire de notre société,pour autant que nous vivions encore dans une société structurée?Nous saurons nous souvenir des partis ou groupuscules tendant à diminuer le rôle essentiel joué par la famille.A bon entendeur salut!J.A.Cramer.

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