Le PLR neuchâtelois soutient l’initiative sur les familles

La démocratie a fait son oeuvre, le PLR suisse se dit choqué.

 

Déjà en activité dans un canton, le système de remise fiscale pour les familles souhaitant garder leurs enfants à domicile, même à temps partiel, répare une inégalité de traitement vis-à-vis de celles préférant les confier à des crèches ou des mamans de jour.

Malheureusement, à l'instar des partis du centre et, surtout, de la gauche qui prétendent vouloir soutenir les familles, le PLR semble bloquer sur un sexisme fantasmé de l'initiative:

"Cette initiative [...] privilégie un modèle familial, celui de la femme à la maison par rapport à tous les autres types de famille",

déclarait hier Christine Winckler, vice-présidente des femmes libérales-radicales, sur les ondes de la RTS, reprenant la thématique trompeuse et erronée déjà énoncée par Claudine Esseiva sur ces mêmes ondes, le stéréotype d'une UDC forcément machiste semblant être devenu le seul argument valable des opposants en cette matière.

Il va de soi que le texte de l'initiative ne mentionne pas même le terme de "femme" et que cette réforme, intelligente et nécessaire, toucherait tout aussi bien les hommes au foyer; nous sommes au XXIe siècle que diable !

 

Baisse d'impôts

A la question pertinente du peu de logique qu'il y a à rejeter une baisse d'impôts quand on se dit libéral, Mme Winckler répond:

"Oui, on veut des baisse d'impôts, bien entendu.

- Et bien en voilà une, rétorque le journaliste.

Ca, ce n'est pas une baisse d'impôts, c'est créer une inégalité entre des familles à un revenu et avec une personne à la maison et les autres familles, les familles monoparentales etc., c'est autre chose qu'une baisse d'impôts."

Ce que dit la vice-présidente des femmes PLR n'est pas exact. Aujourd'hui, si les deux conjoints travaillent, il peuvent déduire les frais de garde par un professionnel étranger au couple et à la famille. S'il préfèrent s'en occuper eux-mêmes, en sacrifiant tout ou partie de leur temps de travail, la déduction est impossible. C'est cela l'inégalité. L'initiative ne fera que mettre enfin tous les modèles familiaux sur un même pied d'égalité.

La réticence du PLR est compréhensible, dont on voit bien ici qu'il se bat, à l'instar d'autres partis, pour un renforcement de la recette fiscale. Professionnels de la petite enfance et mamans de jour sont des prestataires de service, ce qui induit TVA et salaires, et qui dit salaires dit impôts. Ici, la déduction n'est qu'une faible remise sur une activité économique en pleine croissance et que le PLR compte bien ponctionner. Sans compter que, dans le cas de couples faisant appel à ces services, les deux conjoints sont censés travailler, ce qui sous-entend - en l'état de la fiscalité de la famille actuelle - des assiettes fréquemment excédentaires, lesquelles entraînent de lourdes impositions et la perte d'avantages sociaux comme le subventionnement des assurances de base.

Ne nous voilons pas la face, les couples à deux salaires connaissent rapidement les affres qui affligent les revenus de la classe moyenne. Si l'on compte les frais de garde, de déplacement, la perte des avantages et l'imposition des classes de salaire supérieures, nonobstant un très maigre pécule subsistant, le deuxième salaire sert presque exclusivement à nourrir l'Etat.

Dans le cas de l'initiative pour la famille, la déduction est irrécupérable, le statut salarial du couple ne changeant pas. Il s'agit d'un petit coup de pouce, de relâcher la pression sur des familles qui préfèrent consacrer du temps à leur enfant. Il paraîtrait même que certains y trouvent du plaisir. Un plaisir qu'on ne peut ni facturer, ni taxer, ni imposer, pensez donc, c'est forcément anti-libéral !

Un petit mot encore sur le sujet de la RTS, l'on comprend bien l'urgence qu'il peut y avoir à "corriger" certaines opinions, mais laisser le libre champ à la critique selon laquelle le résultat d'un processus démocratique serait la conséquence d'une erreur paraît risqué, sinon dangereux en ce qu'on pourrait le supposer alors de tous les processus démocratiques. Si la vérité tient dans l'opinion du peuple, au nom de quoi Mme Winckler vient-elle fustiger la décision de la section neuchâteloise ? Et si d'aventure c'est elle qui avait eu raison, qu'avait-on donc à craindre de laisser la parole la défense ? 4 minutes de monologue ne font pas une conviction ou, du moins, ne devraient pas, mais ce serait alors sous-entendre que les médias ont le pouvoir d'influencer la source même de la démocratie, l'opinion.

 

RTS Forum 12.09.2013

 

Voire encore

Site de l'initiative

Les femmes au travail pour lutter contre l’immigration

RTS: les mères de famille comparées à du bétail

Vision de la réalité au PLR

2 commentaires

  1. Posté par Rosselet SARAH le

    Et les enfants ? Demandons leurs avis! Sont-ils mieux auprès de leurs parents ou a la crèche ? Pourquoi être mère ou père au foyer est un retour en arrière ou rabaissant ? Je n’ai pas trouvé m’être rabaisser pour avoir élever mes enfants! J’ai eu cette chance et je la souhaite a tous!!

  2. Posté par Jean-Baptiste Aegerter le

    Sans oublier que le bénéfice d’une éducation psychologique au grain, en plein air, auprès de ses parents, plutôt qu’en batterie aura des retombées psycho-sociales positives, d’où moins de frais psychiatriques, moins de charge d’assurances, moins d’anxyolitiques, plus d’ordre, moins de violence, de police, d’ambulance etc. etc. Permettre aux parents d’éduquer leurs enfants, ça se faisait autrefois et ça marchait pas mal.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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