Commentaires des lecteurs: les dangers de l’anonymat

Olivier Grivat
Olivier Grivat
Journaliste indépendant, auteur d'ouvrages liés à l'histoire de la Suisse
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Ils signent Jean Doute, Jean Peuplu, Candide, Balzac, Bob Dylan… Et s’étonnent que le site des Observateurs ne publie pas leur prose. Contrairement à d’autres médias comme Le Matin, La Tribune de Genève ou 20 Minutes qui acceptent l’anonymat ou les pseudonymes, le nouveau site a opté pour la transparence : «Seuls les commentaires provenant d’une adresse e-mail vérifiable, signés d’un nom et d’un prénom authentiques, sont pris en considération».

«Bonjour! Ici aussi la censure a sévi: un commentaire posté ce matin n’a pas été publié. Simple problème technique? Serait-ce une nouvelle conception de la liberté d’expression?», nous écrit un internaute qui signe ses messages sous le nom de trois chanteurs américains: Bob Dylan, Art Garfunkel et Paul Simon.

«Cela fait plusieurs années que j'interviens sur différents blogs et je souhaite poursuivre
sous mon pseudonyme, nous écrit aussi une internaute du Bas-Valais. A voir toutes les insultes que nous recevons des autres intervenants, souvent gauchistes (...) L'étape suivante c'est quoi : se faire localiser et tabasser à domicile ? Déjà en tant que représentante de l'UDC locale, je subi de la part des autorités locales de "grosses encoubles" pour des choses toutes simples. L'an dernier nous avons pu constater comme il a été facile à la municipalité de Lausanne, d'empêcher une réunion de l'UDC en terre vaudoise, poursuit la Valaisanne. Je sais maintenant, pour l'avoir utilisé lors des élections fédérales en octobre dernier, et au vu du résultat en Valais, que notre dernier ressort est de procéder comme le tee-party aux Etats-Unis, à des réunions privées. Il semble que sous des aspects tout à fait honorables que nous allons donc vers de la censure qui ne dit pas son nom et qui sera policée par les journalistes et autres écrivains, tout cela pour modéliser une pensée générale.....ce qui est un comble. Pour être au contact des gens, je peux vous dire qu'ils se sentent totalement perdu et de plus en plus, ils ne veulent plus prendre part aux votations.»

Anonymat interdit en Australie

Un Etat australien a été très loin dans l’interdiction de l’anonymat pour les élections locales d'Australie du Sud du 20 mars 2010 : tous les commentaires sur les sites d'actualité parlant de l'élection devaient être signés du vrai nom de leur auteur, cela trois mois avant le jour J. Les peines encourues étaient sévères : une amende de 1’250 à 5’ 000 dollars australiens (à peu près l’équivalent en francs suisses). Par ailleurs, les sites étaient tenus de conserver pendant six mois toutes les informations permettant d'identifier un internaute qui avait écrit sur le site – principalement l'adresse IP d'un commentateur, permettant de remonter à l'ordinateur sur lequel le commentaire a été rédigé. Violemment dénoncée par les associations de défense des libertés et la presse, qui ont parlé d'un retour en arrière sans précédent et de l'instauration d'une forme de censure politique, la loi a été soutenue par les deux principaux partis politiques australiens. Elle a donné lieu à une passe d’arme entre le principal site d'actualité de l'Etat, Adelaidenow, et le ministre de la justice, Michael Atkinson : "Je m'attends à ce qu'ils cherchent à me punir pour avoir soutenu cette loi", a-t-il estimé, allant jusqu'à accuser le site de vouloir "publier des articles mensongers à mon propos, inventer des choses pour me punir". Michael Atkinson, qui a qualifié le site d'Adelaidenow "d'égoût où prospèrent la diffamation et le vol d'identité", a fait à de nombreuses reprises l'objet de commentaires très critiques sur le site, notamment pour avoir défendu l'interdiction des films et jeux vidéo pour adultes sur le territoire australien, mais surtout lorsqu'il a été accusé de malversations. Au niveau fédéral en revanche, la loi australienne garantit toujours aux internautes le droit de publier des commentaires anonymes.

