Le PS veut-il l’appauvrissement de la Suisse?

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L’immigration est une richesse, une richesse qui coûte…

Pour le parti socialiste les choses sont on ne peut plus claires, l'immigration est un bienfait à tout point de vue, mieux encore, une chance pour notre pays.

Déclaration officielle du Parti socialiste au Congrès de Lugano des 8 et 9 septembre 2012, document intitulé Pour une politique migratoire globale et cohérente Renforcer les chances de la migration – en prévenir les risques, article XXVI:

"Sans immigration, la Suisse sociale n’existe pas. Le financement des grandes assurances sociales, à commencer par l’AVS, dépend majoritairement de l’immigration de salarié-e-s."

Article XXVII:

"L’économie suisse doit absolument compter avec l’immigration. Petite économie ouverte, elle est dynamique, innovante et fortement mondialisée. Il est donc décisif pour elle de pouvoir recruter des forces vives en Europe et partout dans le monde sans complications bureaucratiques."

Article XXXII:

"La Suisse moderne doit en grande partie sa forte prospérité, sa richesse culturelle et sa qualité de vie à la contribution centrale des réfugiés politiques à la construction de l’Etat fédéral au 19ème siècle et au fait d’avoir réussi à devenir une société d’immigration multiculturelle après la seconde guerre mondiale. La richesse et la diversité de l’offre socioculturelle qui existent aujourd’hui en Suisse sont inconcevables sans l’apport des migrants."

Santé et prospérité donc.

Virage

Seulement voilà, il suffit que l'UDC lance une initiative populaire pour que le parti socialiste change radicalement de discours.

L'initiative des familles demande en effet que les récentes déductions fiscales concédées aux familles confiant leurs enfants à des crèches soient étendues à celles qui désirent s'en occuper elle-mêmes. Panique à gauche, la droite fait du social !

Le 15 avril dernier, le groupe socialiste au Parlement, qui, bien qu'il milite pour le congé paternité, reste persuadé que les femmes seules sont concernées par leurs enfants, interjette une initiative parlementaire au motif que:

"Comme cette initiative vise à dissuader les femmes d'exercer une activité lucrative, il faut s'attendre à ce qu'elle provoque des coûts supplémentaires pour l'économie nationale (immigration, investissements de formation non exploités, risque élevé de dépendre de l'aide sociale après un divorce ou en cas de chômage, etc.)"

C'est le choc ! Ainsi cette incroyable source de prospérité, cette corne d'abondance économico-socio-culturelle qu'est l'immigration aurait un coût, un poids qu'il faut à tout prix éviter d'accentuer.

Derrière le décor

Outre l'inextinguible écho du vieux râle gidien résonnant à jamais dans la pensée socialiste: "Familles, je vous hais!", l'intérêt du parti socialiste et sa crainte devant cette initiative des familles ont une origine essentiellement pécuniaire:

"L'initiative de l'UDC pour les familles va occasionner des pertes de recettes fiscales"

Moins d'argent, moins d'Etat, moins d'argent pour l'Etat, le parti socialiste n'aime pas ça.

Seulement voilà, contrôler les rouages de l'administration en catimini est une chose, mais s'opposer aux familles en démocratie en est une autre. Pour ne pas passer pour des sans-coeur, le groupe socialiste, grand prince, propose une augmentation générale des allocations familiales de 60 francs par tête blonde à la condition exclusive de ne pas toucher au veau d'or de la recette fiscale. 60 francs qu'il conviendra de déclarer, bien sûr, histoire de récupérer d'un côté ce que l'on dépense de l'autre.

Gageons que nous verrons tantôt dans les médias nos élus socialistes plastronner sur leur largesse à l'endroit des familles et prétendre à la fois qu'une déduction ne rapporterait rien aux familles et qu'une allocation ne coûte rien à l'Etat.

Combien ça coûte ?

Cette initiative parlementaire, qui ne se cache pas d'avoir celle, populaire, de l'UDC en ligne de mire, se fait prétexte du chiffre de 1,4 milliard de francs, articulé par l'administration fédérale, que coûterait cette dernière. Or ce que le PS dénonce comme un coût pourrait fort bien s'avérer un gain pour des familles, principaux moteur de la démographie. Démographie sans laquelle, pour reprendre la doctrine même du PS, notre économie ne peut tenir:

"Sans immigration, la population suisse aurait ainsi diminué de 18% ces 40 dernières années. Une diminution aussi forte porterait de graves préjudices à l’économie et aux assurances sociales".

L'UDC voit la solution dans la natalité, le PS dans l'importation, une importation qui, nous l'avons compris, n'est pas sans générer des frais.

Enfin, si l'on calcule le coût effectif de l'augmentation d'allocation socialiste, tenant compte des chiffres de l'Office fédéral de la statistique au 31 décembre 2011, attendu que les allocations familiales se versent au moins jusqu'à l'âge de 16 ans révolus (et au plus jusqu'à 20 ans) et les allocations de formation professionnelle de 16 à 25 ans au plus tard, une augmentation de 60 francs par tête engendrerait un coût minimal de 922'978'080 francs pour les allocations familiales et un coût maximal de 686'923'200 francs pour les allocations de formation professionnelle, pour un coût potentiel total de 1'609'901'280 francs. 1,6 milliard contre 1,4 milliard, c'est à peu de choses près le même résultat, mais c'est encore la solution de l'UDC qui reste la moins chère.

Un commentaire

  1. Posté par Claudia Cotting le

    La solution est dans la natalité « souchienne » avec une défiscalisation des allocations familiales pour éviter l’effet de seuil. Mais, pour ne pas tomber dans l’erreur française, les allocations doivent être dégressives et non cumulatives. Exemple : 100% d’allocation pour le 1er, 90% pour le 2ème, etc.
    Cordialement.
    Claudia Cotting ( à ne pas confondre avec mon homonyme du PLR)

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