Lorsque l’Occident ne répond pas.L’islam se construit de plus en plus par son opposition, sa critique et parfois sa haine  brutale et totale de «l’Occident». Objectif: alimenter et revivifier en permanence l’islam. Qu’une idéologie religieuse ou politique  puisse se constituer par son opposition à d’autres systèmes d’idées est pour ainsi dire quasiment une loi générale. L’affrontement  des idéologies  politiques, religieuses ou autres est au fondement  des différentes cultures et civilisations. Jusque-là rien que de très « normal » dans l’histoire de l’humanité. Mais là où un grave problème se pose c’est lorsque l’Occident ne répond même plus aux critiques les plus folles et absurdes. A force d’être constamment répétées, ces critiques font leur chemin et finissent par s’installer dans certaines têtes, têtes dans lesquelles elles deviennent vérité, la seule vérité, toutes les autres vérités étant à combattre, à détruire, à exterminer, du moins pour les idéologues les plus possédés et fanatisés.

La situation s’est aggravée avec les migrations.

La situation s’est aggravée avec les migrations, les contacts dits interculturels, le fait que ces différentes visions du monde, idéologies et principes de vie sont entrés massivement en contact. Sur certains aspects il y a eu enrichissement mutuel, sur d’autres il y a incompatibilité totale.

L’époque est loin où les communautés immigrés traditionnelles, européennes notamment, s’adaptaient et s’intégraient assez rapidement. Le saut est même tel que certaines nouvelles communautés immigrées non seulement  ne s’intègrent pas, mais contestent explicitement  nos us et coutumes, valeurs, manières d’être et de vivre. C’est là le vrai fait nouveau et qui pose un grave problème, sans xénophobie aucune.

Les fameux doubles discours de certains leaders musulmans

On peut ajouter à cela que dans les communautés musulmanes on trouve nombre de responsables qui tiennent un double discours: en public on dit que l’islam est tout à fait compatible avec la démocratie mais à l’interne on va parfois jusqu’à encourager  les jeunes musulmans à ne pas s’intégrer, à refuser nos valeurs et à exiger le respect inconditionnel des valeurs de leur parents et communauté. Nous avons des spécialistes bien connus de ce genre de double discours dans nos contrées et qui crient haut et fort qu’ils sont Suisses et qu’ils incarnent l’une de nos diversités. Comme quoi ceux qui exigent des critères plus sévères pour la naturalisation n’ont pas tout tort et ont bien compris ce phénomène. Ceux qui continuent à ridiculiser le processus de naturalisation suisse, en revanche, semblent eux ne pas l’avoir compris.

Mais  il faut être très clair: la tendance susmentionnée est minoritaire, souvent très minoritaire  même, mais elle existe bel et bien. La très grande partie des musulmans s’adaptent eux aussi  à notre mode de vie  tout en gardant certaines de leurs spécificités culturelles et autres, avec bien sûr toujours un degré fort variable dans l’acceptation de nos valeurs essentielles et intangibles.

Les musulmans pratiquants sont peu nombreux

De très nombreux musulmans  immigrés ne sont  même plus pratiquants. Certaines études estiment par ex qu’en France sur les 7,5 millions de musulmans seule la moitié sont pratiquants et sur ces pratiquants  on compte entre 70.000 et 160.000 fidèles tentés par l’islamisme; et parmi ces derniers  la plupart sont pacifiques même s’ils épousent une cause plus radicale. Enfin, il y a ceux qui peuvent recourir à la violence. Dans ce dernier cas ce sont souvent des guerres ( Afghanistan, Irak, Israel/ Palestine,etc) qui entraînent ou servent à justifier une généralisation, alimentée par des extrémistes aux visées guerrières. Ces derniers investissent et utilisent alors ces attitudes de base  antioccidentales, antichrétiennes, antisémites, sous-jacentes, mais susceptibles de monter à la surface et d’être mobilisées au moindre prétexte.