Les directives du Conseil suisse de la presse

Dans une prise de position du 23 novembre dernier, le Conseil suisse de la presse s'est penché sur ces nouvelles formes d’écriture qui comportent des commentaires de lecteurs hébergées par les médias en ligne et parfois reprises par leur version papier : «Il s’agit d’un nouveau type de relations entre rédactions et public, marqué par l’immédiateté et l’anonymat que permet Internet», admet l’organe suprême de la presse suisse qui reconnaît que l’anonymat pose problèmes : «Ecrire à visage caché peut favoriser des abus (insulte, calomnie, incitation à la haine, racisme), qui dépassent parfois la limite du licite. Même si ces commentaires sont le plus souvent repérés et retirés par la rédaction, se pose la question de savoir qui est responsable de leur parution sur les sites".

Les commentaires en ligne sont-ils soumis aux mêmes règles que les lettres de lecteurs dans la presse imprimée ou doivent-ils être régis par des considérations spécifiques? Pour y répondre, un questionnaire a été envoyé à cinq rédactions romandes qui ont ouvert leur site aux commentaires de leurs visiteurs: Le Matin, la Tribune de Genève, Le Temps, 20 Minutes et la Radio Télévision Suisse (RTS). En ce qui concerne l’identification des auteurs de commentaires, les rédactions sont presque unanimes. A l’exception du Temps, les commentaires anonymes sont admis. Le refus du commentaire anonyme est «une politique éditoriale de principe». La rédaction-en-chef du Matin défend l’anonymat, qui est parfois une «condition nécessaire à la liberté d’expression».

En revanche, pour le médiateur d’Edipresse Daniel Cornu, il faut soumettre les commentaires en ligne aux mêmes règles que les lettres de lecteurs, à savoir qu’ils soient signés ou au moins authentifiés, «à plus forte raison lorsqu’ils sont repris dans les pages rédactionnelles des éditions ‹papier›». Le médiateur ne fait pas de distinction entre anonymat et pseudonyme, ce dernier n’étant que «le masque plus ou moins élégant de l’anonymat». 
Tous les médias interrogés par le Conseil de la presse reconnaissent la nécessité de vérifier le contenu des commentaires publiés en ligne. Toutefois, ceux qui opèrent une vérification a posteriori mettent en garde: «S’il devait être exigé des hébergeurs qu’ils vérifient systématiquement et a priori les commentaires publiés par les internautes, cela serait problématique pour des raisons économiques, car cela impliquerait l’engagement de nombreux collaborateurs.» Une mesure que la Tribune de Genève juge «disproportionnée».

A l’exception de 20 Minutes qui dit vérifier l’identité avant publication, la plupart des médias interrogés par le Conseil pratiquent un contrôle a posteriori. Ils effacent après coup les commentaires illicites ou problématiques. Quatre des médias interrogés par le Conseil pensent que la tendance ne va pas vers davantage de transparence. Selon la Tribune de Genève et Le Matin, c’est le succès même des forums de discussion qui est en jeu: il implique «une liberté d’expression dont parfois l’anonymat est la condition nécessaire. Trop de contraintes risqueraient de dénaturer les forums de discussion et blogs».

Vers plus de transparence

Ce n’est pas du tout le point de vue d’autres médias pour qui la tendance serait en train de s’inverser et d’aller vers plus de transparence : «The trend is away from anonymity», assure ainsi Arianna Huffington, la fondatrice du Huffington Post, le site qui vient de lancer une rédaction à Paris sous la houlette de la journaliste Anne Sinclair. Une opinion partagée par Le Temps qui prévoit que les journaux populaires continueront d’accepter l’anonymat mais que les «journaux de référence» exigeront que tout commentaire soit signé.

