Liberté religieuse: pour les musulmans seulement ?

Le Conseiller d’Etat promet le retour des crucifix en classe si les voiles y font leur entrées. Les protestations de ses contempteurs sont pour le moins révélatrice d’un certain état d’esprit.

Dans le Matin du jour:

"La réaction du conseiller d’Etat valaisan Oskar Freysinger détonne face à ce consensus d’ouverture des autres cantons romands. Le ministre valaisan s’est dit «effaré».

«Cela va à contresens d’une école laïque. On veut l’égalité des sexes et le droit des individus à disposer d’eux-mêmes.»

Et d’ajouter:

«Si cet arrêt devait faire jurisprudence, j’inscrirais une directive pour le retour des crucifix dans les classes valaisannes.»

Ce à quoi la conseillère d’Etat jurassienne lui répond:

«Cette décision de justice ne signifie pas que l’on intègre le voile à l’école!»"

Et le Matin de s'empresser de corriger:

"En effet, le verdict ne concerne que le cas des deux écolières. Les juges fédéraux n’ont pas tranché si une interdiction générale du port du voile dans une école constitue une
atteinte grave ou légère à la liberté de religion et si elle peut être admise."

6 commentaires

  1. Posté par Valiquer Paule le

    Réponse à Pascal
    Bonsoir Monsieur, Merci beaucoup de votre intérêt et de votre demande. La réponse de M. Pulver est rédigée en allemand et les réponses de M. Némitz (il y en a deux, car il n’avait pas répondu à toutes mes interrogations dans la première), le sont en français – mais toutes sur papier. Je n’ai malheureusement pas de scan, alors comment faisons-nous? Si je disposais d’une adresse, j’en enverrais volontiers des photocopies. A plus tard et bonne soirée. P. Valiquer

  2. Posté par Pascal le

    Merci Mme Valiquer de nous avoir fait part de votre courrier. Mais vous serait-il possible de nous retranscrire la réponse de ces Messieurs afin que nous nous fassions une idée des sentiments de nos directeurs de la formation ?

    Merci d’avance et bien à vous.

