François Hollande ne savait rien : il veut maintenant tout savoir

Francis Richard
Resp. Ressources humaines
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François Hollande ne savait rien.

Il ne savait pas qu’il y avait une crise aussi violente et aussi durable. Il ne savait pas que son ministre du budget avait un compte à l’étranger. Il ne savait pas que son trésorier de campagne présidentielle avait des activités financières aux Caïmans. Il ne savait pas que son ancien député suppléant en Corrèze avait pratiqué l’abus de confiance etc.

Bref, l’ignare François Hollande ne voulait jamais rien entendre dès qu’il s’agissait d’argent. Il avait également un rapport aveugle à l’argent. Pour lui l’argent n’avait pas non plus d’odeur. Ni ouï, ni vu, ni reniflé, l’argent n’était qu’un moyen, laissé aux bons soins de comparses, moyen que justifiait pour lui la fin d’accéder au pouvoir.

Maintenant qu’au bout de onze mois et plus de pouvoir, les chiffres révèlent son incompétence insigne en matière économique et maintenant que l’argent de tous côtés l’éclabousse, ce qui lui vaut la méfiance et la colère des Français, tout soudain il veut tout savoir sur l’argent que possèdent les ministres, les parlementaires, les hauts fonctionnaires etc. La liste n’est pas close…

De président normal il devient, en désespoir de cause, un président vertueux, un incorruptible outragé, à la manière du grand ancêtre Maximilien de Robespierre. La loi des suspects votée par la Convention nationale le 17 septembre 1793, où ce dernier était alors député de la Seine, avait notamment dans le collimateur tous ceux qui ne pourraient pas «justifier de leurs moyens d’exister»…

Dans son allocution du 10 avril 2013, à l’issue du Conseil des ministres, François Hollande a déclaré «la nécessité d’une lutte implacable contre les dérives de l’argent, de la cupidité et la finance occulte».
Pour lui, l’exemplarité de la République, c’est la condition de son autorité. Pour lui, la lutte contre la fraude, c’est la condition pour faire respecter l’égalité devant l’impôt. Pour lui, l’éradication des paradis fiscaux, en Europe et dans le monde, c’est la condition pour préserver et protéger l’emploi.
François Hollande, qui, maintenant, veut tout savoir de l’argent des autres, ignore encore que l’autorité de l’Etat n’est possible que si ce dernier fait bien ce qui justifie son existence, c’est-à-dire s’il fait respecter les contrats et l’égalité en droit, et s’il assure la sécurité des biens et des personnes. Ce qu’il ne fait pas, ou alors bien mal.

François Hollande ignore toujours que la fraude est inévitable quand l’Etat se livre au matraquage fiscal, qui fait fuir les hommes et leurs capitaux. Une banque française dans les années 1970 avait lancé piteusement ce slogan: «Pour parler franchement votre argent m’intéresse». Aujourd’hui, en France, l’Etat, sans en parler franchement, dit: «Votre argent m’appartient.»

François ignore avec persévérance que la création d’emplois n’a rien à voir avec l’existence de paradis fiscaux, mais tout à voir avec la liberté d’entreprendre et de s’enrichir. Il faut dire qu’à défaut de savoir créer des emplois, François Hollande sait dépenser l’argent public sans compter. Pour preuve le département qu’il présidait, la Corrèze, est le plus endetté de tous les départements français…

Pour justifier les mesures liberticides qu’il va prendre, François Hollande déclare, sans rire, que «la défaillance d’un homme ne doit pas jeter le discrédit, le soupçon, sur les élus qui se dévouent pour le bien public sans en tirer le moindre avantage», alors que le prétendu bien public, abstraction bien commode, leur assure au minimum des moyens d’exister, souvent le gîte et le couvert. Ce qui est bien le moindre dans une république fromagère…

La chasse aux riches, la liste des paradis fiscaux à bien plaire – un paradis fiscal est pour François Hollande «tout pays qui refuserait de coopérer pleinement avec la France» –, l’échange automatique d’information sur les revenus des Français à l’étranger et sur les patrimoines qu’ils y détiennent, sont autant d’armes totalitaires qui feront de la France un pays encore plus infernal qu’il ne l’est déjà aujourd’hui. Ce qui n’est pas peu dire…

Car François Hollande, avec un mouvement de menton, veut mettre un terme au secret bancaire et à la dissimulation des avoirs. Il ferait mieux de redonner confiance à ceux qui entreprennent et qui créent des richesses. Pour cela, lui qui parle tant d’exemplarité, il devrait commencer par donner l’exemple en réduisant drastiquement le périmètre de l’Etat obèse qu’il dirige, en diminuant drastiquement les impôts et les prélèvements étatiques qui ruinent le pays dont il prétend avoir la charge.

Francis Richard

2 commentaires

  1. Posté par Antonio Giovanni le

    Et par faire payer à la Première Concubine de France ses frais personnels d’hôtellerie à l’Elysée! Prêcher la morale et parler d’exemplarité, signifie, à tout le moins, qu’on s’applique déjà ces beaux principes à soi-même; or, rien dans la vie de Hollande n’a jamais montré qu’il les avait déjà approchés ou seulement envisagés; son verbiage confondant de fausseté nous révèle le vrai caméléon de la politique, comme son parrain Tonton qui a trompé tout le monde, tout le temps, pour arriver. Pour les Français ce sera la peine plancher de cinq ans, incompressibles. Ils se sont mis tous seuls la corde au cou, ces irresponsables…

  2. Posté par Christian Pougnier le

    Hollande ira t’il au bout de son mandat?
    Il est permis d’en douter.
    Après je le voie bien faire du cinéma .
    Il ferait un très bon Louis XVI.

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