Selon les directives de la Déclaration des devoirs et des droits du journaliste, «les lettres de lecteurs doivent être signées par leurs auteurs. Elles ne peuvent être publiées sous forme anonyme que par exception. Les règles pour les lettres de lecteurs traditionnelles valent aussi pour les commentaires en ligne : "La signature est toujours souhaitable par respect pour le public qui est en droit de connaître la source d’une contribution". Un débat est davantage porteur de sens lorsque ses participants sont identifiés. La signature encourage le respect et améliore la qualité du commentaire: on n’écrit pas n’importe quoi, n’importe comment lorsqu’on est identifié. L’exigence de l’identification évite souvent les dérives liées à l’anonymat. Le Conseil admet des exceptions concernant la protection de la vie privée ou des sources. Il y a donc des cas – rares – où la non-identification des auteurs est légitime, mais il faut que la rédaction connaisse l’identité de leur auteur.

Pour notre part, en quatre jours seulement d'activité, le site a reçu plus de 290 commentaires spontanés: 175 ont été publiés conformément à nos règles sur la diffusion du nom de l'auteur et 115 jugés indésirables car non-authentifiables. C'est un résultat d'audience qui nous ravit. Mais le risque existe de se voir submergés: trop de commentaires tuent le commentaire de même que trop d'informations tuent l'information... Nous nous réservons donc le droit de ne pas publier certains commentaires, surtout s'ils sont trop longs ou trop répétitifs. C'est le droit le plus strict de toute rédaction. Mais il existe - dans la "grande" presse - des sites peu regardants qui acceptent le tout-venant.

13 commentaires

  1. Posté par Marie-France Oberson le

    Je trouve les propos de M. Buthey et de M.Etienne quelque peu excessifs!
    Signer de son vrai nom ne vous fait prendre aucun risque dans la mesure où vos propos sont politiquement corrects; mais dès que vous sortez des clous,vous prenez des risques qui sont parfois très perturbants. Vous prenez des risques dans le cadre de votre profession ou de celle de votre entourage, de vos relations familiales, amicales, de voisinage.
    Personnellement , je ne suis pas quelqun d’important, et le seul risque que je prends en assumant ma signature ( je le fais depuis longtemps dans divers courriers des lecteurs dans lesquels je nage facilement à contre-courant), c’est d’être « boudée » par des amis, des personnes de ma commune, de recevoir du courrier anonyme (assez cocasse non ?!) ou encore d’être caricaturée d’une façon peu gratifiante dans le journal de Carnaval; mais cela ne m’empêche pas de dormir!
    Mais il est des personnes qui ne peuvent pas se permettre de donner leur avis sans courir de risques. Et c’est bien dommage de ne pas connaitre la réalité de l’opinion de la population! Ainsi, je vous invite à lire le blog de M. Ivan Rioufol, journaliste au Figaro où la France qui n’en peut plus s’exprime depuis plusieurs années.
    Ce blog a un succès fou et est très bien tenu. La censure existe contre les excès en tous genres. C’est le meilleur blog de tous les journalistes français à mon avis. Les exigences sont celles proposées par Inma Abbet dans son commentaire du 5 février.
    je pense que M. Rioufol ne pourrait pas s’exprimer comme il le fait dans diverses émissions de radio ou TV , telle par exemple « C dans l’air » où il exprime d’une façon très claire les préoccupations des Français parce que dans son blog ces derniers s’y expriment sans risque et que de ce fait il est pratiquement leur porte-paroles. Et je suis persuadée que ce genre de blog « remue » les politiques : il n’y a qu’à voir en France actuellement la fébrilité des candidats !
    A lire de Ivan Rioufol aussi: « A la recherche du peuple perdu » et dernièrement « De l’urgence d’être réactionnaire ». Deux livres je pense, qui sont inspirés par les préoccupations du peuple français exprimées dans son blog sous anonymat !
    Je trouve donc l’idée d’Inma Abbet tout à fait pertinente pour permettre à « tout le peuple » de pouvoir s’exprimer.

  2. Posté par J.-A. Widmer le

    N’oublions pas que Montesquieu a publié son Esprit des lois clandestinement à Genève, sans « imprimatur » ni « nihil obstat ». Point de « modérateur » entre sa plume et l’imprimeur.
    Sur la base d’une longue expérience d’écriture à l’échelle internationale, vous me pardonnerez donc tous d’avoir osé faire un éloge des pseudos ici:
    http://humoresques.blog.tdg.ch/archive/2011/11/20/eloge-des-pseudos.html

  3. Posté par Gabrielle Mudry le

    Je pense que c’est une bonne idée, Imma Abbet!
    Il me semble que cela résoudrait la plupart des problèmes exposés plus haut.