Les individus ou groupes sous l’emprise d’une telle idéologie radicalisée se considèrent en guerre contre nous autres «Occidentaux» (un exemple de généralisation propre à la logique des idéologies), présentés comme des «croisés» et par bien d’autres qualificatifs  dégradants extrêmes servant à justifier des attitudes et actes violents, voire des appels implicites et de plus en plus explicites et nombreux à notre annihilation.

Les effets de la diabolisation

Sur ce point notre propos est très simple: cette vision noire, voire diabolique de l’Occident ne doit jamais rester sans réponse; elle doit être systématiquement refusée, contestée, sévèrement critiquée et dénoncée à chaque fois. Ne pas répondre et très durement finit par justifier même l’attrait pour les voyages de ceux qui sont invités à aller s’entraîner dans les camps où l’on forme au terrorisme individuel et collectif. Ce choix étant présenté à des individus bien précis comme une finalité hautement valorisée, paradisiaque…

Nous devons clairement comprendre que c’est en autorisant et en ne répondant pas à ce genre de dénigrement de nous-mêmes, voire à notre diabolisation, qu’on en arrive à des actes meurtriers et assassins comme ceux de  Mohamed Merah en France et de bien d’autres ailleurs.

Ce n’est pas qu’une question de surveillance policière ou militaire mais un phénomène beaucoup plus fondamental: précisément le fait de nous être laissé vilipender et diaboliser depuis bien trop longtemps, sans réagir fermement.

L’image de la femme

L’exemple de plus en plus médiatisé depuis un certain temps, l’image de la femme, illustre parfaitement ce phénomène. La femme occidentale est tellement et constamment dénigrée, critiquée, vilipendée, par opposition à l’image traditionnelle de la femme musulmane, voilé ou en burqa, que la dévalorisation, parfois extrême et c’est peu dire, de la femme occidentale n’est qu’une autre suite logique du manque de réaction contre ce genre d’attitude dénigrante.

On se trouve ici  dans une situation qui n’a plus rien à voir avec l’obligation de s’intégrer dans une société d’accueil tout en pouvant garder certaines particularités culturelles d’origine mais pas celles qui sont en totale contradiction avec nos valeurs les plus fondamentale.

Autre point central de notre propos: réagir à CHACUN de ces dénigrements, car c’est le cumul des dénigrements qui rend possible certains comportements inadmissibles envers nous, Occidentaux!

L’Occident comme cause de tous les maux n’est pas une exagération ou un mythe. Quelques exemples seulement, tirés du quotidien, illustrent cet automatisme aux effets dévastateurs, à la longue. Pour le vice-président iranien chargé du tourisme, les pays européens seraient  même responsables de la sécheresse qui frappe le sud de l’Iran. Nous utiliserions des équipements spéciaux pour  faire pleuvoir les nuages sur l’Europe et empêcher les pluies de parvenir en Iran! Si les médias relatent parfois ce genre de propos, c’est pour en donner à sourire.

Tous les malheurs viennent de l’Occident

Il s’agit d’instiller cette image et vision, image noire et diabolique, patiemment construite, qui justifie ensuite les actes les plus graves, aujourd’hui clairement revendiqués, encouragés, voire exigés. Le pire étant certainement l’encouragement public à commettre des crimes; sans oublier  toutes sortes de menaces de mort, à l’encontre de la justice, qui n’obéit pas à certains principes de l’islam, à l’encontre de caricaturistes, de médecins, et maintenant d’officiers d’état civil qui refuseraient, en fonction de leurs nouveaux pouvoirs, de célébrer des mariages forcés ou arrangés. L’appel, toujours public, à des opérations suicides n’est pas une exception.

La femme, toujours elle

Des islamistes ont menacé ces derniers jours certaines de leurs propres femmes ayant participé aux Jeux olympiques dans les mêmes tenues que les autres concurrentes.

Dans telle ville française, Marseille, un contrôle d’identité d’une femme voilée dégénère en émeute et en attaque des policiers chargé de faire respecter la loi.

