Diagnostic préimplantatoire: la course en avant

François-Xavier Putallaz dans le Nouvelliste du jour.

"Tout ce qui est techniquement possible doit-il voir le jour? Non, évidemment: ce serait folie de cautionner par exemple un futur instrument de destruction massive, sous prétexte qu'il serait performant.

Maintenant, tout ce qui est déjà réalisé doit-il être défendu? Bien sûr que non! Il serait aberrant de justifier la bombe atomique, au motif qu'elle est un bijou de haute technologie disponible depuis des décennies. Qui serait assez fou pour légitimer l'usage de gaz toxiques en Syrie, pour la seule raison que cette arme odieuse existe?

Eh bien une commission du Conseil des Etats abonde dans ce sens. Dans un communiqué officiel allemand du 3 septembre, consacré à la légalisation du diagnostic préimplantatoire (DPI), elle commence par cette citation de Dürrenmatt: «Tout ce qui a été une fois pensé, ne peut pas être retiré.» Cette idée est à la fois fausse et dangereuse. Fausse, parce qu'elle nie le sens même de la dignité humaine dans notre civilisation humaniste et notre Constitution suisse: en effet, si on s'amuse à justifier a priori ce qui est techniquement possible, pensé ou réalisé dans l'histoire, alors personne n'aurait rien à redire à l'usage de n'importe quelle technique réputée nocive. Une telle énormité est inacceptable. Dangereuse, parce que cela équivaut à une démission et une défaite de la pensée: ce ne sont plus les hommes, mais la logique technicienne qui impose l'évolution de notre société. Alors que, si elle veut éviter les égarements et servir l'humanité, la technique a besoin, au contraire, d'une régulation éthique qui la maintienne sur des voies légitimes."

Source Le Nouvelliste

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