  4. Posté par Pascal Buthey le

    En effet le recours à l’anonymat ne relève pas du courage. Qu’il faille l’utiliser dans des régions du monde où le simple fait d’émettre une opinion peut vous conduire directement en prison, est fort compréhensible. Mais ici, nous avons la chance de vivre dans un environnement qui ne le justifie pas. De plus il n’est pas nécessaire d’être outrancier pour revendiquer, protester ou, le cas échéant, publier un article percutant. Pascal Buthey

  5. Posté par Yacine Brahmi le

    Je trouve cette initiative et l’article très bien. Je tiens juste à partager le fait que quelqu’un qui a un nom « commun » gardera une sorte d’anonymat…moi, il est plus facile de me retrouver.
    J’ai découvert ce site aujourd’hui et c’est vraiment le point fort de ma journée. Cette politique « anti-anonymat » contribuera à la qualité des commentaires.

  6. Posté par Jacky Brouze le

    Je viens de déposer mon opinion sur un autre sujet, mon présent commentaire est le second sur ce site. J’abonde dans le sens de M. Abbet à savoir qu’un « compte » de visiteur dûment identifié devrait permettre les commentaires signé d’un surnom. Ce serait un bonne solution. Signer de son vrai nom signifie assumer ses propos. Entre gens éduqués et partageant nos « valeurs » démocratiques (qu’elles soient de droite ou de gauche), cela ne pose pas de problèmes. Mais c’est peut-être dans cette seconde affirmation que se situe le problème.

  7. Posté par Aelxandre Bernard le

    L’anonymat offre l’avantage de préserver l’auteur, d’éventuelles menaces ou harcèlement de la part de ceux qui ne seraient pas d’accord avec lui, c’est évident. Comme la dualité des choses reste la règle, l’anonymat offre aussi hélas, la possibilité à certains de se défouler via des interventions haineuses, grossières ou hors propos. Pour la rédaction du journal, s’imaginer avoir l’assurance de connaître la véritable identité d’un intervenant est naïf. Il suffit de créer une adresse mail avec un nom plausible et de signer ses interventions avec ce même nom. Aucune garantie dans ce domaine. Ce n’est pas parce que le nom employé semble « normal » et que l’adresse e-mail y relative semble « coller » avec ce nom (Jean-Claude Dupuis par explemple) que celui.ci est le véritable nom et que les propos seront « acceptables ». A l’inverse un nom bidon ( Alice Cooper, Jean Bon, etc:) n’implique pas forcément des propos « Inacceptables ». Et encore, inacceptables ou acceptables pour qui? Selon quels critères? Le politiquement correct n’est certainement pas l’apanage de la gauche ni de la droite ou autre. Et la personne qui détient le pouvoir de publier ou de censurer est-elle forcément exempt d’esprit arbitraire? Une étape de validation parait pourtant indispensable pour les responsables du site qui sont également responsable du contenu qu’ils publient, mais la frontière entre validation et censure est parfois mince.

  8. Posté par François Etienne le

    L’anonymat me fait penser à la délation et à la lâcheté, à la faiblesse et à la pauvreté intellectuelle. Tous motifs pour écarter les messages anonymes ou ceux dont l’auteur n’est pas formellement connu par la Rédaction.

  9. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    En écrivant, en lisant un livre ou en regardant un film, ma pensée flotte. Ce qui rend parfois mes propos confus, on me l’a reproché, pour qui ne me connais pas. Mais voici ce qui sort d’une de mes cogitions parallèles! Je viens de « poster » des lignes, dont je fus informé qu’elles était en attente de je ne sais plus quoi. De modération, ou d’examen avant publication. Il était un peu plus de 22 heures. Moins de deux heures après elles sont publiées. Elles ont donc été lues! Par qui, je n’en sais rien! Mais elles l’on été! En vertu de quel droit? Je le demande? En vertu d’un droit de l’Homme, que l’homme à décidé? Et si l’homme transgresse les droits qu’il a édictés, à qui s’adresser? Ou plaider? A quelle suprême instance s’adresser? Une autre fois, peut-être, j’évoquerai « demandez et vous recevrez ».