Les méfaits du multiculturalisme et autre communautarisme

Bien sûr que le traditionnel chant multiculturaliste inconditionnel, idéaliste et naïf est pour quelque chose dans cette absence de réaction des pays occidentaux connaissant une immigration musulmane significative. Et dans le fait que l’on a mis du temps à parler de ces phénomènes de peur d’entrer, de manière pavlovienne, dans la catégorie préfabriquée du racisme ou justement de l’islamophobie. Le réveil est brutal et comme toujours quand on réagit avec retard la situation s’est fortement aggravée et devient difficile à combattre.

Au-delà des mesures qui sont maintenant envisagées, lorsqu’elles le sont vraiment, nous proposons  une action plus implicite, en profondeur: refuser constamment le dénigrement et la diabolisation de notre culture en réagissant systématiquement à chaque incartade, en rappelant de manière claire et inconditionnelle nos valeurs intangibles et en procédant sans hésitation à la condamnation, voire à l’éloignement. C’est en étant intransigeant que le respect reviendra. Parallèlement, il s’agit de revaloriser explicitement nos propres valeurs, conquises souvent dans la douleur et dans le temps long, très long. La critique sévère et le refus des valeurs fondamentalement incompatibles avec les nôtres doivent devenir quotidiens.

La crainte doit changer de camp

La menace d’éloignement  ne doit pas être que théorique; elle est d’ailleurs de plus en plus exigée et n’a rien d’excessif ni de raciste. La menace doit changer de camp! Il ne s’agit nullement de créer une peur généralisée mais de rappeler ce qu’une immigration suppose et ce qu’un pays d’immigration est en droit d’attendre de la part des immigrés dont la raison principale doit être la recherche d’un travail et non la possibilité de profiter d’une sécurité sociale chèrement acquise et réservée à ceux qui y ont véritablement droit. Même si les cas d'abus ne sont de loin pas une généralité, on doit pouvoir en parler et les rappeler.

Redéfinir le statut d’immigré

De même, il est inévitable de repréciser le statut d’immigré, en sachant que l’immigration pourrait, en tout cas en partie, redevenir un statut transitoire et que ce dernier  n’entraînerait plus automatiquement  et immédiatement  un droit au regroupement familial, par exemple.

Il faut déjà prévoir que les phases de difficultés  économiques qui nous attendent vont créer des conflits dont on n’imagine pas encore l’ampleur et la gravité possibles.

La responsabilité du politiquement correct

La bien-pensance et le politiquement correct vont bien sûr s’offusquer de tels propos mais  la responsabilité qu’ils ont dans les phénomènes décrits nous obligent à ne plus leur accorder le poids intimidant sur lequel ils ont construit leur pouvoir. Courage et responsabilité avec une vision à long terme doivent guider  dorénavant nos comportements et attitudes sociales et politique en la matière.

Occidentalophobie ou islamophobie?

C’est l’occidentalophobie que nous devons combattre avec la plus grande détermination plutôt que de nous laisser intimider par une prétendue islamophobie inventée par ceux mêmes qui veulent nous imposer leurs valeurs, idéologies et autres lois totalement incompatibles. Une idéologie commence toujours par être défendue par quelques individus ou groupes minoritaires avant d’être reprise par de larges populations à l’occasion de situations favorables, comme les crises et autres changements sociétaux profonds.

PS. Au moment de terminer cet article nous apprenons qu’en Norvège un groupuscule radical islamiste a réclamé de pouvoir gouverner lui-même le quartier du Gronland à Oslo et d’avoir ses « propres ministres, les grades-frontières, police et système judiciaire régis par la charia ».En cas de refus des autorités, le groupe menace les autorités d’une attaque terroriste semblable à celles du 11 septembre 2001(par Al-Qaïda) ou du 22 juillet 2011(par Anders Breivik). L’agence de sécurité de la police a ouvert une enquête.

Il faudra bien sûr attendre confirmation de cette information car en la matière l'intox et la manipulation sont fréquentes.

En attendant on peut aussi visionner une interview sur France 24 du père jésuite Henri Boulad, vice-pdt de Caritas Egypte et directeur du Centre culturel jésuite d'Alexandrie(ici).

Uli Windisch, 22 août 2012