Délinquants sexuels: ceux qui se sont opposés à l’internement à vie

Vous reprendrez bien un peu de mémoire ?

 

"C'est clair que le système d'internement proposé par l'initiative [pour l'internement à vie des délinquants sexuels acceptée à 56,2% en votation populaire en 2004, ndlr] est contraire à la Convention européenne des droits de l'homme

[...] J'en reviens à l'initiative elle-même pour souligner ses graves défauts. Si je devais résumer, je dirais qu'elle surestime complètement la capacité des psychiatres d'établir des pronostics en même temps qu'elle sous-estime complètement leur capacité à soigner les gens (1). C'est tout de même terrifiant d'imaginer qu'un psychiatre pourrait verrouiller l'avenir d'un homme en posant un diagnostic définitif pour toute la vie. Ce serait d'ailleurs terrifiant aussi qu'il accepte de le faire. Des études montrent que les pronostics de récidive sont souvent aléatoires; mais ils sont aussi extrêmement difficiles à vérifier, car s'ils sont négatifs, les personnes concernées ne sont jamais relâchées. Avec le modèle de l'initiative, là aussi, la porte ne s'ouvrira plus jamais. Plus jamais! Maintenir enfermés des gens qui auraient peut-être pu se réinsérer, c'est un risque que les auteurs de l'initiative acceptent de prendre au nom d'un objectif sécuritaire.

C'est tout aussi effrayant de décréter que quelqu'un est incurable avant même qu'on ait essayé de le soigner.

[...] Autre défaut de l'initiative, elle utilise le concept de dangerosité. Or, même avec l'adverbe "extrêmement", dangereux, cela reste un concept vague, sans portée juridique. Rouler à contresens sur une autoroute, c'est un comportement "extrêmement" dangereux. Est-ce que cela nécessite un internement à vie?

Enfin, l'initiative veut mettre toute la responsabilité des récidives sur le compte des autorités qui accorderaient une libération conditionnelle. Mais quelles autorités? Quelle responsabilité? Si aucun droit à l'erreur n'est reconnu aux autorités pénitentiaires, c'est clair encore une fois que les portes resteront à jamais fermées. A cela s'ajoute que personne n'a réussi jusqu'à maintenant à nous dire comment, où, dans quelles conditions vont se dérouler ces internements. On dit qu'il n'y aura pas de congés, d'accord. Mais est-ce que c'est le pénitencier? l'isolement? un régime ouvert? des ateliers? des activités sportives? des sorties? Mystère!

Ce que nous avons prévu dans la partie générale du Code pénal est un internement de longue durée, peut-être même à vie. Mais il laisse toujours un espoir, l'espoir d'un changement et ça, c'est essentiel. Au contraire, l'internement à vie prévu par l'initiative, sans aucune perspective, sans aucun projet, sans aucun avenir, c'est non seulement inhumain, mais c'est exactement ce qui rend les prisons ingérables! On risque de créer ainsi un climat de violence, qui constitue l'antichambre du désespoir. Ce n'est pas le couloir de la mort, mais c'est quand même la mort lente, la mort sociale. 

En conclusion, je voudrais encore dire que je crois fermement que l'obsession d'éliminer tous les risques génère un nouveau risque: dans une société bridée, contrainte, normative, sécurisée à l'extrême, le risque, c'est l'explosion de violence, contre soi ou contre autrui, et ce risque-là est mortifère." (source Conseil national - Session de printemps 2003 - Neuvième séance - 12.03.03-15h00)

Mme Ménétrey ne semble en rien terrifiée par l'éventualité que l'un de ces diagnostics, dont elle reconnaît volontiers le caractère aléatoire, puisse remettre un dangereux prédateur en liberté. Pour la victime, une fois violée ou morte, la porte ne se rouvrira, de même, "plus jamais. Plus jamais!"; mais qu'importe, ce ne sont pas les victimes que la gauche veut protéger contre les abus de droit...

Mme Ménétrey et son parti veulent "un espoir" pour les criminels, un "droit à l'erreur" pour les autorités. Les jeunes femmes comme Adeline ne sont en somme que des statistiques, des statistiques malheureuses, dérangeantes,  qu'il convient d'écarter du débat pour ne pas en venir à une critique du système; une sorte de dommage collatéral.

Le passage sur les dangers d'une société par trop bridée est à pleurer, tout particulièrement de la part d'un parti qui écrase le peuple de lois et de taxes nouvelles, d'interdictions à fondement écologique et de morale légale à tout bout de champ. Pour les Verts, la sécurité, protéger les mères de familles contre les violeurs récidivistes, est un "risque mortifère." Ils sont devenus fous.

Mme Ménétrey n'a pas empêché l'acceptation de l'initiative en votation populaire, mais elle a nourri cette pression politique ambiante qui fait que, de nos jours, l'internement à vie n'est appliqué que de façon strictement exceptionnelle.

Aujourd'hui, Mme Ménétrey (dès 02:32) qualifie la mort d'Adeline d'"insupportable", "ça me déprime", ajoute-t-elle; nous aussi !

 

 

Pédophiles

Plus récemment, dans le cas qui lui est si cher des criminels pédophiles, Carlo Sommaruga, qui ne cesse de militer pour leur droit à rester en contact avec leurs victimes privilégiées, s'est déclaré fermement opposé à:

"Une norme qui soit absolue, sans aucune possibilité d'une nouvelle appréciation en fonction de l'évolution de la personne et d'une amélioration démontrée de son comportement."

A nouveau, le bien-être des victimes est censé passer après celui de leurs bourreaux.

Il y a quelques jours, sur les ondes de Forum, Carlo Sommaruga (dès 02:47), qui n'a pas manqué d'en profiter pour charger Unger et Maudet, s'est dit: "profondément choqué". Nous le sommes tous, mais pas forcément pour les mêmes raisons.

"Je me suis tout de suite posé la question: 'mais comment c'est possible qu'une jeune femme accompagne un délinquant dangereux'."

C'est vrai cela, M. Sommaruga, comment est-ce possible ?

 

 

(1) Position qu'elle répète à la lettre, à 10 ans d'intervalle, sur le Forum de la RTS (dès 10:36)

5 commentaires

  1. Posté par Ueli Davel le

    Philippe, pour sûr la maire de Genève!

  2. Posté par Philippe le

    Mais qui vote pour un urluberlu comme ce sommaruga, avec ce genre de bonhomme on peut s’attendre a de nouveaux dérapages dans le futur.

  3. Posté par Ueli Davel le

    Il est temps que cette lucrative industrie du « socio-Psycho-pegago à gogo » business Sur le dos des contribuables arrête. Il faut arrêter les jugements en conclaves. Ces castes sont autoimmunes, elle n’ont ordres à resevoir de personne. les media gaucho-bobo sont en extase devant autant de science sans conscience .

  4. Posté par JeanDa le

    J’imagine qu’en son for intérieur, Mme Ménétrey est rongée de remords en voyant le résultat de ses gesticulations en faveur des criminels. D’ailleurs n’avoue-t-elle pas qu’elle déprime ?
    Mais c’est le propre des socialo-gauchistes-obtus de ne jamais douter de leurs dogmes, quelles que soient les évidences de la réalité.
    Alors un moment de déprime est vite passé …

  5. Posté par P.M. Vergères le

    Ce qui m’éberlue le plus est que ces abrutis de gauchistes, habitués au soutien inconditionnel des merdias suisses, n’ont même pas la décence de se la coincer, eux, principaux responsables de ce qui arrive. Leurs malheureuses justifications ne font d »ailleurs que de les enfoncer. Qu’ils assument une fois pour toutes.

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