  10. Posté par Amable Antoine le

    Sur le blog http://benoit-et-moi.fr/2012-I un excellent article en réponse à une autre paru sur Padre Blog sur l’anonymat sur internet.
    A lire et à méditer avant de décréter ce qui est bien ou mal !
    Bonne lecture AA

  11. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Quelle attitude étrange! Revendiquer la liberté d’expression sans que nul ne parle? Récriminer une censure à cause de l’obligation de signer de son nom? C’est oublier qu’entre moi et celui auquel je m’adresse il a un média. Autrement dit un moyen, de communication! Que ce moyen ne m’appartient pas! De plus la liberté d’expression est accordée à une Personne! pas à ON! Il y a risque de représailles? Peut-être. Toutefois je crois qu’une critique bien formulée n’en suscite pas. Si vous êtes sages un sot qui l’est encore, peut-être, vous insultera. C’est froissant, j’en conviens. Mais alors faut-il se taire?
    Et si, hargneux, votre contradicteur vient sonner à votre porte? Je vous vois alors mal barré. Car vous lui opposerez votre propre vindicte, vos défenses, vos opinions sur lui. Au lieu de, devinez, lui tendre l’autre joue! Et paf!!! vous réagissez ferme contre cette énormité. Et vous avez raison! Le comble et pourtant que vous ne savez pas pourquoi vous avez raison! Je brûle d’envie de vous le dire. Mais je ne le vous dirai pas! Pas avant que vous le demandiez.

  12. Posté par Ch. Gillioz le

    Bravo Mr Grivat, le thème de l’article est excellent. Je viens de lire un article online du matin. J’observe que les commentaires anonymes sont souvent déplacés et en dehors du sujet. Je suis convaincu que sous prétexte de transparence le journal ne fait qu’exacerber la polémique de l’article. Je m’étonne également des fautes d’orthographe mais cela c’est encore un autre sujet.

  13. Posté par Inma Abbet le

    L’anonymat a certes des avantages et des inconvénients. Les avantages, on les connaît bien: une liberté de ton accrue, ainsi que la garantie, pour l’internaute, de ne pas détruire sa propre réputation, ses chances de trouver un emploi ou de travailler dans un milieu dit « sensible ». Tout cela représente beaucoup, n’en déplaise aux donneuses de leçons de morale journalistique. Cela dit, les inconvénients de l’anonymat se manifestent aussi régulièrement : multiplication de pseudonymes chez un seul commentateur pour faire croire à un plus grand partage d’opinions, injures et calomnies diverses etc… Cependant, la transparence absolue est une utopie qui, comme toutes les utopies, ne supporte pas une confrontation avec le réel. Une transparence absolue suppose une bienveillance et une tolérance dans l’ensemble de la société qui, vous le savez comme moi, n’existent guère. Si l’on veut à la fois la liberté et le respect, il faut que l’éditeur et le commentateur puissent être également protégés des dérapages; ce n’est pas juste que les commentateurs aient à supporter les conséquences parfois démesurées de leurs prises de position éloignées de la pensée unique.
    Pour cette raison, la seule façon de maintenir des commentaires intelligents et constructifs serait de devoir s’enregistrer sur un compte personnel pour commenter. Le moindre site de vente en ligne ou d’évaluation d’hôtels et restaurants possède un système analogue, sans parler des réseaux sociaux. Et je me demande bien pourquoi dans les sites des médias romands personne n’a besoin d’un compte personnel pour poster des commentaires! Avec un tel procédé, si je signais « Viola Tricolor » pour diffuser mes pensées (c’est le nom savant de la pensée sauvage), le journal en ligne posséderait mes vrais nom, adresse et adresse email, mais ces données ne seraient pas à la portée de n’importe qui. Aussi, en cas de non respect des conditions du site, ou en raison d’un quelconque dérapage, le compte pourrait être supprimé et l’internaute banni du site… Cela me semblerait beaucoup plus sûr et honnête que tout ce qu’on voit actuellement.

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