  3. Posté par Valiquer Paule le

    Bonjour, Permettez-moi de vous copier ici une lettre adressée à ce sujet au directeurs de l’instruction publique du canton de Berne et de la ville de Bienne. Ces deux Messieurs m’ont répondu fort aimablement en me faisant comprendre que j’avais tort de m’inquiéter. Or je ne suis toujours pas rassurée, vu la prolifération des signes extérieurs d’appartenance musulmane à Bienne, sauf en ce mois de juillet, où tous les adeptes de cette religion conquérante sont partis dans leur pays pour fêter le ramadan. Quel bonheur de nous retrouver enfin entre Seelandais! Voici donc la copie de ma lettre:
    A Cédric Némitz
    Directeur de la formation, de la culture et du sport, Bienne
    A B. Pulver
    Directeur de l’instruction publique du canton de Berne
    Messieurs,
    Permettez-moi de vous faire part de mes inquiétudes concernant nos traditions scolaires à Bienne, inquiétudes que je vous exprime d’abord en tant que Biennoise, ensuite en tant que femme et esprit libre et enfin en tant que grand-mère.
    D’abord une brève présentation: je suis traductrice-interprète de formation (Université de Genève) et travaille toujours comme free-lance après une carrière de 30 ans dans les secteurs privé et public, notamment aux administrations fédérale et cantonale. J’ai aussi enseigné à l’Université populaire et viens de publier un 5e livre comme auteur.
    D’année en année, je constate une multiplication des foulards islamiques portés par les écolières – et, fait nouveau, par de toutes petites filles – dans les rues et devant les écoles de la ville. De toute évidence, Bienne exerce un grand attrait sur la communauté musulmane, constat conforté par un excellent article paru dans la NZZ du 4 septembre 2010 «Biel, eine Stadt und ihre Muslime. Immer mehr Gläubige ziehen an den Jurasüdfuss – zum Missfallen alteingesessener Muslime», article partiellement repris en français par le GRIS (Groupe de recherche sur l’islam en Suisse).
    La tolérance de notre ville est connue loin à la ronde, ce qui fait son charme et son intérêt pour les habitants des autres villes suisses. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui m’ont poussée à m’y installer il y a plus de 30 ans. J’aime son bilinguisme et son esprit libéral.
    Mais le malaise grandit parmi les parents biennois. Il m’a notamment été rapporté qu’à l’instar de ce qui se passe dans l’Europe tout entière, des parents musulmans contestent la célébration des fêtes de Noël ou autre programme dans une ou plusieurs écoles de notre ville. J’ai donc été rassurée par le jugement récent du Tribunal fédéral qui a débouté une écolière et ses parents chiites dans le canton d’Argovie, lesquels prétendaient que les cours de natation, pas mixtes mais donnés par un maître-nageur, étaient contraires à leurs convictions religieuses! Le Tribunal fédéral les a déboutés au motif que ces cours ne constituaient pas une atteinte inadmissible à leurs croyances et que l’intégration primait sur tout le reste.
    D’après un communiqué de presse du Conseil fédéral (8. 5.2013), «la grande majorité des musulmans participerait à la société suisse. Leur appartenance religieuse ne les expose pas à des problèmes particuliers dans leur vie quotidienne en Suisse et ne mène que rarement à des conflits(…) Le Conseil fédéral estime que les offres d’intégration existantes permettent de réagir de manière adéquate aux éventuels problèmes».
    Or permettez-moi de rester assez sceptique: le Conseil fédéral ne vit pas dans notre ville qui, hélas, héberge Nicolas Blancho, président du Conseil central islamique de Suisse, lequel, comme beaucoup de convertis, verse dans l’extrémisme et dans l’obscurantisme. Et s’il est vrai que les premiers venus étaient des musulmans modérés des Balkans, Bienne draine aujourd’hui de jeunes esprits subversifs venus d’Afrique de l’ouest, du Maghreb et des pays arabes. J’espère donc, pour le bien des écoliers biennois, que la multiplication des foulards et les oppositions aux fêtes de Noël ou aux cours de natation ne deviendront pas la règle dans nos écoles. Je n’aimerais pas que mon petit-fils se retrouve un jour minorisé et sous pression dans sa future scolarité. Je n’hésiterai pas sinon à lui payer une école privée.
    L’histoire des dix dernières années nous montre en effet que les nouveaux venus s’intègrent mal partout, voire qu’ils n’ont aucune intention de le faire, souhaitant au contraire imposer leurs us et coutumes. Je m’adresse donc à vous pour me rassurer sur votre attitude en la matière et pour vous poser les questions suivantes :
    1. Nos écoles cèdent-elles aux pressions des parents musulmans en ce qui concerne les fêtes de Noël, les cours de gymnastique, de natation et nos autres programmes? Si oui, quelles écoles de notre ville?
    2. Que faites-vous pour apprendre à ces élèves l’éthique et la culture occidentales tissées des traditions chrétiennes? Pour leur faire comprendre ce que signifient les droits de l’Homme et… surtout de la femme? Pour leur faire comprendre l’égalité des sexes? Quelle est votre politique dans ce domaine?
    3. Que faites-vous pour l’intégration de ces élèves, pour leur faire comprendre qu’ils doivent, par politesse et par respect, s’aligner sur les règles, les lois et les coutumes du pays qui les accueille? Pour leur faire comprendre ce que sont la tolérance et l’esprit des Lumières?
    4. Quelle est la proportion des élèves musulmans dans nos écoles?
    Nous savons tous qu’il n’est jamais bon de se voiler la face (c’est le cas de le dire!) puisque nous risquons un jour de ne plus avoir la possibilité de réagir et de faire face.
    En vous remerciant d’avance de l’intérêt que vous voudrez bien porter à cette longue missive, et dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Messieurs, à l’expression de mes sentiments les meilleurs.
    Paule Valiquer, Bienne
    PS. S’il y avait une initiative contre le port du foulard à l’école, je serais la première à la signer, même si je suis apolitique par principe. Mais j’avais 20 ans en mai 68 et refuse que tous nos acquis soient anéantis par des coutumes obscurantistes d’un autre âge.

  4. Posté par Normandy le

    « Les juges fédéraux n’ont pas tranché si une interdiction générale du port du voile dans une école constitue une atteinte grave ou légère à la liberté de religion et si elle peut être admise.  »
    Il faut bien noter que la loi française interdisant le port du voile à l’école publique n’a pas été contestée par la tant redoutée mais laxiste Cour européenne. Et elle s’applique bel et bien! Faisons-en autant en Suisse, par la voie parlementaire et/ou avec une initiative populaire, comme l’UDC (le moins couard de nos partis) l’envisage.

  5. Posté par G. Vuilliomenet le

    « En effet, le verdict ne concerne que le cas des deux écolières. Les juges fédéraux n’ont pas tranché si une interdiction générale du port du voile dans une école constitue une
    atteinte grave ou légère à la liberté de religion et si elle peut être admise. »

    Est-ce que ça ne fait pas jurisprudence? Il me semble que oui! Etant donné qu’aucun canton, à ce qu’il me semble, n’a interdit le port du voile par les élèves, le TF a donné un signal fort autorisant la discrimination. Au-delà de la démonstration de son amour pour allah, le voile indique aux mâles que la fille ou la femme qui porte le voile se destine à un musulman.

    Désormais, vous pouvez mettre à la poubelle les règlements d’école, en cherchant bien, on peut fort probablement trouver des arguments pour le violer.

  6. Posté par Eddie Mabillard le

    Face à ce consensus d’ouverture des autres cantons romands.
    Qu’est-ce que c’est que cette ineptie, c’est de la dhimmitude face à l’islam (désolé pour le pléonasme), on laisse les bâches et ôte les crucifix cela s’appelle baisser le froc devant des gens comme les deux frères ou l’ancien de la mosquée de Genève.
    Je suis toujours fier de mon conseiller d’État Oskar.

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