Amalgame entre homosexualité et troubles du comportement

Jean Zermatten, que l’on a connu plus précis, est en tournée de promotion pour la conférence de l’IUKB sur l’identité de genre des enfants qui commence aujourd’hui.

L'argumentaire est réglé comme du papier à musique, le monde, par essence homophobe, est incapable d'accueillir les enfants frappés d'orientation sexuelle ou d' "identité de genre" divergentes. S'ensuivent les affres du suicide, comme si le suicide des jeunes n'avait que la sexualité pour motif, et comme si le suicide des jeunes estampillés LGBT© était avant tout le révélateur d'un monde malade d'homophobie plutôt que d'un enfant malade de devoir grandir.

Si c'est le monde, la société, qui est malade et non l'enfant, qui lui ne saurait être que victime de ce monde, alors il faut soigner le monde, il faut légiférer. Ce monde doit guérir, coûte que coûte, de son homophobie institutionnelle et il ne sera guéri que lorsqu'il aura intégré administrativement le programme LGBT, point par point, jusqu'au dernier. On l'a pu voir dans la presse française, ne pas accepter tout cela sans moufeter, c'est se rendre irrémédiablement responsable du moindre verre cassé dans le premier bar gay du coin, c'est porter à soi tout seul le poids de siècles de haines et de violences homophobes.

 

Rejeter

Enfant, victime, suicide, tout y est. Cependant, cette vaste entreprise de culpabilisation doit être rejetée avec la plus grande fermeté. Premièrement, parce qu'elle part d'un postulat victimaire erroné, et que terroriser et harceler une majorité, surtout en milieu scolaire, pour qu'elle tienne comme un ordre de reconnaître égal ce qui ne l'est pas de fait, a avant tout pour effet d'exacerber les haines et le ressentiment et, un jour, forcément, la persécution. On appelle cela un chouchou, et l'on sait tous le sort qui est réservé au petit chéri de la maîtresse.

Deuxièmement, parce qu'elle commet un amalgame gravissime entre l'homosexualité, qui est une différence d'orientation sexuelle, et la transsexualité, qui est une paraphilie, une maladie relevant de troubles du comportement. Et vouloir faire reconnaître la seconde au rang de la première, c'est refuser de voir un mal pour ce qu'il est, et, par conséquent, d'admettre qu'il faut impérativement le soigner. Laisser un enfant malade sans traitement est une issue bien plus cruelle, bien plus homophobe, ou transphobe, en soi que tout ce que les réfractaires aux refrains LGBT peuvent même imaginer. En outre, cette vue de l'esprit cherche à imposer à l'enfant comme une obligation le pénible exercice du coming out. Indispensable à la démographie LGBT, cette figure imposée de l'aveu forcé en terre d'homosexualité est bien plus souvent responsable des malaises et suicides que le rejet qu'elle peut parfois susciter. Ce phénomène n'existe pas chez les hétérosexuels qui, eux, se contentent d'être plutôt que de chercher constamment à définir ce qu'ils sont. Jeter son intimité en pâture à la face du monde n'est bénéfique en aucune circonstance et ne profite en l'occurrence, dans le cas de la thématique qui nous occupe, qu'aux lobbys LGBT, lesquels gonflent ainsi leurs statistiques et leurs rangs, isolent leurs membres de la société à laquelle ils appartiennent pour les garder sous leur emprise à jamais. Une sorte de nouvelle famille, un peu comme une secte. En France, encore, les homosexuels qui avaient une opinion autre que celle, officielle, des lobbys étaient systématiquement ostracisés et discriminés; de l'homophobie en somme, mais permise celle-là.

Troisièmement, parce qu'elle ne vise non pas un but d'éducation sociale, mais une volonté de contrainte légale, en l'occurrence, nous l'avons vu lors d'un précédent article, l'imposition d'une recommandation du Conseil de l'Europe. Or, l'on peut difficilement concilier l'acceptation volontaire de l'autre et l'instauration d'une nouvelle norme pénale, puisque c'est essentiellement de cela qu'il s'agit, dans une même phrase. Si l'on veut changer l'ordre légal, que l'on s'annonce ouvertement mais que l'on s'abstienne de passer par tout ce galimatias de sensiblerie mielleuse, censé cacher une incommensurable rage dominatrice. En France, toujours, des gaz lacrymogènes, des matraques et des CRS, pour éviter de passer par la case démocratie.

 

Reconnaître

Rien ne nous aura été épargné, Jean Zermatten, que l'on suivait si volontiers quand il s'agissait de défendre les droits de l'enfant, se perd dans une voie si pauvre en arguments qu'il doit constamment battre le rappel des poncifs de la pensée automatique: entre un Moyen-Age auquel notre époque opposerait une réussite sociale et culturelle flagrante et un canton du Valais qui, pour le malheur d'avoir conservé la faculté de penser par lui-même, a comme hérité de tous les copyrights flétrissants attachés à ce même Moyen-Age. A aucun moment M. Zermatten ne parvient à nous expliquer pour quel bienfait il faudrait renoncer à soigner un enfant souffrant de transsexualisme, une affection grave et qui peut certainement mener au suicide si elle n'est pas traitée, et surtout reconnue, à temps. Quitte à reconnaître, reconnaissons ce qui est vrai !

 

 

RTS Journal du matin 02.05.2013

2 commentaires

  1. Posté par Bar le

    pas la peine de chercher très loin un trouble du comportement ! cet article est un concentré! à gerber !

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